Je pense que je viens de trouver un nouveau syndrome, qui décrit assez bien un état dans lequel je suis régulièrement.
Il s’agit du syndrome Procrastindler. En plus, le nom donne l’impression d’un film d’action avec des monstres géants, c’est hype.
Merci à Dawn42 pour cet artwork intitulé « Four Seasons » (sa page DeviantArt →)
Bon alors, tout le monde a reconnu la première partie « procrastin(ateur) ». Comme tout blogueur ou toute personne passant un peu de temps (ahah) sur le net, je suis un de ces « retardataires chroniques » qui remettent tout au lendemain. J’ai bien une to-do list, mais il est rare que je m’y réfère vraiment : je décide au jour le jour les activités dont sera faite ma journée. Pour tout ce qui a une deadline, je vais m’y mettre systématiquement un peu trop tard ; et si ça n’a pas de deadline, ça peut passer au premier plan comme tomber au fin fond de l’oubli dans ma to-do list…
Ce qui est amusant, dans cette « procrastination », c’est qu’en revenant parfois vers la to-do list, on se rend compte qu’on a bien avancé. Certes, X nouveaux projets se sont rajoutés, mais il y a quand même Y lignes qui peuvent être effacées – souvent pas les plus urgentes ou utiles, et quasi-systématiquement avec X > Y.
Donc dans le syndrome Procrastindler, il y a la procrastination. C’est obligatoire. Désolé pour vous si vous ne procrastinez pas, ne perdez pas votre temps à des futilités au lieu de faire ce qu’il y a d’urgent, et ne lisez donc pas ce blogpost. Pour les autres – vous qui lisez, par exemple – vous êtes bien parti pour être de vrais Procrastindler.
La deuxième partie de ce syndrome ressemble à Schindler. Je ne sais pas si j’invente ce « syndrome de Schindler » ou si je l’ai lu quelque part (dans ce cas, ce n’est pas du plagiat mais vraiment de l’oubli, n’hésitez pas à citer si vous avez une source). Bref, toujours est-il que ce syndrome de Schindler – en rapport avec le film éponyme de Steven Spielberg que je ne vous spoilerai pas – c’est l’impression d’en avoir fait trop peu ou d’avoir été suboptimal. Et, grosso modo, j’ai ce syndrome de Schindler pour tout : j’aurais pu éviter ci, j’aurais pu faire mieux ça, ça c’est bien mais j’aurais dû faire tellement mieux, j’aurais pu éviter telle erreur à tel examen, j’aurais pu avoir bon à la question 2 du 7ème homework de biostats (bouhou, je m’auto-calimerote), j’aurais pu me lever plus tôt, j’aurais dû passer plus de temps à parler plutôt que twitter…
Oui, mais là où ça devient carrément intéressant, c’est quand vous le croisez avec la procrastination : le Procrastindler donc. Parce que ça veut dire que vous culpabilisez en permanence, et que la cause de cette culpabilité, c’est le Procrastindler. Je pourrais l’appeler le syndrome de l’externe également : la deadline est super loin, on procrastine, et on s’en veut parce qu’on aurait pu bosser pour arriver mieux classé aux ECN (ou du PACES, mais ça dure moins longtemps quand même).
Du coup, ça donne quelque chose du genre : « j’aurais pu éviter ça… ah si seulement je n’avais pas procrastiné… bon allez, il faut que je m’y mette maintenant, pour éviter que ça ne recommence… eh mais non, je vais plutôt écrire un blogpost sur la procrastindlerisation, pour que les gens sachent… etc. »
La vie du Procrastindler est tout sauf simple.