La cote de popularité d’Hollande est à 13 %. Tout le monde le répète depuis hier. La source est sur le site de TNS-SOFRES.
C’est un sondage commandé par Le Figaro Magazine, un journal de droite — on pourrait sans doute parler de conflit d’intérêt.
En première page, ils parlent de la technique : 1000 personnes (l’avis de 1 français sur 60 000), représentatif sur l’âge, le sexe, la profession et le catégorie d’agglomération. Les gens sont interrogés en face-à-face à leur domicile entre le 28 août et le 1er septembre. Déjà, un beau biais de sélection, on exclut les vacanciers d’août (« tous tes potes sont à la plage, il pleut chez toi, c’est bientôt la rentrée, tu vas devoir les livres de tes enfants et acheter des cahiers à petits carreaux à la dernière minute, je viens t’emmerder pendant ton feuilleton : et alors, sinon, qu’est-ce que tu penses de la politique de François Hollande ? »)
Si ça se trouve, les mecs en vacances ils sur-kiffent la politique actuelle et dévalisent des rayons entiers de pop-corn à chaque nouveau scandale. En les incluant, la cote de popularité de François Hollande était peut-être à 40 %. Bon, j’exagère un peu. 35 %.
Je n’y connais rien du tout en sondage politique, et du coup je lance un appel pour qu’on m’explique. C’est normal qu’on ne stratifie pas sur l’orientation politique à un moment, même a posteriori ? (A moins que ça soit la catégorie d’agglomération). Je sais bien que l’avis politique des gens varie avec le souffle du vent et les impôts impayés de leurs ministres, mais quand même. Si un mec me dit « je viens faire un sondage pour le Figaro », si je ne suis pas de droite, pourquoi j’accepterais ?
Du coup, s’ils interrogent plus de sympathisants de droite (re-biais de sélection), forcément ça va craindre du boudin. Toutefois, un peu plus loin, il y a le détail de la cote de confiance en fonction des sous-groupes, et en se basant sur la liste des résultats des élections municipales (Gauche = 37,6 %, EELV = 1,2 %, Modem = 0,5 %, Droite = 50,7 %, Liste Divers = 10 %), j’obtiens 15 %.
Ah et aussi, un pourcentage, ça se donne avec un intervalle de confiance (ici, 13 +/- 2 %, et c’est amusant car avec les chiffres du dessus j’avais 15 %… comme si les Français restaient toujours en mode 40 % gauche – 50 % droite – 10 % divers).
Bon, les chiffres dans le rouge, c’est la cata et la rentrée désastreuse de François Hollande doit y être pour quelque chose (remaniement ministériel, 2 livres pamphlétaires de Cécile Duflot et Valérie Trierweiler, secrétaire d’état qui démissionne 9 jours après à cause de fraude fiscale, et puis le chômage et la crise, ma p’tite dame).
Enfin, nous avons cette cote d’avenir des personnalités politiques. 31 % des interrogés veulent voir François Bayrou jouer un rôle important (0,5 % de voix pour le Modem aux dernières municipales, WTF ?), 30 % veulent voir Nicolas Sarkozy revenir (mais – 4 points, et ça reste moins que François Bayrou), 18 % Raffarin, etc.
Sur les 20 premières personnalités politiques souhaitées sur le devant de la scène par au moins 1 personne sur 5, 11 sont de gauche, 8 de droite, 1 de centre. D’où mon titre qui, vous l’aurez compris, résume mon avis sur ce genre de sondage commandé par un journal politique. Et j’avoue que je serais vraiment très curieux d’avoir une telle base de données en mains.
Ah et j’oubliais : d’après un sondage Twitter-Facebook, 100 % des vendeurs de pop-corn se disent ravis par la politique actuelle. C’est déjà ça.