Un jour je vous raconterai vraiment les ECN 2011 et le retour du come-back de la LCA foirée. J’ai abordé le sujet plusieurs fois, mais jamais en fond. Ca sera ma psychothérapie.
Pour rappel, pour ceux qui l’ignorent, voilà (parodiquement) ce qui s’est passé et a entraîné le repassage d’une épreuve 15 jours plus tard :
En attendant, je vais revenir juste en décembre 2015, avec le fiasco des ECNi test. J’avais fait une petite série de tweets à ce moment-là.
Les #ECNiTest testent pour la 1ère fois la connexion sur iPad de 8000 étudiants en France sur (6 dossiers x 15 QCM sur 3h) x 3 demi-journées
— Michaël (@mimiryudo) 8 décembre 2015
Il reste un test en mars puis le vrai concours est en juin. Il classera les 8000 étudiants qui pourront choisir leur spécialité, leur ville.
— Michaël (@mimiryudo) 8 décembre 2015
S’il faut donner un seul exemple : presque tous sont inscrits en « conf » facultative payante (18h-22h30 1 à 2 fois par semaine pendant 3 ans) — Michaël (@mimiryudo) 8 décembre 2015
3 ans pour pondre un truc potable techniquement. C’est compliqué, c’est nouveau mais c’est faisable ou pas faisable. https://t.co/DFFsDoCrHF — Michaël (@mimiryudo) 8 décembre 2015
Je n’ai plus celui du @sup_recherche mais je vais vous le spoiler : c’était administratif, sans compassion, avec ZERO excuse. #PasGraveLol
— Michaël (@mimiryudo) 8 décembre 2015
Les facs ont joué le jeu, investi dans les tablettes, changé les examens… Mais au CNG, il n’y a que le YOLO qui compte. Voilà. #FinDuFlood
— Michaël (@mimiryudo) 8 décembre 2015
Ah je savais que j’avais revu cette lettre par Elliot \o/ AUCUN « pardon », « désolé » de @vpecresse et @xavierbertrand. https://t.co/9WHACFZq2O — Michaël (@mimiryudo) 8 décembre 2015
Alors je rappelle que c’était bien un fiasco hein, évidemment mal vécu par les étudiants (dont certains ont repris la parodie sur la Chute d’ailleurs)… Il n’y a (encore une fois) pas eu d’excuses officielles, mais au moins un soutien très appuyé des présidents d’universités qui faisaient plaisir à lire (une petite rancoeur contre le CNG de ma part ? Je ne sais pas…) J’avais aussi retweeté quelques remarques d’étudiants dans le bain :
T’es sur l’épreuve que ça bug. On te dis d’actualiser et que tu te retrouve face avec le bandeau bleu #ECNi2016 pic.twitter.com/xfhrRC1nkC — Chloé ⚡️ (@Clouchka) 8 décembre 2015
Les prochaines QI pour l’#ECNi #ECNi2016 #CNG #histoiredelapsychiatrie #AnnArbor pic.twitter.com/dCG2YLECwt
— Franz KafKanye West (@marechaljuillet) 8 décembre 2015
Quand on voit le site du #CNCI, on ne s’y attendait pas … #CNG @CabTouraine @MarisolTouraine @mandonthierry pic.twitter.com/95btg3gnMU
— Mathieu Levaillant (@MatLevaillant) 8 décembre 2015
Vous voyez ce dernier tweet ? Il interpelle la ministre des Affaires Sociales et de la Santé. Sa réponse ? Aucune.
Par contre, récemment, il y a eu une polémique à propos d’un examen blanc parisien (qui touche donc moins de 1000 étudiants), à cause de ce QCM.
Le harcèlement sexuel au travail fait beaucoup rire les médecins qui rédigent les examens blancs de ma fac. Honteux pic.twitter.com/HGenXbveBy — Pauline(tte) (@pziou) 8 avril 2016
(L’étudiante qui l’a relayé a expliqué son vécu sur le sexisme dans les études médicales et la médecine en général dans ce billet.) Je ne sais pas si ce QCM est drôle ou pas (on va dire que ça dépend – j’ai pas ri si vous voulez savoir, mais je ne suis pas un maître-étalon de l’humour), sexiste ou pas…
Dans mon imagination, il s’agit surtout d’un item rédigé en désespoir de cause par un rédacteur de QCM qui ne trouve pas de 5ème proposition crédible, craque parce qu’il est tard, trouve un truc amusant sur le coup, l’écrit et basta. Alors certes, c’est gras et pas bienvenu dans un examen touchant un public pas venu pour se fendre la poire… Mais des blagues (c’est évidemment ça à la base !) qu’on écrit et qui ne sont finalement pas drôles, ça arrive, non ? Vous qui lisez ce blog, en tout cas, vous le savez : ça arrive.
Il parait même que l’erreur est humaine et que quand on est le CNG ou ministre, on peut se dispenser de s’excuser. Les gens du ministère, rompus à l’exercice, savent d’ailleurs garder leur retenue. Rien à voir avec cette personne qui – sans qu’on ne l’interpelle – est intervenue avec le hashtag #ECNi
C’est peut-être de la récupération ou de la communication.*
En tout cas, ça n’a pas l’air très chevaleresque comme comportement envers le concepteur du QCM (dont on n’a pas demandé son avis sur la question depuis à ma connaissance), de la part de quelqu’un qui s’est quand même assise sur la démoralisation de 8000 étudiants 4 mois plus tôt.
*Quelques discussions sur Twitter m’incitent à préciser certains points très clairement :
- est-ce que je trouve ce QCM sexiste ? Oui, évidemment. Il n’aurait pas dû passer le conseil pédagogique et atterrir en examen…
- est-ce que je pense que le concepteur du QCM est sexiste ? Je ne sais pas. (C’est là l’objet de quasi tous les débats que j’ai eu sur Twitter). J’aime bien croire que non : d’une part, la réponse était bien négative (ouf !), d’autre part, c’est un enseignant qui fait justement un QCM de « coups et blessures » sur une situation de harcèlement sexuel au travail, ce qui est plutôt rare et original (comme sujet de QCM j’entends)…
- est-ce que je pense qu’on aurait dû interroger la faculté et avoir son avis dans la presse ? Oui.
- est-ce que ce QCM doit être critiqué ? Oui.
- est-ce que ce QCM doit devenir un symbole du sexisme en médecine ? Non. Pas « parce qu’il y a pire », mais parce que là ça PEUT être une simple erreur, d’un concepteur qui l’a regretté entre son envoi et son impression (peut-être hein, j’insiste : peut-être !).
- est-ce que je pense que la ministre aurait dû intervenir ? Je trouve que ça va un peu loin. J’aurais préféré avoir l’avis du concepteur, du conseil pédagogique, de la fac, un sondage d’étudiants… Il y avait des éléments « de terrain » bien plus intéressants. Mais je suis sensible aux arguments qui disent que son intervention est un « poids » pour faire bouger les choses et évoquer le sexisme de façon générale dans les études de médecine. Alors « mouiiii », sa remarque a du sens… Elle garde quand même à mes yeux un côté agaçant par sa rédaction très « donneuse de leçons », alors qu’elle ne fait que donner un coup supplémentaire dans un « QCM » (et son concepteur à travers lui ?) déjà à terre et roué de toutes parts. Mais disons qu’elle est intervenue là, et qu’on ne peut pas lui reprocher le fond.
- est-ce que la ministre aurait dû intervenir en décembre ? Je ne savais pas avant aujourd’hui… J’aurais bien dit que c’était surtout au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche de se mouiller. Mais puisqu’elle parle des #ECNi maintenant (avec le bon hashtag et tout), alors il devient inadmissible qu’elle n’ait pas dit quelque chose en décembre.
Sur ce, bonne nuit…
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