Bonsoir à tous,
C’est la journée mondiale du blog, et c’est sûrement la meilleure occasion en 2018 de me rappeler que j’en ai un. Il est ici, il est en jachère, plein de projets d’avenirs pour 2019. Il est dans un état de vivacité digne de le ranger au rayon surgelé, mais ce blog reçoit chaque jour encore entre 100 et 300 visites…
Qui sont ces gens, qu’est-ce qu’ils veulent ? Ils veulent connaître les indications et effets des IPP au long cours, ou les anti-émétiques, me dit WordPress. Ce sont des articles phares, qui brillent encore un peu au milieu de la nuit noire. Très bien, mais il y a désormais une publication dans la revue Thérapie qui est revue par les pairs, qui est de meilleure valeur. Pourquoi continuer à venir parler d’anti-émétiques ici quand le même contenu est disponible dans la Revue d’épidémiologie et santé publique ? Est-ce un public différent, ou le même qui tantôt prend le temps de chercher dans des revues et tantôt se contente de Google au milieu d’une consultation ?
Est-ce donc ça que veulent les gens ? De la science, de la vulgarisation d’articles ? Est-ce qu’ils veulent des petites fiches pratiques de consultation – j’en ai, c’est facile à mettre en ligne, même si c’est visuellement douteux. Dans ce cas, leur faut-il des outils pratiques, ou de belles choses ? Que dois-je écrire, et quel temps dois-je prendre ?
Le temps… Le temps, ça manque comme un parent qu’on a aimé toute son enfance et qu’on voit s’éloigner, s’effacer et disparaître quand on grandit. Le temps, c’est ce qui manque pour proposer du contenu un peu rigolo, à l’écrit ou en vidéo… Vraiment ? N’y a-t-il que ça, semble me dire la #JournéeMondialeDuBlog ?
« Mais souviens-toi, la fois dernière… Tu as produit une vidéo, tu l’as mise sur YouTube, mais ici : es-tu venu la poster sur ton blog ? »
C’est vrai… même quand je produis quelque chose, comme la vidéo ci-dessous, je ne vais pas au-delà de Twitter… Twitter, c’est la vie qui bouge, c’est vivant, c’est 2018 ; le blog, c’est à Twitter ce que le papyrus est à la tablette. Un peu folklorique, avec des odeurs qui rendent nostalgiques un temps ceux qui en ont déjà utilisé.
J’en ai déjà utilisé, moi. Cette journée est là pour me le rappeler. Un blog… C’était pas si mal, finalement. Cette journée vient boire un chocolat chaud à la terrasse avec mon blog, et ils me disent « reviens ». Ils me font des signes avec un mouchoir blanc sur un quai de gare, et je promets de changer. Je leur dis que je vais délaisser Twitter pour revenir ici. Que tout sera comme avant : moins de Twitter, plus de blog ; moins d’instantané, plus de réflexion ; moins de facilité, plus de travail.
Twitter m’a appris qu’on se fiche de l’organisation, des classements. Pas de ligne directrice. Assez de questions. Tout ça, c’est juste un grand terrain de jeu. Tout ce qui faut pour jouer, c’est juste un peu de contenu. Rapide, long… peu importe, tant qu’il y a du contenu, il y a de la vie. C’est beau un blog avec de la vie, avec un petit coeur qui bat, une fois par semaine, deux fois par mois… Il en sort parfois un article sage en alexandrins qui rêve de gloire, et finit seul dans le salon des billets incompris, son noeud papillon pendouillant sur le col de sa chemise propre ; et puis le lendemain, c’est un autre article publié sous la colère à 3 heures du matin qui se fait remarquer comme un notable qui vocifère dans les rues sous les effets de cocktails enivrants, qui aura honte le lendemain, mais ne pourra plus faire machine arrière.
Ca ne tient pas à grand-chose un blog : une petite envie, un clavier, un ter net, un lecteur. Rien de plus. Bonsoir à toi, lecteur.