(Bon, il est 21h57, je vais essayer de faire court…)
La section « matériels et méthodes » est le mode d’emploi ou la recette pour votre travail : grâce à elle, le lecteur saura ce que vous avez fait et pourra reproduire le travail à l’identique (répliquer) dans la même population ou dans une autre.
Il faut être précis sur les différents éléments :
- type d’étude (study design / protocole expérimental)
- lieu, date de l’étude
- population cible – population incluse / population exclue
- méthodologie de recrutement
- variables étudiées / mesures et recodage de variables
- nombre de sujets nécessaires (ou saturation des données en qualitatif)
- aspects réglementaires et éthiques
- méthodes d’analyses utilisées
- logiciel utilisé
Vous devez répondre aux questions « qui » a fait « quoi », « quand », « où », « comment », « pourquoi » (Who / What / When / Where / How / Why).
Il faut donc être complet… C’est typiquement une section que vous pouvez écrire volontiers à la fois passive (et au passé) car « le quoi importe plus que le qui »… même s’il n’est pas interdit de jongler avec de la voix active pour varier (avec le risque toutefois de commencer chaque phrase par « nous avons… »).
Dans cette section, vous pouvez être un peu plus ennuyeux qu’en introduction / discussion ; néanmoins, vous pouvez réutiliser la technique évoquée plus haut de « relire les verbes » pour trouver des verbes forts et rendre l’écriture un peu plus dynamique.
Dans cette section, plus que les autres, vous allez aussi utiliser du jargon statistique. Néanmoins, tout ça n’empêche pas de rendre la vie facile au lecteur : vous pouvez faire des coupures avec de petites sections titrées (sujets, protocole expérimental…), citer une référence comme méthode usuelle plutôt que tout détailler (comme décrit précédemment et référence), puis proposer un diagramme de flux dans les résultats pour présenter les inclus / exclus, etc. Le but n’est pas d’être incompréhensible !
La thèse n’a pas forcément à être écrite de façon linéaire : à mon sens, l’écriture itérative est plus rapide et efficace pour ce type de travail.
La (pré-)rédaction des résultats permettra d’améliorer la méthode, les variables à rechercher pour obtenir des résultats dans la forme voulue (… pour le fond des résultats, ça, ça sera à découvrir ensuite !). La pré-rédaction de la discussion permettra aussi d’améliorer la méthode : elle servira à identifier les biais à venir, et donc les moyens de les prévenir dans la discussion.
Enfin, une autre façon d’améliorer votre thèse est d’utiliser une grille d’évaluation (ou ligne directrice) pour votre propre travail. Le site Equator Network en comporte plus de 600, dont les principales ont fait l’objet d’une traduction en français par Michel Gedda, rédacteur-en-chef de Kinésithérapie, la revue :
- Recherche qualitative (entretien individuel et focus group) : COREQ (disponible en français) ou SRQR
- Synthèse de recherche qualitative : ENTREQ (disponible en français)
- Etude observationnelle (transversale, cas-témoin, cohorte) : STROBE (disponible en français)
- Etude diagnostique ou pronostique : STARD (disponible en français)
- Revue systématique (et méta analyse) : PRISMA (disponible en français)
- Essai contrôlé randomisé : CONSORT (disponible en français)
- Case report : CARE (disponible en français)
- Médico-économique : CHEERS
- Qualité et sécurité des soins : SQUIRE (disponible en français)
De façon plus spécifique, vous avez également des recommandations pour l’écriture :
- De protocole standard pour essai clinique, études expérimentales et protocoles diverses : SPIRIT (disponible en français)
- De l’analyse statistique : SAMPL (disponible en français)