[Avent 2024 – Ecrire sa thèse] – 21/24 – Annexes, titre, résumé, remerciements… la fin de la thèse !

Nous voici au bout de ce calendrier de l’avent… La thèse est presque finie ! Il reste quelques « détails »… d’importance !

Références bibliographiques

Votre thèse est finie… il faut maintenant jeter un oeil à ce chapitre, que vous avez créé et laisser se mettre à jour automatiquement au fur et à mesure des citations.

Vérifiez ce qui est attendu d’une thèse (en général, format Vancouver) et ce que vous avez. Il arrive que Zotero n’intègre pas bien certaines informations. En général, vos références doivent être au format « Auteurs. Titre. Journal/source. Année;Numéro(Volume):page-page. Disponible sur : »
Si vous avez un doute, essayez de retrouver vous-même la source avec les informations que vous donnez…

Si vous voyez des erreurs (vous en verrez forcément !), il ne faut pas les modifier ici ! Il faut retourner dans Zotero, améliorer la référence bibliographique en ajoutant/corrigeant les informations, et ensuite actualiser (refresh) sur votre fichier de thèse.

Ce ne sera pas les 30 (à 120…) minutes les plus passionnantes de votre vie, mais c’est ce qui permettra aussi de montrer votre sens du détail. C’est très important pour la qualité de votre thèse !

Liens d’intérêts, avertissements…

Selon les facultés, il y a parfois un avertissement à noter en début de thèse. A Lille, la page qui suit celle de titre (1ère de couverture) est :

« AVERTISSEMENT – La Faculté n’entend donner aucune approbation aux opinions émises dans les thèses : celles-ci sont propres à leurs auteurs. »

Il est également de bon ton d’intégrer une page « LIENS D’INTÉRÊTS », soit juste après celle-ci, soit après la conclusion (là aussi, selon les facultés). Un lien d’intérêt est toute relation (financière ou non) que vous avez avec une entité (industrie, association, institution…) qui pourrait influencer vos jugements, actions, décisions… C’est très vaste : financement, subvention, honoraires, collaborations scientifiques, etc. Il faut être transparent sur ces liens d’intérêt (vous pouvez bien sûr déclarer ne pas en avoir !).
Un conflit d’intérêt, c’est un lien d’intérêt problématique : les intérêts (personnels, professionnels, financiers) ne permettent pas une objectivité sur le travail.

Annexes

J’ai parlé des annexes dans les premiers billets… C’est assez libre, vous pouvez les utiliser pour :

  • détailler un point d’introduction : historique (de la maladie, du traitement), répartition géographique avec des cartes, discussion physiopathologique, évolutionniste (comment expliquer que la sélection naturelle n’a pas éliminé ce trait pathologique, existe-t-il un avantage sélectif, etc.) ;
  • illsutrer des éléments de matériels et méthodes : présenter le questionnaire utilisé ; présenter les documents réglementaires obtenus (conformité CNIL, avis CPP…), etc.
  • ajouter des données par rapport aux résultats : la présentation de graphiques peu utiles, des analyses en sous-groupes, etc.

Il n’y a pas de nombre d’annexes maximum : séparez chaque sujet en annexe (par exemple, « Annexe 1 – Historique de… », « Annexe 2 – Epidémiologie de… », etc.)

Si vous intégrez des tableaux et figures dans les annexes, je vous conseille de les nommer « Tableau A3.1 » pour le premier de l’annexe 3 par exemple.

Les références bibliographiques utilisées en Annexe s’intégreront dans la section Références bibliographqiues.

Ecrire le résumé

Il est recommandé d’écrire le résumé à la toute fin de votre thèse. En réalité, vous pouvez bien sûr le rédiger à n’importe quel moment, quand ça vous chante, mais il est certain qu’il faudra y revenir pour un dernier passage à la toute fin de votre thèse !

Le résumé va mettre l’accent sur les principales sections de votre thèse-article et la résumer en 250-300 mots environ. Il doit pouvoir se lire seul : il ne faut donc pas y utiliser des abréviations non précisées dedans (et de manière générale, il faut limiter les abréviations, vu le caractère court !)

Le résumé est très important : ce sera souvent la seule chose qui sera lue de votre thèse, voire de votre article si vous la publiez. Les mots utilisés dedans permettront de trouver votre travail…

A écrire à la fin… et pas avant (pour une conférence ou un poster…) → jeter le vieil abstract, réécrire le papier puis l’abstract !

Le résumé de thèse est structuré avec les sections Introduction – Matériels et méthodes – Résultats – Conclusion. Ca n’est pas forcément le cas dans des revues (parfois texte libre) ou lors d’un résumé pour soumission à un congrès (qui peuvent ne pas souhaiter ce découpage, ne pas avoir de section matériels, ou remplacer Conclusion par Discussion…). Lisez bien ce qui est demandé à l’auteur, par votre faculté pour la thèse.

La section introduction peut se diviser en 3 phrases :

  • une phrase introduisant au champ de votre travail, compréhensible par n’importe qui — ou, au pire, par n’importe quel scientifique gravitant autour de la médecine. On ne vous demande pas un début in medias res, montrant que vous êtes expert du sujet, mais au contraire d’être pédagogue. Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement…
  • une phrase plus précise sur votre sujet qui explique qu’un pan n’est pas connu (ces deux phrases fournissent un contexte à votre travail… on peut parfois les résumer en une seule) ;
  • l’objectif principal (voire secondaire) de votre travail, éventuellement au format PICO, peut être de façon assez indifférente (selon ce qui vous plait) :
    • une question (« est-ce que le recours aux Schtroumpfs est associé à une Schtroumpfose chez les Schtroumpfs ? »),
    • une phrase centrée sur l’objectif (« notre objectif était de déterminer si le recours aux Schtroumpfs est associé à une Schtroumpfose chez les Schtroumpfs »),
    • une phrase centrée sur l’hypothèse (« nous formulons l’hypothèse que la Schtroumpfose est associée à la consommation de Schtroumpfs » / « notre hypothèse était que… »),
    • une phrase centrée sur ce qui n’est pas connu (« l’association entre recours aux Schtroumpfs et la Schtroumpfose chez les Schtroumpfs reste méconnu »).

N’hésitez pas à mettre des données chiffrées précises dans votre introduction, plutôt que des approximations (sans référence bibliographique ici — mais elles sont dans votre introduction !). Par exemple ici : « Parmi les Schtroumpfs, 38 % sont atteints de Schtroumpfose. Une voie physiopathologique de la Schtroumpfose implique les récepteurs bêta-schtroumpf, dont les agonistes sont les Schtroumpfs. Notre objectif était de déterminer si le recours aux Schtroumpfs est associé à une Schtroumpfose chez les Schtroumpfs ».

La section méthodes peut aussi se diviser en 3 phrases :

  • le design de l’étude, avec ou sans présentation (« Nous avons réalisé une étude épidémiologique analytique rétrospective multicentrique… » ou « Etude épidémiologique analytique rétrospective multicentrique ») ;
  • la population (échantillonnage) et le mode de recrutement : « ont été inclus tous les Schtroumpfs de 18-65 ans dans la base Schtroumpf. »
  • le critère de jugement principal et/ou les variables principales : « le recours aux Schtroumpfs a été recueilli dans l’historique des remboursements ».
  • de façon facultative, vous pouvez ajouter quelques éléments statistiques (gestion des données manquantes, tests utilisés, seuil de 5 %, etc.). C’est vraiment si vous avez de la place : essayez plutôt d’en garder pour les résultats !

La section résultats peut là aussi se diviser en 3 phrases (ou plus) :

  • décrire brièvement la population : « nous avons inclus 45 000 Schtroumpfs, dont 60 % de Schtroumpfettes ; sur la période de 2006 à 2016, 15 000 avaient consommé des Schtroumpfs… »
  • donner le résultat principal en l’explicitant : « la consommation de Schtroumpfs était associée à la Schtroumpfose (p < 0,001) : parmi les 15 000 consommateurs de Schtroumpfs, 10 000 (67 %) ont développé une Schtroumpfose ; parmi les 30 000 non-consommateurs, 3 000 (10 %) ont développé une Schtroumpfose. »
  • si vous avez de la place : donnez les résultats secondaires ET dans ce cas, évoquez-les dans l’objectif (introduction) et la méthode. Si vous n’avez pas la place, ne gardez que l’objectif principal en introduction / méthodes / résultats : ne citez pas un objectif non traité en résultats, ne traitez pas en résultats la réponse à un objectif non formulé.

Vous pouvez (devez) donner 2-3 nombres clés… il ne s’agit bien sûr pas de redonner tous vos résultats, mais pas non plus de faire des approximations qui laissent le lecteur dans le flou !

Enfin, la conclusion peut se diviser en… 1 ou 2 phrases (et non pas 3 !) :

  • vous pouvez faire un résumé si ça vous semble pertinent : on peut décider de ne pas mettre dans « résultats » la phrase « la consommation de Schtroumpfs était associée à la Schtroumpfose (p < 0,001) » et la conserver pour la conclusion. C’est le take-home message, LE message que vous voudriez que tout lecteur retienne à la fin de la lecture.
  • et surtout il s’agit de faire une ouverture compréhensible par tous (implications, spéculations, recommandations) : informer sur la Schtroumpfose, suivre les consommateurs de Schtroumpfs, etc.

Titre

Ce qu’on vient de dire pour le résumé est encore plus vrai pour le titre : il doit être clair, explicite, contenir les mots-clés (pour le référencement), donner envie de lire le travail… Vous avez le droit de proposer quelque chose d’un peu original, tant que les mots-clés y sont et que ça n’est pas énigmatique.

Remerciements

Là encore, les remerciements sont traditionnellement écrits à la fin… mais vous faites comme vous voulez !

Il y a 2 parties à ces remerciements : ceux pour le jury, ceux pour les autres.

Pour le jury, cela peut prendre la forme suivante :

A mon (ma) Président(e) de Jury / A mes juges (ou à mes assesseurs, au choix) / A mon directeur (ma directrice) de thèse

Monsieur (Madame) le (la) Professeur(e) / Docteur(e) xxxx
Professeur des Universités / Maître de Conférences des Universités / Professeur Associé / Maître de conférence associé
Intitulé de la CNU où il (elle) est nommé(e) (Médecine générale, Cardiologie, etc.)

Praticien hospitalier / médecin généraliste
Service ou lieu d’exercice

Autres fonctions notables
Membre d’un conseil ordinal, présidence de CNU, fonctions universitaires, chevalier d’un ordre, etc.
(Il ne s’agit pas de faire le CV non plus… si vous doutez, n’hésitez pas à contacter le jury pour lui faire une proposition et lui demander de corriger).

Phrases de remerciements :

  • Vous présidez ce jury de thèse et jugez ce travail, veuillez trouver ici l’expression de mes meilleurs remerciements.
  • Vous m’avez accueilli dans votre service avec votre grande sympathie, je tiens à vous exprimer ma profonde gratitude pour le temps et l’attention que vous avez consacrés à cette thèse.
  • Vous me faites l’honneur de faire partie de mon jury de thèse. Je vous remercie pour votre présence et vos remarques.
  • C’est un privilège de vous compter parmi les membres de ce jury. Je vous remercie chaleureusement pour votre disponibilité, vos conseils précieux et votre regard critique.
  • etc.

Ensuite, il y a les remerciements pour vos parents, votre famille, vos proches, vos amis, votre animal de compagnie, vos confrères, co-internes, co-externes, patients qui vous ont aidé à un moment ou un autre, la personne qui vous a aidé à avoir accès à une base, à comprendre Excel, l’auteur d’un livre qui vous a été utile (…), Alexandra Elkabyan pour Sci-Hub, etc.
C’est très libre (il faut bien sûr rester poli, ne pas faire l’apologie de crimes, tenir de propos racistes ou autres…). Vous pouvez citer de bons souvenirs de votre jeunesse ou de vos études ; vous pouvez au contraire rester très sobre. Essayez de synthétiser en une ou deux pages quand même, et rappelez vous que le jury lira ces pages 😉

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