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Dix rappels pour bien finir l’année

Le (petit) billet du jour est une série de rappels…

  1. La Terre n’est pas plate ; tout les gens sérieux le savent
  2. L’homéopathie n’est pas un médicament mais un placebo ; tous les gens sérieux le savent
  3. Le ministère de l’éducation nationale attend l’avis du Centre national d’études spatiales pour supprimer la Terre plate des programmes scolaires en 2019
  4. Le ministère de la santé attend l’avis de la Haute autorité de santé pour dérembourser l’homéopathie en 2019
  5. 2018 aura été l’année des fake news et mensonges propagés à tout va… c’est pénible, chronophage et dangereux. D’ailleurs, trois se cachent dans cette liste, les trouverez-vous ?
  6. Indice : ça n’est pas le point 4.
  7. Le 25 c’est Noël. Prévoyez vos cadeaux en avance.
  8. Je déteste les paradoxes.
  9. Jusqu’à Noël, il y a de superbes calendriers de l’avent un peu partout. Je vous ai parlé du géniallissime calendrier de l’avent 2018 du Netophonix, en cours de diffusion à cette adresse : http://avent.netophonix.com/2018. Allez-y ! Changez-vous les idées de ce blog qui ne parle que trop de médecine…
  10. J’ai un compte Twitter depuis juillet 2009 (ouch !) En ce moment, j’essaie d’y publier des mini-nouvelles à raison d’une par jour (maximum…) jusqu’à Noël. Voici les 3 premiers, les suivants seront à la suite.

A mardi prochain, pour un billet plus classique (a priori sur l’itinéraire d’un article gâté ;-))

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Créer facilement un bot inutile et rigolo sur Twitter

(Pour les internes ayant commencé hier, bon courage ! Il y a une page qui vous est dédiée par ici… Pour ceux qui changent de stage, de statut… bonne redécouverte !)

Il y a une dizaine de jours, un tweet m’a agacé. Je sais, c’est follement original, personne n’est jamais agacé sur Twitter !

Cette fois, ça a tourné à la création (inutile mais amusante) d’un bot de création de titres médicaux pour journaux grand public (du style « c’est officiel, la lavande a les mêmes effets apaisants que le Valium » qui ne sort d’absolument nulle part : en gros, des souris qui sniffaient de la lavande dans un labyrinthe obscur étaient assez apaisées pour continuer leur exploration. « C’est officiel » semble un peu excessif).

Là où tout a commencé...

Là où tout a commencé…

Sur le site https://cheapbotsdonequick.com, effectivement la création est hyper simple. J’ai essayé de l’expliquer oralement à @DrJohnFa mais c’est galère, donc je vais simplement en faire un billet…

La première étape est de créer un compte Twitter dédié au bot (donc il faut une boîte mail pas encore utilisée pour un compte Twitter…). Vous pouvez l’habiller un peu. Pour ma part, j’ai choisi un comics tombé dans le domaine public : Captain Science.

Capture d’écran 2018-11-04 à 10.18.24

La deuxième étape est de créer le bot sur le site https://cheapbotsdonequick.com. Et effectivement, @akaAgar ne ment pas quand il dit que c’est très simple :

  • vous définissez la syntaxe de votre tweet dans « origin ». Si vous faites un bot « amour de l’universitaire » par exemple, vous pouvez dire « J’adore la science », « Oh que j’aime la recherche ! », « C’est moi ou il n’y a rien de mieux que l’enseignement ? » (à chaque fois séparé par des virgules et entre guillemets) ;
  • c’est bien mais c’est un peu limité évidemment, si vous voulez que votre bot tweete au moins une fois par jour… donc l’étape suivante c’est de créer des « alternatives » en utilisant la syntaxe suivante : #MotAlternatifDeCeQueVousVoulez#
  • ici, vous pouvez remplacer ce que vous avez mis dans « origin » par « J’adore #TrucQueJadore# », « Oh que j’aime #TrucQueJadore# », « C’est moi ou il n’y a rien de mieux que #TrucQueJadore# ? »
  • et ensuite vous définissez #TrucQueJadore# par « la science », « la recherche », « l’enseignement ». Vous avez déjà multiplié les possibilités : « J’adore la science », « J’adore la recherche », « J’adore l’enseignement », « Oh que j’aime la science », etc.
  • vous pouvez aller plus loin et imbriquer des « alternatives » dans d’autres alternatives » ! Ainsi dans #TrucQueJadore#, vous pouvez ajouter « la science des #Peuples# » et définir ensuite #Peuples# par « Incas millénaires », « amateurs de vaudou », « peuples sous-marins de l’Atlantide submergée »
  • etc.

Quelques pièges à éviter : attention aux singulier/pluriel ou masculin/féminin ; le mieux est d’intégrer le maximum de ces informations dans les alternatives (je n’ai pas écrit « science, recherche, enseignement » mais « la science », « la recherche », « l’enseignement »).

La troisième étape est de définir les modalités du bot : 1 publication toutes les 10 minutes à 1 publication par an… Vous pouvez également utiliser le même type de code pour que votre bot réponde à vos interlocuteurs (ou vous pouvez aussi garder la main en l’incluant dans votre app Twitter, c’est sympa aussi ^^)

Et la dernière étape, c’est penser à appuyer sur Save… 😉 Voilà, vous avez créé votre bot !

 

Bonus Track : pour illustrer un peu ce que j’ai dit au-dessus, voici le code (intégral aujourd’hui) de ce petit bot.

{
« origin »: [
« C’est officiel : #FakeMed# a #Effet# que #LeMedicament# (d’après #Article#). »,
« C’est prouvé par #Article# : #FakeMed# a #Effet# que #LeMedicament# ! »,
« #SuperNouvelle# ! Ce matin, #Article# montre que #FakeMed# a #Effet# que #LeMedicament# ! »,
« Hier, #Article# a montré que #LeMedicament# peuvent avantageusement être remplacés par #FakeMed#. #SuperNouvelle#, non ? »,
« Le saviez-vous : #FakeMed# a #Effet# que #LeMedicament# (sans les effets secondaires) »,
« Et si #FakeMed# avait #Effet# que #LeMedicament# ? C’est ce que nous dit cet article ! »],

 

« FakeMed » : [« le thym de votre jardin », « la chlorophylle des algues de la mer du Nord », « le piment de Cayenne finement moulu », « le cumin », « le cacao à 70 % importé du Mexique », « le miel de lavande des apiculteurs français », « un mélange de quinoa et de coco », « le lait de soja », « le beurre de tofu », « l’homéopathie », « le thé vert », « une seule fleur de Bach », « 6g de sels de Schüssler »],

 

« Effet » : [« les mêmes vertues », « le même effet », « les mêmes effets », « la même efficacité », « les mêmes propriétés », « les mêmes bénéfices attendus », « autant d’effets cliniques », « autant d’efficacité », « un meilleur effet thérapeutique », « plus d’efficacité »],
« SuperNouvelle » : [« Époustouflant », « Fantastique », « Exceptionnel », « Incroyable mais vrai », « Grande nouvelle pour la science », « Jour de liesse pour la médecine », « Ne cachons pas notre joie », « Cliquez rapidement »],

 

« LeMedicament » : [« les antidépresseurs », « les médicaments anti-cholestérol », « les anxiolytiques », « les traitements contre le cancer », « les substituts nicotiniques », « les pommades des dermatologues », « le paracétamol », « les plus puissants anti-douleurs », « les plus puissants antibiotiques », « le vaccin anti-grippal », « les vaccins »],

 

« Article » : [« l’article d’un chercheur #Source# que nous n’avons pas lu », « une brève de nos collègues du New York Times citant un article récent à ce propos », « le tweet d’une équipe Inserm dirigée par un scientifique #Source# », « un article relayé par un bandeau déroulant sur BFMTV », « le post Facebook d’un chercheur #Source# », « un article disponible sur le NEJM dont nous avons lu le résumé sur FranceInfo », « un article dans une revue prédatrice qui envoie des mails aux auteurs pour publier chez elle », « un article de 1962 sauvé de l’oubli par un chercheur #Source# »],

 

« Source » : [« Indien n’aimant pas le curry », « Tchèque amateur de musique classique », « Dunkerquois n’aimant pas la mer », « Marseillais mais non-pratiquant », « pro-Brexit », « aimant vermifuger ses enfants », « homéopathe qui dévaccine avec des granules magiques »]
}

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Temps

Le temps, c’est de l’argent.

Tempus fugit.

On n’a que le bon temps qu’on se donne.

Gagner du temps.

Tuer le temps.

Prendre le temps.

Trouver du temps.

A la recherche du temps perdu (parce qu’on n’a pas trouvé le pain).

Gérer son emploi du temps.

Le temps ne manque jamais d’expression. C’est un sujet qui nous préoccupe tous, et je me dois donc de le traiter sur ce blog, afin de répondre pleinement à vos attentes de lecteurs avides de mon avis sur tout ce qui a de l’importance. (Prochain billet à venir sur les shampoings spécial repousse capillaire).

Les secondes défilent, et nous les suivons au pas…

Chaque jour est une course d’obstacles pour gagner du temps, ou éviter d’en perdre (selon votre conception optimiste ou pessimiste du monde). Les obstacles se divisent en facultatifs et en incompressibles : manger, boire, dormir, se brosser les dents, visionner son album photo des années curling bâton en pleurant dans le divan, lire son fil Twitter, regarder le film de 20h5… 21h15 (?) et redormir. Chacun ses incompressibles, ne nous jugeons pas.

… le temps fuit, et nous courons à ses trousses.

D’accord, le bien et le mal, le gain de temps ou la perte, la course d’obstacles quotidienne… Mais quand même ! Que s’est-il passé pour en arriver là ? Aujourd’hui, chaque jour je reçois 30-40 mails, des questions urgentes ou importantes (ou les deux, ou aucune des deux), des sujets d’actualité, des obligations personnelles, familiales, professionnelles, un travail voire deux ou trois… Qu’avons-nous fait de mon temps libre et pourriez-vous s’il vous plait me le rendre ?

Les années 90, c’était un bon vieux tempsJ’ai joué aux Pogs, aux billes, j’ai eu une Super Nintendo à 6 ans (whaow), j’ai analysé tous les détails de sécurité décrits dans le Télé Poche ou le Picsou Magazine à propos des billets de 50 francs à l’effigie de Saint-Ex’, j’ai suivi Dragon Ball Z, je suis allé au « Cyber Espace » pour « surfer » sur le net au prix de 10 francs l’heure (il me semble)… bref, j’ai fait des trucs d’enfants de mon âge.

C’était un sacré bon vieux temps, mais sûrement pas « LE » bon vieux temps : le mien, et celui de ma génération, tout au plus. Pour les autres, c’était mieux soit avant, soit après.

Néanmoins, il faut leur reconnaître un truc aux années 90 : à l’époque, je croulais sous le temps libre. Et même si je ne suis pas Marcel Proust (qui ne me suit pas non plus d’ailleurs), je m’interroge pour la troisième fois, avec un art de la répétition à rendre maboul un moine tibétain : dans quel maelström s’est perdu mon temps ?

C’est peut-être lié à moi ? 

J’y ai longtemps cru… Tous les coachs le clament sur la toile : « pour découvrir votre potentiel caché, changez (simplement) de vie comme moi en suivant ce programme simple : lever à 4h45, lecture des actualités pendant 15 minutes, travail pendant 3 heures. Le reste de la journée, à partir de 8h, vous appartient. Profitez de l’après-midi pour faire l’activité créative qui vous rendra heureux ».

Moui… Déjà je blogue à 1h30 du matin alors que j’ai plein de trucs en retard à faire, donc je ne vais pas correspondre de base à ce profil. Désolé, mais je ne suis pas venu ici pour souffrir, okay.

C’est terrible parce que ça doit faire 12-13 ans que j’envisage ça en me disant que je pourrais mieux « employer mon temps » en faisant des plannings clairs, des belles to-do list. J’ai déjà essayé de me lever plus tôt, mais ça ne tient jamais plus de deux jours (sauf en cas de contrainte). Non mais, il faut se rendre à l’évidence. La vérité, c’est que je suis profondément « libre » ; je n’aime pas me faire dicter mon planning, même si c’est moi qui me l’impose. J’aime bien décider à la dernière minute, parce que l’imprévu c’est sympa (et parce que ça me permet de griller 1 heure sur Twitter à lire tout et n’importe quoi alors que j’ai une tonne de travail qui attend).

Et puis, zut, j’ai bien le droit de profiter ! Mon moi de 2017 est incroyablement plus efficace pour tout (ou presque) que mon moi de 1997 ou même 2007… je devrais donc me libérer de plus en plus de temps libre ! Pourtant non : alors, à quoi c’est dû ?

C’est sûrement lié à mon environnement alors… 

Ah, ça oui… Les mails chronophages, mes occupations des soirs et week-end sont presque toutes universitaires : il y a là de l’élagage à prévoir… Et bonne nouvelle, c’est prévu : je finis ma responsabilité de conférences de préparation aux ECNi en juin 2017, mon clinicat de médecine générale en novembre 2017, ma thèse de sciences en octobre 2018. Et pour l’instant, je ne « commence » (presque) rien après toutes ces fins.

Si je veux retrouver plus de temps libre, il faut que je me recentre au maximum sur mon « Ikigai ». Ca ne veut pas dire grand-chose, abordé à ce stade du billet, mais j’avais envie de finir sur ça, alors vous êtes sympas et vous faites comme si tout ça était logiquement bien construit. L’Ikigai, c’est le croisement de ce pour quoi nous sommes payés, ce qui est utile, ce que nous savons faire et ce que nous aimons. Les trois premiers critères peuvent assez facilement s’évaluer ; mais pour savoir si on aime, il faut parfois voir ce qui se passe quand on s’éloigne.

C-FDVUbVoAEMJB-

Voilà, Marcel. Tu vois, ça n’est pas si compliqué : le temps perdu, tu le cherches, tu le traques, et tu lui tords le cou, avant que ça ne soit lui qui te cueille par surprise. Parce que le temps continue de s’écouler, alors si on n’apprend pas à nager, on finit par se noyer dans les métaphores.

 

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La vérité

Il y a un petit détail qui m’a longtemps chagriné dans les 2 trilogies originales (troll spotted) Star Wars, et il faut que je vous en parle. Je pensais en faire un tweet mais c’est compliqué de mettre tout ça en 140 caractères, alors je vais détailler. Tant pis pour vous.

Dans l’épisode 6, Dark Vador dit à Luke Skywalker : « Obi-Wan t’a bien formé » (Obi-Wan has taught you well). 

Sauf qu’en vrai, Obi-Wan n’a eu quasiment aucun contact avec Luke pendant les 19 premières de la vie de ce dernier (et les 19 dernières de la vie du premier). C’est bien simple, tout le monde pensait que « Ben » Kenobi était un vieux fou – et sa façon de déambuler dans les montagnes en hurlant comme un désespéré allait bien dans ce sens.

Beeuarrrrrrgh

« Beeuarrrrrrgh. Non, je déconne, je suis un maître Jedi ».

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Retards

Quelque part, dans de grands bureaux spacieux et bien rangés, il existe des gens qui sont capables de découper et hiérarchiser chaque tâche à réaliser.

Pas moi.

Eux – dans mon imaginaire -, ils sont organisés, ils sont grands avec la mâchoire carrée, parfaitement rasés, portent des costumes et des cravates, et travaillent dans un open-space relativement silencieux.

On en a parlé un peu avec @GeluleMD ce soir sur Twitter : nous partageons ce drôle de sentiment, ce mélange d’hyperactivité et de procrastination, cet illogisme primitif qui nous pousse à écrire un billet de blog stupide à 1h30 du matin alors qu’il y a la comptabilité 2014 à faire, et un résumé d’article pour avant-hier. Tiens, moi par exemple, j’ai encore mille analyses à faire pour mon master 2, mais j’ai lu hier le bouquin « Au poil ! » de @Klaire. Voyez…

J’veux dire, c’est comme si dans ma tête il y avait un guide touristique Parisien lassé par son métier : « naaaan mais la Tour Eiffel, vous aurez tout le temps de la visiter, par contre ça serait dommage de venir à la capitale sans voir ce magnifique tronçon de périphérique. Regardez-moi ce macadam. C’est magique, écoutez ! … Traitement anti-bruit… Eh, oh, non mais vous m’écoutez ou bien ? Et ARRETEZ de regarder ce grand machin, bon sang ! Non mais c’est pas vrai ça, c’est toujours pareil avec les provinciaux : et vas-y que je te réclame la Tour Eiffel, et l’arc de Triomphe, et Notre-Dame ! Mais bordel, c’est pas ça Paris. Paris, c’est… Paris, c’est… Oh tiens, je vais vous montrer un super restaurant indien. C’est cosmopolite, Paris. Et arrêtez avec votre porte-clef, ça m’agace… »

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