Blog Archives

Mon programme 2022 : Ma Route !

Ce titre et ce billet sont gentiment provocateurs ; ils sont en réalité là pour donner le programme pour lequel j’aimerais voter en 2022…

Voici mon pré-programme, en version de travail. Nous ajouterons ensuite des jolies photos et des phrases vides de sens telles que :

Retrouver notre esprit de conquête pour bâtir une France nouvelle.

En-tête du programme d’Emmanuel Macron en 2017

Je vais parler surtout de ce que je connais / pense connaître, désolé de ne pas évoquer des questions épineuses sur le monde agricole, sur l’écologie, sur l’économie, sur l’immigration et l’émigration, sur les flux des marchandises, etc.

Je n’ai évidemment pas la prétention de dire que c’est « la solution », mais c’est en tout cas le programme qui me donnerait envie de croire en ses porteurs.

Quels sont les trois principaux problèmes actuellement pour moi ?

  1. Des gens meurent / vont mourir précocement
  2. Des gens souffrent d’une mauvaise qualité de vie
  3. Le reste de la biodiversité souffre

Avant de détailler, voyons de quoi meurent les gens en France (oui, c’est pour être Président de la France, qui a bien sûr d’autres problématiques que d’autres pays). Pour cela, le BEH du 12 novembre 2019 détaille les causes de décès de 2016.

Tableau repris sans leur accord, c’est mal, mais partager la science, c’est bien…

Si nous zoomons sur ces problèmes (de façon empirique et non exhaustive), nous pouvons les découper en problèmes de plus petite taille… Je propose ensuite les possibilités d’évolution qui constituent « mon » programme, celui que je voudrais lire pour glisser avec intérêt mon bulletin dans l’urne dans 2 ans…

  1. Des gens meurent précocement / vont mourir précocement… à cause :
    1. De maladies liées à des causes évitables
      1. Tabac
      2. Alcool
      3. Malnutrition
      4. Sédentarité
      5. Infections (et risque d’antibiorésistance)
      6. Suicide
      7. Pollution
      8. Violences
        1. Familiales
        2. Sociétales
    2. D’accidents évitables
      1. De voie publique
      2. De travail
      3. Domestiques
    3. De manque de soins
      1. Manque d’argent / situation de précarité
      2. Désertification médicale
      3. Faible éducation à la santé
    4. Des soins (iatrogénie)
    5. Du manque d’argent (pauvreté / précarité)
    6. De l’environnement
      1. Pollution
      2. Conséquences du changement climatique
  2. Des gens souffrent d’une mauvaise qualité de vie… à cause de la précarité (absence « inacceptable » d’une sécurité) :
    1. Manque d’argent
      1. Non accès aux droits par complexité administrative
    2. Chômage
    3. Isolement social
    4. Logement insalubre
    5. Incapacités / handicaps
    6. Manque d’accès aux activités de loisirs
    7. Complexité administrative excessive
  3. Le reste de la biodiversité souffre, notamment par :
    1. Destruction de l’habitat naturel
    2. Braconnage
    3. Pollution des eaux
      1. Par le plastique
      2. Par pesticides et produits chimiques
    4. Réchauffement climatique
    5. Surexploitation (surpêche, élevage intensif…)
    6. Maltraitance animale

Que proposer alors ? Les mesures sont proposées selon le plan ci-dessus, n’y voyez pas une hiérarchie (sinon, bien sûr que le logement pour tous serait avant les pistes cyclables…)

  1. Prise en charge des soins à 100 % par une caisse unique de sécurité sociale :
    1. Suppression des caisses multiples (aucun sens, des dépenses inutiles)
    2. Suppression de la part forfaitaire (majoration du reste à charge, sorte de « taxe à la maladie »…)
    3. Disparition des mutuelles et assurances santé (les prévoyances sont encore possibles pour s’assurer d’un risque particulier).
      1. Ces mutuelles créent des disparités, n’ont pas vocation à être utiles pour les plus pauvres (CSS ou ex-CMU), pour les plus malades (ALD) ou en période de pandémie (téléconsultations prises à 100 % par l’Assurance Maladie en 2020 pour simplifier…) et sont coûteuses en frais de gestion (ces coûts sont évidemment reportés sur les cotisants…).
      2. A l’heure actuelle, la consommation de soins et biens médicaux est d’environ 200 milliards, dont 156 milliards couverts par l’Assurance Maladie (soit 75 % où elle est censée représenter environ 70 %), 26 milliards par les mutuelles/assurances/prévoyances (soit 1/7ème où elles sont censées représenter environ 30 %) et 15 milliards par les ménages (page 154 de ce document). Devinez qui parasite ce système ?
      3. Les cotisations aux mutuelles sont évidemment reprises par l’Assurance Maladie, ce qui diminue les bénéfices des mutuelles/assurances certes (c’est triste) mais diminue aussi le « trou de la sécurité sociale » (c’est cool)… Ce qui sera utile pour les mesures suivantes…
  2. Financement de la recherche dans tous les domaines : santé, écologie, sciences humaines et sociales… et tenir compte des résultats de ces recherches dans les décisions politiques (oui, je sais, c’est disruptif).
    1. … et notamment en écologie ! Le mouvement « écolo » en France en 2020 est malheureusement en opposition sur ce point : il est plus idéologique que scientifique, mené par des antivax… L’écologie EST une science.
  3. Lutte contre le tabac
    1. Globalement les mesures les plus efficaces sont déjà en place.
    2. Interdiction de l’achat à l’étranger : ça a été récemment limité pour les cartouches de Belgique, mais soyons honnêtes, on ne ramène pas des cartouches de cigarettes comme un cadeau, mais bien parce que le prix est moins cher. L’autorisation avec limitation est donc une décision curieuse, susceptible d’augmenter les allers-retours…
    3. Ouverture du droits à prescription de substituts nicotiniques à d’autres professionnels de santé (pharmaciens, tabacologues, diététiciens, etc.)
  4. Lutte contre l’alcool
    1. Très peu est fait en France… L’ANPAA a fait 10 recommandations.
    2. Indiquer la quantité en grammes d’alcool sur les bouteilles, les seuils recommandés par l’OMS, les seuils légaux (conduite automobile…)
    3. Interdire la publicité sur l’alcool, le sponsoring de l’industrie de l’alcool et les liens avec les pouvoirs publics. Pas besoin de ça pour savoir que ça existe ; la publicité n’a donc vocation qu’à rendre l’alcool « sexy et fun ».
  5. Lutte contre la malnutrition et la sédentarité
    1. Remboursement par l’assurance maladie des consultations de diététicien
    2. Meilleure couverture des soins dentaires
      1. Simplification des cotations
      2. Prise en charge à 100 % des soins dentaires (complètement dingue ? les soins dentaires s’élèvent environ à 9 milliards d’euros par an, dont 3 pris en charge par l’Assurance Maladie. Augmenter de 6 milliards d’euros, c’est donc moins ambitieux que le programme proposé par le Ségur de la Santé 2020 dont nous ne verrons probablement aucun effet concret sur la santé des gens).
    3. Programmes locaux d’incitation à l’activité physique
  6. Lutte contre les infections :
    1. Education à l’hygiène dès l’école, avec lavabos et savons dans chaque classe (on relance l’économie de la plomberie, comme s’ils s’ennuyaient déjà \o/)
    2. Installation d’un système de ventilation mécanique dans chaque classe (centrale de traitement d’air, ou VMC ou à défaut extracteur d’air, selon la pertinence scientifique et architecturale)
      1. Pour l’exemple, il y a 286 000 classes d’écoles primaires en France ; le coût d’une VMC unique installée est de 3 000€, soit 860 millions de dépense pour une VMC par classe en une seule fois… en comptant très large, puisque l’installation de 4 VMC dans une école ne coûte pas 12 000€, surtout quand les municipalités ont des services techniques….
      2. Le budget est très simple à trouver, puisque l’Education Nationale va consacrer 1,6 milliard d’euros par an pour l’inutile Service National Universel (SNU).
    3. Mise à disposition généralisée de masques dans les lieux publics pour les personnes malades (en particulier l’automne-hiver)
    4. Lutte contre l’antibiorésistance par une analyse des prescriptions de prescripteurs « anormaux » de fluoroquinolones et céphalosporines de 3ème génération (libéraux ou hospitaliers)… et pas en valeur absolue, pas en pourcentage des prescriptions d’antibiotiques, bande de moules.
    5. Supprimer le délai de carence en cas d’arrêt maladie… (ce délai de carence incite à ne pas prendre des arrêts courts, tels que virose respiratoire, gastro-entérite, et donc à disséminer ces infections dans les lieux de travail, ce qui est un mauvais calcul).
    6. Envoi systématique de courriers simples de prévention validée à certains âges de la vie (comme MT’Dents) : proposition annuelle de dépistage IST de 16 ans à 25 ans par exemple ; vaccins à 25, 45, 65 ans.
  7. Lutte contre le suicide, le mal-être, les violences familiales :
    1. Remboursement des soins de psychologue à 100 % par l’Assurance Maladie.
    2. Créer un parcours dédié aux violences conjugales dans la « chaîne pénale », compte tenu du caractère particulier (même lieu de vie !)
    3. Lutter contre la précarité, facteur de risque de violences et suicides (nous en parlerons plus bas).
    4. (Notez que je peux développer 12 mesures à chaque fois qui font joli comme « informer les professionnels de santé », « former les médecins généralistes au risque suicidaire », « développer des programmes d’accompagnement »… Mais ça existe déjà, tout est améliorable, mais autant parler de vraies mesures fortes et claires. Le blabla sera évidemment ajouté sur le vrai programme, avec les photos de bains de foule :D)
    5. (Pour la lutte contre les violences sociétales : miser sur l’éducation, lutter contre la précarité, et à défaut sur la sécurité).
  8. Lutter contre les accidents évitables au travail, en voie publique ou à domicile (et lutte contre la pollution) :
    1. Bilan annuel des accidents de travail par type, gravité, secteur et entreprises. Travail collaboratif avec la médecine du travail et l’ingénierie pour limiter ces accidents.
    2. Développement et gratuité des transports en commun (comme dans certaines villes), afin de limiter le trafic donc la probabilité d’accidents, et la pollution donc les pathologies respiratoires… Initialement dans les grandes villes puis « partout sur le territoire à l’horizon 2028-parce-que-je-pense-déjà-à-2027-je-suis-un-professionnel-de-la-politique »
    3. Lutte contre les risques au volant (alcool : cf. supra)
    4. Développement des pistes cyclables sécurisées en France sur le modèle des Pays-Bas
    5. Remboursement de l’ergothérapie de ville – peut-être par obligation de salarié au sein de communautés d’agglomérations (on forme ces professionnels en France, spécialisés dans l’adaptation de matériel et de logement, mais ils ne sont pris en charge qu’en milieu hospitalier et pas en ville…)
    6. Et arrêter de faire bosser des gens de plus de 60 ans dans la manutention. Sérieusement, je sais que c’est un peu populiste de dire ça, mais il faut probablement arrêter de laisser à des bureaucrates n’ayant jamais fait de manutention ou de travail de force répétitif la décision de repousser l’âge des retraites… Après ils disent des bêtises et « n’adorent pas le mot pénibilité ».
  9. Accès au logement pour tous : instaurer le « droit au logement » comme le droit à l’éducation ou aux soins
    1. Création de logements sociaux, voire de « logements d’Etat » : environ 200 000 personnes en France sont sans abri. Un programme de 10 milliards d’euros pourrait instaurer 200 000 logements de 50 000 euros pour loger ces personnes partout où il y a besoin sur le territoire (oui, pas forcément à Paris intra-muros).
    2. Lutte contre les accidents domestiques par la lutte contre les logements insalubres. Aucun logement social d’aucune commune de France ne devrait être insalubre en 2022 ; pourtant, pour nous médecins libéraux faisant des visites au domicile des gens, il est facile de constater les lieux problématiques parmi les squares ou HLM… Un vrai plan en faveur du logement salubre est à mener.
  10. Lutte contre la désertification médicale :
    1. Education à la santé : faire de l’information grand public sur les consultations les plus fréquentes pour les médecins généralistes, avec des messages simples et clairs à faire passer ; quelques exemples :
      1. fièvre J1 : quand consulter, quand patienter, etc. ;
      2. HTA, diabète : pourquoi un suivi trimestriel est généralement suffisant ;
      3. Kinésithérapeute : non, ce n’est pas un salon de massage mais une thérapie par le mouvement en général ;
      4. Hypnotiques au long cours : quels effets indésirables, comment sevrer, pourquoi on peut toujours réussir le sevrage ;
      5. Les « fakemed » : quels sont leurs dangers, qu’est-ce qu’il faut savoir sur ces « croyances religieuses en santé » ;
      6. Toute consultation ne nécessite pas d’ordonnance ;
      7. etc.
    2. Arrêter. De. Prendre. Les. Médecins. Pour. Des. F*cking. Assureurs. (NB. Penser à simplifier cette phrase pour le programme final).
    3. Arrêter de demander aux médecins de signer des papiers illégaux pour des assureurs véreux (d’ailleurs, si votre assurance demande que votre médecin signe un papier avec tous vos antécédents pour pouvoir vous indemniser de ce pourquoi vous avez cotisé plusieurs années, signalez-le ici : secret-medical@quechoisir.org)
    4. Supprimer l’obligation de CERFA pour des arrêts de travail de 1 à 3 jours, à raison de 3 épisodes par an. « On disait » qu’un salarié pouvait prendre 3 fois 2 jours consécutifs d’arrêt maladie sans Cerfa par an. Inutile de consulter un médecin pour dire « j’ai fait caca mou hier, ça va mieux… » Vous croyez que les gens vont abuser ? Bah déjà ils pourraient le faire MAIS en consultant un médecin en plus (pour dire « j’ai fait caca mou / j’ai eu mal au dos », promis ça marche), et ensuite perdre 40 % du salaire journalier, ça ne fait plaisir à personne. (Cette mesure n’implique pas qu’il n’y ait aucune possibilité de contrôle si les employeurs le souhaitent pour les rares personnes qui voudraient faire des ponts ou des longs week-ends… mais juste que ces contrôles n’ont pas à être effectués par leurs médecins traitants. Il semblerait quand même que « la confiance » dans les employés soit un modèle de « management » plus pertinent que la méfiance et le fliquage).
    5. Supprimer le « certificat enfant malade ». Les patients prennent des rendez-vous pour demander un papier certifiant qu’ils ont dû rester à la maison pour garder leur enfant, alors que c’est dans leur contrat de travail. Avoir besoin d’un certificat de médecin pour dire « oh bah il m’a dit que son enfant était malade, ça doit être vrai », ça n’a aucun sens, ça coûte des sous et du temps, pour rien. Arrêtez ça.
    6. Simplification administrative :
      1. les dossiers APA devraient être gérés sans papier, avec un numéro unique et un évaluateur se déplace et attribue ou pas, après sa propre évaluation (aujourd’hui, le médecin rédige un long courrier, qui est remis à une secrétaire, qui remet à une infirmière, qui vient faire l’évaluation elle-même et décide en conséquence…).
      2. les dossiers MDPH devraient être simplifiés et avec des circuits courts. Une personne non voyante, ayant déjà un dossier connu par la MDPH, devrait pouvoir demander une prestation compensation du handicap rapide pour un outil utile (telle qu’un bloc-note braille) sans attendre des délais inadmissibles de 6 mois, y compris en période de vacances ou toute autre « excuse ». Bref, l’accès aux droits pour les patients doit être simplifié et l’aspect social distingué de l’aspect médical !
      3. les prescriptions médicales de transport, faut supprimer aussi. C’est tout sauf médical. C’est du contrôle administratif délégué à des médecins, en partant de l’hypothèse : « tout ambulancier et tout patient sont malhonnêtes ». Comment faire ? Eh bien le patient ayant besoin d’un transport pour ses soins appelle un ambulancier. Ils font ensemble le point. L’ambulancier fait une feuille de soins pour la CPAM si c’est justifié ou fait payer le patient sinon. Le médecin n’a rien à voir dans ce binôme assuré – prestataire de service de transports. Vous voulez des contrôles ? Ok. Payez des contrôleurs. Vérifiez si les transports correspondent à des consultations, je m’en fiche mais arrêtez de prendre les médecins pour des contrôleurs/assureurs de véracité !
    7. Revaloriser les pharmaciens d’officine avec un rôle de « pharmacien référent » et des objectifs (limiter certains traitements, sevrer en tabac, éviter les interactions, aider à la coordination ville-hôpital, gate-control de prescriptions déviantes valorisé – telles que les antibiothérapies à risque de résistance…)
    8. Développer et revaloriser les structures de soins à domicile (revalorisation des actes et frais de déplacement des IDE/kinésithérapeutes/auxiliaires de vie/orthophonistes : actes de prévention, d’éducation et de prise en charge comme dans la fin de vie…)
    9. Rembourser ceux de qui nous faisons mal le travail : les psychologues, les diététiciens (cf. supra)
    10. Favoriser la délégation de taches : recours facilité et autonomisation des kinésithérapeutes (lombalgie, entorses…), autonomisation des IDE (pas besoin d’ordonnance pour dire « toilette 2/j, délivrance med 1/sem » : on ne fait que noter ce qu’on nous demande)…
    11. Libérer du temps « organisationnel » : avoir un interlocuteur unique pour les projets médicaux et consignes sanitaires (plutôt que ARS, CPAM, CDOM/CNOM, Federation des maisons de santé, CPTS, DGS, URPS, Préfecture…) Un interlocuteur unique qui répond (expérience @SPostillons : aucune écoute « officielle »).
    12. Décloisonnement des spécialités avec possibilité de validation d’acquis (pensée pour les internes en DES de médecine d’urgence, qui dans 20 ans se poseront peut-être la question d’une complexe reconversion, dans un contexte de pénurie de certaines spécialités…).
  11. Lutte contre la iatrogénie
    1. Favoriser la pratique professionnelle basée sur les preuves pour tous (médecins, kinésithérapeutes, infirmiers, pharmaciens, etc.), notamment par l’éducation à la santé des patients
      1. Si on dit clairement que les ventouses dans le dos, c’est basé sur rien de scientifique, il n’y aura ni demande ni offre ; c’est sûr que si on voit tous les sportifs en photos avec, on crée les deux…
      2. … ce qui implique de développer AUSSI le métier de journaliste scientifique dans les principaux médias.
    2. Revalorisation du rôle des pharmaciens
    3. Développement, valorisation et diffusion large d’outils informatisés d’aide à la prescription conformes aux dernières données (EBMFrance.net, Vidal Recos, HAS, Kit Medical et tous les sites qu’il référence – Antibioclic…)
    4. Meilleure information quant aux molécules avec balance bénéfices-risques défavorables (simple exemple : le febuxostat est à risque de surmortalité si antécédent cardiovasculaire ; en 2019, il en a été remboursé 520 000 boîtes entre 20 et 60 ans et 2,42 millions pour les plus de 60 ans, soit au moins 200 000 patients concernés – si vous voulez vérifier, prenez la base ATC5 de 2019 sur OpenMEDIC, et filtrez sur cette molécule).
      1. Et là encore, je pense qu’il y a une place majeure pour le journalisme scientifique médical en France.
  12. Lutte contre le réchauffement climatique
    1. Changer notre mode de consommation
    2. Privilégier les productions locales
    3. Limiter les transports polluants, en privilégiant le télétravail, les transports non polluants et transports en commun
    4. … bref, suivre les recommandations internationales sur le sujet et écouter les experts
    5. (Alternative : trouver dans les plus brefs délais un moyen technologique novateur pour aspirer le CO2 de l’atmosphère en quantité contrôlée pour le balancer dans l’espace. Mais les experts disent de ne pas se faire d’illusion, alors écoutez les experts).
  13. Lutte contre la précarité
    1. Logement salubre pour tous (cf. plus haut). Ca demande des sous, mais ça crée de l’emploi. Ca a l’air pas mal.
    2. Lutte contre le chômage…
      1. Il y a 26,9 millions d’actifs en France et 2,8 millions de chômeurs (source INSEE) ou 5,5 millions de demandeurs d’emploi en incluant les interimaires et ceux ne cherchant pas d’emploi (source Pôle Emploi)
      2. Le taux d’activité des 55-64 ans a augmenté (vieillissement de la population et recul de l’âge légal à la retraite).
      3. La DRESS notait en 2018 que « la part des personnes de 60 ans et plus dans les arrêts de travail augmentait (7,7 % des indemnités journalières en 2016 contre 4,6 % en 2010) » et que « ce constat est probablement lié aux réformes des retraites ».
      4. Bref, vous me voyez venir normalement, mais diminuer l’âge de départ en retraite permettrait de lutter contre le chômage, en diminuant les arrêts de travail, les accidents, les soins médicaux… Si on teste le « simulateur retraite » de l’Institut Montaigne, on peut mettre tout le monde à la retraite à 60 ans avec le minimum de trimestres à cotiser (160-164), au pire en 2060, les caisses auront un déficit de 106 milliards par an… mais cela n’inclut en rien la diminution des dépenses de santé attendues, la diminution du taux de chômage total – naturellement, si l’âge de retraite diminue, le taux de chômage diminue !
      5. Il s’agit principalement d’un avis médical dans une vision vaguement holistique, qui ne mérite qu’à être confronté à un avis d’économiste.
    3. Simplification des prestations sociales et redéfinition de leur objectif
      1. Il existe un nombre grandissant de prestations sociales en France (exemple ici : allocations familiales, RSA, APL, ASF, APE, ARS, AAH…), et il est difficile de comprendre les droits auxquels prétendre (exemple ici…)
      2. Il semble que l’objectif soit « que chacun ait des minima sociaux permettant un niveau de sécurité jugé suffisant pour ne pas être dans une précarité »
      3. Dans ce cas, la meilleure réponse à l’objectif est de définir un seuil de « revenu minimal pour toute personne en France, en fonction de l’âge », puis par une soustraction savante, faire « prestation sociale = revenu minimal attendu du foyer – revenus du foyer ». Une sorte de revenu universel, en somme…
    4. Lutte contre les emplois interdisant tout épanouissement. Notamment lutte contre les « petits chefs » qui pourrissent la vie de leurs concitoyens, abusent de leurs pouvoirs… et sont clairement responsables d’un grand nombre d’arrêts de travail prolongés non liés à une maladie cardiovasculaire ou un cancer.
    5. Lutte contre l’isolement social : développement de foyers hébergement pour personnes âgées non dépendantes ; favoriser l’accès aux activités de loisirs
    6. Favoriser l’insertion des personnes ayant des incapacités (handicaps), notamment dans les transports
  14. Lutte contre l’appauvrissement de la biodiversité et la souffrance animale.
    1. Je renvois aux points précédents sur l’écologie : consommer mieux et écouter les experts…
    2. Je ne développe pas plus, le billet est déjà trop long, et on s’éloigne clairement de mon domaine d’expertise « médico-social »…
  15. Enfin, et c’est le dernier point mais sûrement le plus important : il faut retrouver notre esprit de conquête pour bâtir une France nouvelle.

Il y aurait encore pas mal à dire.

Question immigration, je suis plutôt du genre accueillant (il me semble que la devise de la France comporte « fraternité » non ?). D’ailleurs c’est assez curieux de tant se passionner sur les retraites et le manque de cotisants, et en même temps refuser des actifs.

Je pense que les élus doivent avoir une certaine exemplarité (sans tomber dans une « haine de tout élu », le droit à l’erreur est possible pour tout être humain…) : par exemple, quelqu’un qui aurait fait un abus de pouvoir ne mériterait pas d’avoir plus de pouvoir… Ça peut sembler dingue, je sais.

Oh et bien sûr, pour financer une partie de cet onéreux programme (bien que certains points se nourrissent comme souligné plus haut), il faut aussi lutter activement contre l’évasion fiscale, et se calmer sur « l’optimisation » qui ne font que creuser à la pelle les inégalités.

Voilà.

Ce programme est sous licence : FCQVVAMAL (Faites Ce Que Vous Voulez Avec Mais Appliquez Le).

EDIT A PARTIR DU 29 JUILLET :

  • Point 16 : Allonger les congés parentaux
    • Pour le congé maternité : avec 16 semaines (indemnisées à 100 %), la France est au milieu en Europe, loin derrière la Suède (75 semaines indemnisées à 80 %)… Or, pendant le confinement, les naissances prématurées ont diminué, probablement en lien avec : l’absence de transports pour aller travailler (et d’expositions aux infections), le télétravail, le chômage partiel.
    • Il semble donc médicalement (et socialement) pertinent d’allonger le congé maternité… Il est évident que des questions budgétaires sont en jeu pour coller à la pertinence médicale (arrêt dès 24 semaines d’aménorrhée plutôt que 34 ?) et qu’il pourrait être pertinent de proposer des alternatives (télétravail) ou une réduction systématique du temps de travail (50 %) sur cette période.
    • Concernant le congé paternité, un allongement été déjà discuté au niveau Européen dans le cadre d’une amélioration de « vie personnelle / vie professionnelle ». Avec 11 jours, la France fait pâle figure face aux pays nordiques (c’est bien sympa d’aller traiter les Français de Gaulois réfractaires au Danemark, pour être réfractaire ensuite à l’adoption de mesures « à la danoise » ^^)
  • Point 17 : Diminuer les dépenses sans justificatif des élus
  • Point 18 : Allonger la durée de vie des programmes scolaires
    • Les programmes changent tous les 5 ans (par le Conseil Supérieur des Programmes), et une critique récurrente des professeurs des écoles est qu’ils ont à peine le temps de s’y habituer qu’il change, parfois en plein été… Définir un calendrier de programmes sur 10 ans, avec « rétrocontrôle » (feedback) des enseignants, qui sont les premiers concernés ;
    • Adopter une éducation de base à la santé dans ces programmes scolaires ; meilleur moyen pour limiter les consultations inutiles, les croyances dans les « fakemeds », les anti-sciences… Il y a davantage d’antivax que d’anti-Pythagore en France, ou que d’anti-géographie, etc.
    • Inciter à l’activité physique personnalisée, et non uniquement à l’activité physique de performance (beaucoup de gens pensent ne pas être capables de simplement courir – activité physique de base par excellence -, parce qu’ils n’ont été confrontés toute leur scolarité qu’à des courses de vitesse et de performance…)
  • Point 19 : Légaliser le cannabis
    • C’est un point de vue complexe, bien argumenté ici : il n’est pas question d’inciter à la consommation, ni de banaliser… mais d’arrêter le trafic et de privilégier des circuits légaux (les dossiers pour tenir un bar-tabac sont déjà bien complexes auprès des douanes…)
    • Par ailleurs, la légalisation du cannabis est l’occasion de taxes permettant la lutte contre les drogues, la création d’une filière française, etc.
    • D’un point de vue des dealeurs, ça change tout ; du point de vue des consommateurs, il n’y a pas de report vers l’héroïne ou la cocaïne (à la rigueur moins d’anxiété quant à l’achat et la détention, sachant que l’utilisation est régulièrement pour son effet anxiolytique…)
    • Evidemment la légalisation doit s’accompagner du maintien (et renforcement autofinancé) de la lutte contre la consommation : pas de publicité, consommation exclusive à domicile ou dans des Cannabis Social Club (interdiction dans les endroits publics et dans les rues).
  • Point 20 : supprimer le SNU, la JAPD et toute idée de « service national ».
    • Pour l’éducation civique, il y a déjà la famille et l’école.
    • La JAPD est une promotion de l’armée coûteuse (117 M€ par an, soit 0,3 % du budget important de la défense).
    • Le SNU est une remise en place d’un pseudo-service militaire d’un mois avec stage de cohésion de 15 jours et mission d’intérêt général de 12 jours, le tout pour un coût annuel estimé à 1,6 milliards d’euros (3 % du budget de l’éducation nationale)…
    • Bref, ce budget pourrait être mieux dépensé dans des lieux de cohésion avec mission d’intérêt général que sont les écoles.
  • Point 21 : chaque ministère comporte un ministre et un ministre délégué, dont au moins l’un des 2 a travaillé professionnellement dans le domaine le plus représenté pendant au moins 5 ans
    • Typiquement pour « mon » domaine : aucun médecine généraliste ou infirmier libéral nommé au ministère (les seuls spécialistes nommés ont été hospitaliers)…
    • Le ministre de l’Education Nationale n’a jamais tenu une classe pendant un an. Etre recteur d’académie, ce n’est pas être professeur des écoles.
  • Point 22 : une carte de presse pour tous les journalistes ayant dépassé un seuil d’heures de travail par an
    • Actuellement pour obtenir une carte de presse, il faut que le journalisme soit l’occupation principale, régulière (plus de 3 mois par an pour la première demande) et qu’elle procure plus de 50 % des ressources…
    • … sauf que le métier de journaliste est soumis à beaucoup d’aléas, que de nombreux professionnels font des piges en ayant un autre emploi à côté ; cette 2ème activité « pour vivre » ne leur permet donc pas d’avoir une carte pour leur vrai métier.
  • Projet 23 : améliorer la qualité de l’eau du Littoral
Loading spinner

Pas de panique… avec vos masques ! #TowelDay

Aujourd’hui, c’est le Geek Pride Day et la journée de la serviette, en hommage à Douglas Adams, auteur du Guide du voyageur galactique (H2G2), la seule trilogie en 5 volumes de la littérature britannique.

Ce 25 mai, tout le monde est invité à se munir d’une serviette de bain, « l’objet le plus vastement utile que puisse posséder le voyageur interstellaire ». Dans H2G2, la serviette permet « de vous protéger des vapeurs toxiques » et revêt une considérable valeur psychologique : « tout Homme capable de sillonner de long en large la Galaxie (…) sans avoir perdu sa serviette ne peut assurément être qu’un Homme digne de confiance ».

Qu’aurait pu conseiller Douglas Adams pendant cette pandémie à COVID-19 ? Porter une serviette sur le visage pour protéger les autres voyageurs (galactiques ou non) de nos postillons potentiellement contaminés ? Confiner nos bouches et nos nez derrière une serviette ? 

Ça n’aurait pas été idiot ! Une étude de 2013 a montré qu’un masque fait avec une serviette de cuisine (ou torchon) a une efficacité de filtration de 83,2 % (en une couche) et 96,7 % (en deux couches) sur des particules très petites de 1 μm. Pour comparaison, les masques commercialisés dits « grand public » – les UNS2 et UNS1 – ont montré une capacité de filtration respectivement de 70 % ou 90 % minimum… sur des particules de 3 μm (les masques chirurgicaux filtrent ces particules de 3 μm avec une efficacité de 95 %) [1].

Si Douglas Adams était encore parmi nous, il aurait sûrement aimé cette nouvelle utilisation de la serviette, et peut-être aurait-il demandé au Guide du voyageur galactique d’ajouter cette précision dans l’article consacré à ce si précieux objet : « la serviette peut vous aider à traverser une pandémie en protégeant les autres ». L’idée de pandémie est d’ailleurs présente dans le deuxième tome de la trilogie en 5 volumes avec l’histoire de la planète Golgafrinchan, sur laquelle les dirigeants avaient cru bon d’envoyer dans l’espace leurs habitants de « classe moyenne : nettoyeurs de combinés téléphoniques, coiffeurs, auteurs de jingles, etc. » avant d’être « soudainement anéantis par une maladie virulente contractée à partir d’un téléphone sale« … Les détails, toujours les détails !

Portons tous nos serviettes sur le visage aujourd’hui, 25 mai. De toute façon, elle ne peut plus servir sur la plage en France, où il est interdit de simplement s’asseoir à distance des autres : il faut désormais vivre la plage de façon “dynamique”. Dans ces lieux où la ventilation importante brasse l’air efficacement, il n’est plus possible de rester statique, il faut désormais marcher sans but et sans fin pour éviter les autres, eux aussi en mouvement – une idée sublimement absurde qui aurait beaucoup plu à l’auteur !

Mais malgré cette efficacité importante de la serviette, malgré son atout majeur dans la lutte contre la propagation de la pandémie à COVID-19, certains laissent encore entendre qu’elle serait dangereuse : vous allez la toucher, la bouger, mal la laver et vous contaminer… À tous ceux qui vous trouveront un argument contre le port d’un masque, montrez leur la couverture du Guide, où « on peut lire en larges lettres amicales la mention : PAS DE PANIQUE ! »

Car non, vous ne pouvez pas faire pire avec un masque que sans : ceux qui vous disent le contraire confondent l’achat d’une botte de poireaux au Super U avec la pose d’une prothèse de hanche au bloc opératoire (espérons que la confusion n’aille pas trop loin, car il est particulièrement inconvenant et rapidement malodorant de marcher avec des poireaux dans le fémur – et le fait que cela ne sonne jamais aux portiques d’aéroport est une bien maigre compensation qui apparaît définitivement trop légère). Et encore : mieux vaut un bloc opératoire où certains manipulent leur masque plutôt qu’un bloc où personne n’en porte…

Peut-on baisser ou retirer le masque de temps en temps, lorsqu’on est seul ? Oui, pas de panique ! Le port collectif du masque permet de protéger les autres : il est principalement utile dans les lieux clos (commerces, transports en communs, etc.) et denses (les bords de mer ou de rivière lorsque tous les autres parcs sont fermés, les rues piétonnes, les plages où tout le monde est en mouvement, etc.)

Vous pouvez donc le retirer lorsque vous êtes en voiture, le baisser sur votre menton lorsque vous êtes dans un lieu désert… 

Certains vous diront que si vous baissez ou retirez le masque, vous risquez de vous contaminer les mains (en le touchant), de vous contaminer la bouche (en remontant du coronavirus de votre cou), de contaminer les autres (avec vos mains souillées), voire de provoquer insidieusement l’éclatement de la Terre (en posant votre masque sur une surface propre, provoquant une réaction en chaîne impliquant quelques quiproquos, des portes qui claquent, une guerre nucléaire et toutes ces choses habituelles en pareille circonstance). Pas de panique !

Il faut rester logique. 

Déjà, si vous avez des postillons partout sur le cou et le visage au point que la moindre faute d’utilisation va vous contaminer, c’est que le masque vous a protégé : envisagez de créer un totem à sa gloire dans votre salon.

Ensuite, si vous baissez le masque juste sous le menton, il s’agit d’une zone qui était déjà couverte par le masque : vous ne courrez aucun risque (sauf à littéralement sniffer ou lécher la face externe de votre masque – et encore une fois, cela signifierait que le masque vous avait protégé… ça aurait été pire si vous n’aviez rien porté). Pour des raisons médicales, pratiques et esthétiques, ne montez pas votre masque votre front.

D’autres vous expliqueront que le masque c’est utile, mais c’est trop contraignant, puisqu’il faut le laver chaque soir à 60° pendant 30 minutes à la machine à laver. Pas de panique

Il est important de le laver régulièrement ainsi, pour éliminer les levures (telles qu’Aspergillus) et autres germes, mais vous pouvez le faire une fois par semaine avec vos torchons et vos indispensables serviettes – comme quoi, nous y revenons toujours ! Entre deux machines à laver, si vous avez besoin de réutiliser un masque déjà porté, vous pouvez vous contenter de ce qui inactivera le SARS-CoV-2 : une exposition à 70° pendant 5 minutes (dans un four ou une casserole fermée), ou un nettoyage avec du savon ou détergent pendant 15 minutes quelle que soit la température (lavage à la main, machine…) Tous ces conseils sont rapportés sur stop-postillons.fr 

Ainsi, vous pouvez porter votre masque avec des erreurs qui seraient inacceptables au bloc opératoire, mais qui sont sans importance en vie communautaire ! Vous pouvez le nettoyer en l’intégrant dans votre routine de lessive sans lancer des programmes de 2 heures chaque soir pour 2 masques. 

Si ces conseils de confort pratique peuvent permettre que nous portions tous un masque dans l’espace public, en particulier lorsqu’il est densément peuplé et/ou clos, suivons-les rapidement ! Et si quelqu’un nous interpelle sur notre « mésusage » présumé, il suffira de lui montrer la couverture du Guide, ses larges lettres amicales, et tout en lui mimant un tapotage d’épaule à 2 mètres, lui dire : pas de panique !

Remerciements pour leur amicale relecture à Nicolas Botti (@numero42), Christian Lehmann (@LehmannDrC), Thibault Puszkarek (@puszkarek), Jonathan Favre (@DrJohnFa), Antoine Hutt


[1] Il est donc étonnant de noter le discours officiel assurant que « les masques artisanaux ne servent à rien », alors que cette étude montre également une efficacité de filtration de 70,7 % avec 2 couches de T-shirt 100 % coton (sans filtre intermédiaire) sur des petites particules de 1 μm tandis que sont commercialisés des masques UNS2 filtrant 70 % de particules 6 fois plus grosses !

Loading spinner

Opération #JamaisSansMonMasque

Depuis plus de 6 semaines, nous défendons sur Stop-postillons.fr ce message simple : portons tous un écran anti-postillons (masque maison, T-shirt découpé, visière…) dans l’espace public pour protéger les autres de nos projections.

C’est une idée qui a un argumentaire scientifique (que nous avons développé sur le site et dans plusieurs tribunes tel qu’ici ou avec plusieurs collectifs et personnalités scientifiques éminentes…).

Nous l’avons développée un peu partout dans les média (cf. ce billet où j’en parlais en avril) ou sur Twitter (notamment avec le hashtag #MonMasqueTeProtège dernièrement).

Ce soir, à 20h, nous vous proposons une nouvelle action collective, relayée depuis hier par Dr Le Flohic sur son blog :

Ce message est un appel général à la communauté culturelle, scientifique, médiatique, et à toutes les personnes susceptible de relayer un message essentiel : 

Nous alertons depuis mars sans vraiment de succès sur une évidence : le port de masque en population est crucial. Un groupe de travail de médecins généralistes a créé le site stop-postillons.fr, pour aider à l’auto fabrication et à l’information sur les masques. De très nombreux médecins relayent le message, mais nous avons besoin de voix puissantes.

Les pays qui maîtrisent cette épidémie, dont certains sans confinement, ont adopté le port du masque précocement, en particulier Hong Kong (7,5 millions d’habitants, 4 décès avec la plus forte densité de population au monde dans un de ses quartiers, 130 000 habitants au km2).

L’heure n’est pas à constater des défaillance dans notre préparation, les incohérences, mais à l’efficacité dans la lutte contre le virus. Porter un masque.

Nous avons recherché des relais politiques, scientifiques, qui sont bien timides.

La politique actuelle est d’imposer le masque uniquement dans les transports.

Ceci ne peut permettre de limiter la diffusion, qui s’opère particulièrement en lieux clos par des personnes qui ne se savent pas malades, la contagiosité des personnes commençant avant tout symptôme, en moyenne 2 jours avant de tomber malade.

Le masque protège l’autre et celui qui le porte. Il est un facteur de lutte contre l’épidémie et sa progression en population.

Les mesures du plan de déconfinement n’ont pas de sens sans port généralisé du masque en population et nous courrons à la catastrophe. Le traçage et les enquêtes ainsi que les tests ne pourront suivre le nombre de cas quotidiens de nouvelles contaminations et s’avèrent d’emblée inefficaces sans un coup d’arrêt aux principales sources de contamination. Portons un masque.

Nous souhaitons monter une opération de communication permettant d’inciter fortement le port du masque en population sur la base du volontariat. Il nous semble que la responsabilisation individuelle doit être essayée avant la coercition, qu’il est urgent d’informer et de préconiser à grande échelle.

Nous faisons appel à toutes les bonnes volontés qui peuvent être entendues pour changer le cours des événements.

Nous sommes disponibles pour toute information scientifique en cas de doute sur cette information. Il est urgent de faire et de préconiser ce qui est indispensable.

Nous souhaitons caler cette opération en 24h. Deux temps :

– Dès maintenant nous demandons à toute personne intéressée pour soutenir cette communication de relayer ce projet dans son réseau de relations.

Dimanche 10 mai à 20h : publier massivement sur les réseaux sociaux : Instagram, Twitter, Facebook un selfie masqué accompagné du texte suivant : « #JamaisSansMonMasque » ; « Quand je mets mon masque, je me protège, je te protège ». Partager le même hashtag lui donnera une meilleure visibilité.

Merci de votre aide !

Collectif médical 22

Collectif Stop-Postillons

Dr Marty Jérôme

La marraine de l’opération, Estelle Denis.

Vous savez ce qu’il vous reste à faire 😉 Merci !

Loading spinner

Il y a du retard sur la prise de décision s’agissant de confiner les bouches et nez derrière des écrans anti-postillons

Depuis le 17 mars midi, toute la France est confinée.

Toute ? Non, car chaque jour des millions de personnes quittent leur domicile pour aller travailler, faire les courses, pratiquer une activité physique (courte), aider des proches en situation de dépendance, aller adopter un animal de compagnie.

Chaque jour, ces personnes parlent, toussent, éternuent… et peuvent transmettre par voie aérienne le coronavirus (y compris en n’ayant pas ou pas encore de symptômes), par la voie des gouttelettes et peut-être par aérosol. Ce virus a pour voie d’entrée et de sortie la bouche et le nez : couvrons-les ! Voilà le message simple que nous délivrons depuis le 22 mars sur https://stop-postillons.fr

Nous y faisons la promotion des écrans anti-postillons (écharpes, cache-col, T-shirt découpé, masque cousu, visière en plastique…) qui fleurissent sur la toile, imaginés et réalisés par de nombreuses personnes à travers le pays et le monde. Plusieurs personnes ont proposé des initiatives locales ou collectives, visant à produire ces écrans anti-postillons. Ce « système D » populaire a été appuyé par une diffusion large des CDC américains depuis le 3 avril.

Mais en France, le 13 avril à 11h, les messages gouvernementaux ne sont toujours pas en faveur de ce port généralisé dans l’espace public…

Qu’attendons-nous ?

Contrairement à ce qu’on entend, il s’agit bel et bien d’un message basé sur la science… Pour faire simple : un article de 2007 montre que des mesures barrières précoces incluant le masque réduisent mieux la contagion que des mesures tardives – sur l’exemple de la pandémie de grippe espagnole – ; un article de 2008 montre que les masques en population générale pourraient réduire les infections respiratoires ; un article de 2013 montre l’intérêt des masques maison dans un contexte de pandémie en absence de masques chirurgicaux (!), un édito du JAMA du 28 mars y incite, tout comme de très nombreux spécialistes de la question (avis colligés sur notre site à cette section)… 2 articles récents sur le COVID-19 sont également en faveur du port de masques maison : celui-ci et celui-là.

De nombreux pays occidentaux l’ont compris et, à l’image de pays asiatiques, ont rendu obligatoire la couverture faciale par un masque : la République Tchèque le 19 mars, l’Autriche et la Slovénie le 31 mars, la Lombardie et la Slovaquie le 4 avril, le Canada le 6 avril, le Luxembourg le 8 avril… Aux USA, les CDC (centres de prévention et de contrôle des maladies) l’ont recommandé le 3 avril ; en Europe, le CDC européen l’a recommandé le 8 avril.

En France, le port généralisé d’écrans anti-postillons a été recommandé par la Société française de Santé Publique le 29 mars, l’Académie Nationale de Médecine le 2 avril (qui reprenait notre argumentaire en 3 points : laisser les masques aux soignants, en porter pendant le confinement, se préparer à en porter lors du déconfinement).
De notre côté, via notre site, nous avons partagé le message largement via les réseaux sociaux et au public (600 000 visiteurs à l’heure d’écriture de ces lignes !) et dans la presse écrite, radio ou télé (La Voix du Nord, Europe 1, Le ParisienBFMTV, LCIEgora, Le Figaro, les Grandes Gueules RMC, Mediapart, Libé Jeunesse, Sud Radio, France Info, France Bleu Nord, Delta FM, BFM Grand Littoral/Grand Nord, France Inter, France 3 Hauts-de-France, re-France Infopuis depuis la publication de ce billet, dans La Semaine dans le Boulonnais, des dépêches AFP reprises dans Ouest France, Est Républicain, La Voix du Nord etc.,…) Etrangement, si nous avons essayé d’en parler dans la presse, c’est surtout la presse qui est venue à nous (notamment grâce à une dépêche AFP de Paul Ricard), car il y a un vrai intérêt sur la question. Difficile de dire que cela est passé inaperçu…

Si c’est scientifiquement validé, recommandé par plusieurs régions ou pays, recommandé par des institutions majeures, la question se pose…

Qu’attendons-nous ?

Le 13 avril, en plein plateau d’une pandémie, nous sommes à 11 jours d’une recommandation de l’académie de médecine, à 10 jours d’une recommandation des CDC américains, à 5 jours d’une recommandation du CDC américain. 

Qu’attendons-nous ?

Le gouvernement nous explique que le port de masque en population générale « ne sert à rien » voire « serait dangereux », ce qui tombe bien car il n’y a pas de stock. Mais éliminons de l’équation l’absence de stock. Revenons en février 2020, mais cette fois avec un stock illimité de masques (disons 12 milliards), qui ne cherchent que des oreilles sur lesquelles s’accrocher, et des visages à couvrir… 

… aurions-nous attendu ?

Si les masques sont réellement dangereux et inutiles, il est logique d’imaginer que le gouvernement aurait laissé ces masques dans ses coffres (en attendant la prochaine pandémie mortelle d’un virus à transmission aérienne sans doute).
Non, soyons sérieux : si nous étions dans une situation idéale, si le gouvernement avait un stock infini de masques à disposition, il les distribuerait ! Il y en aurait dans tous les commerces encore ouverts pour chacun ; on pourrait tous les changer toutes les 3 heures. Celles et ceux qui l’ignoraient apprendraient à en porter. Les discours sur leur inutilité ou leur risque de se contaminer en touchant la partie extérieure seraient secondaires, à juste titre (se contaminer peut-être en retirant l’écran anti-postillons est-il réellement pire que se contaminer forcément en son absence ?)

Hélas, nous ne sommes pas dans cette situation idéale de stock infini : “nous sommes en guerre”. Une drôle de guerre, où 10 jours peuvent s’écouler entre la recommandation d’une institution spécialiste des questions médicales et la recommandation politique… Une guerre où il est hors de question de recommander aux citoyens de « faire preuve d’imagination pour se défendre » ; non, nous sommes en guerre, mais il faut de l’homologation. Les écrans des citoyens ne sont pas certifiés ; et en parallèle depuis le 24 mars, on commence à entendre parler de « masques alternatifs » validés par l’ANSM.

Quelle folie ! Puisque la métaphore martiale a été employée par le Président, filons la… Nous sommes en guerre face à un ennemi sournois qui est partout dans nos rues. Parfois, il attaque… et pour se défendre, les citoyens utilisent ce qu’ils ont à la maison : un couvercle de poubelle (ils ont trop regardé Retour vers le Futur), un morceau de bois, une fourche…
Au lieu d’y être encouragés, le gouvernement répète à tout va que « les armes de défense homologuées doivent être laissées au soldat » (oui, mais on utilise des couvercles de nos poubelles !), « on peut faire pire que mieux » (nous sommes attaqués, comment faire pire que ne pas se défendre ?), « on ne sait pas les utiliser » (je suppose qu’il faut éviter que l’arme de l’ennemi nous atteigne, non ?), « la question ne se pose pas, puisque nous sommes confinés » (mais… mais… quand on peut sortir avec l’autorisation, lors des dérogations ?)

Qu’attendons-nous ?

Des masques alternatifs, qui seront conformes aux critères de l’ANSM, qui seront distribués d’abord aux travailleurs puis « le cas échéant, au plus grand nombre ». Parce que oui, je ne l’ai pas citée plus haut, mais l’ANSM recommande aussi depuis le 24 mars le port généralisé de « masques alternatifs ». Tout le monde le recommande, mais tout le monde veut de l’homologué, du certifié européen (nos ancêtres de 1918 n’avaient pas ce type de masques pour la pandémie de grippe espagnole, pour rappel)… Il faut de la validation, sans doute par peur de procès ? (alors que même les américains ont recommandé le port d’un T-shirt découpé !)

Comme dit plus haut, ces écrans anti-postillons ont un vrai rationnel scientifique dans un cas de pandémie avec pénurie de masques. Ils font mieux que rien. Ils font individuellement sûrement moins bien que les futurs « masques alternatifs » validés par l’ANSM, mais collectivement, eux, ils sont déjà là pour tous, sans attendre plusieurs mois…
Si on veut généraliser le port d’écrans anti-postillons dès ce soir (à défaut d’hier), le gouvernement doit compter sur l’intelligence du peuple et arrêter de penser que les gens ne peuvent pas comprendre qu’il s’agit d’une barrière supplémentaire. Non, les gens ne vont pas s’exposer à plus de risque.
L’anxiété est omniprésente ; qui va subitement s’enhardir parce qu’il porte un essuie-tout en accordéon sur le nez ?
C’est comme dire « si nous mettons des ceintures de sécurité dans tous les véhicules, les gens vont rouler plus vite » ou « si nous incitons au port de préservatif dans la lutte contre les IST, cela va inciter les gens à s’exposer davantage aux risques »…

Nous sommes en guerre (parait-il), et nous pouvons ajouter une nouvelle barrière à notre arsenal défensif. Le modèle de Reason (du gruyère suisse) nous y invite : plus nous ajoutons de barrière, moins le virus a de chance de passer à travers les trous de chacun. Le gouvernement répond qu’il n’y a pas de trous dans son gruyère : « la question des masques ne se pose pas puisque nous sommes confinés » nous dit la porte-parole…
Mais bien sûr que si ! Les trous sont partout, et le virus s’y faufile :

  • concernant le confinement, il y a des dérogations, et plusieurs millions de personnes travaillant, sortant chaque jour : c’est un énorme trou dans cette tranche de gruyère
  • concernant la distanciation sociale, il suffit d’aller dans une supérette avec des allées d’1 mètre pour voir « le trou »… ou prendre le métro, ou constater les conditions de travail dans certaines usines…
  • concernant le lavage de mains, pour un virus de transmission aérienne, c’est une barrière pleine de trous (sans compter qu’en période de pénurie de sérum hydro-alcoolique, il n’est pas évident de se laver les mains à tout va dans l’espace public).


Les avis ont changé rapidement ces dernières semaines, mais est-ce assez rapide ? Chaque jour qui passe sans la généralisation du port d’écrans est un jour où la contagion est plus importante qu’elle ne pourrait l’être. Le bon moment pour tous porter des écrans anti-postillons lors des sorties dérogatoires, c’est maintenant.

Quand tout le monde aura mis un écran anti-postillons, nous discuterons leur amélioration.

Faisons les choses dans l’ordre ! Ne parler que de « masques alternatifs » certifiés, aujourd’hui, c’est prendre du retard. La meilleure décision qui pourra être prise aujourd’hui est d’appeler tous les Français à porter un écran anti-postillons de fortune dans l’espace public, lors des sorties autorisées (et sans que cela ne soit une autorisation supplémentaire de sortie). Maintenant ! Tout retard quant à la prise de cette décision aura sans nul doute des conséquences en termes de vies humaines que personne ne souhaite.

N’attendons plus.

Loading spinner

DocToSlip : en quelques clics, mon médecin en slip

Le 19 janvier 2020, avec l’aide de ma Chérie, j’ai tourné une petite parodie de publicité…

Sûrement un projet d’avenir pour la télémédecine !

 

Loading spinner