#CNGE2018 : on en revient, et on partage !

Comment ça, je fais des billets faciles de remplissage ? C’est complètement faux, et je ne vous permets pas ! Considérez que ce billet de dimanche est le billet de mardi ^^ Bonne fête de Sainte Catherine à celles qui le souhaitent, et bon vent à ma thèse partie ce samedi à l’impression.

Alors, allons-y : le congrès national des généralistes enseignants, cuvée de la Loire 2018 à Tours, s’est bien déroulé en vrai et sur la toile, c’est le moment de faire le point !

Bilan en vrai 

J’ai présenté à 4 sessions orales et 4 sessions de poster (dont un doublé). Plusieurs personnes m’ont réclamé mes présentations (notamment sur la diversification alimentaire), donc les voici à votre disposition ci-dessous sur mon profil ResearchGate (en public ; accessibles en cliquant sur les liens puis « Download »…).

Tous les supports ont été réalisés par mes (plus ou moins) bons soins et ils sont libres : faites-en ce que vous voulez en termes de partage, sauf les publier en votre nom, ahah (bon bah donc c’est une licence CC-BY en fait). Les présentations seront également à disposition sur le site du congrès (et leur appli CNGE2018). Enfin, j’ai tout relayé sur Twitter, mais on y reviendra…

Présentations orales :

Présentations affichées (posters)

 

Celui qui relève TOUTES les petites blagounettes sur ces posters et présentations (en commentaire) gagne le droit de choisir le thème d’un prochain billet de blog ^^ (Oui, c’est très cher payé !)

Bilan du congrès, sur Twitter

Comme attendu, le congrès a été très relayé sur Twitter avec, selon Matthieu Calafiore en cérémonie de clôture, plus de 3300 tweets par 355 twittos. Le plus grand nombre de tweets et retweets est par @DrJohnFa, @MOSCHITOLAIN (Xavier Lainé), @compagn76398417 (Laurence Compagnon) et moi-même.

Cette annonce m’a fait me pencher sur le suivi des hashtags, qui peut être très intéressant pour ce genre d’évènements ou de façon plus globale (Twitter pour la recherche, j’en ai déjà parlé un peu ailleurs… et ça se popularise puisqu’il en était question samedi dernier dans le Quotidien du médecin par exemple…). Je n’ai pas trouvé l’outil de Matthieu et j’ai utilisé la version gratuite de TalkWalker donc je n’ai pas exactement le même nombre de tweets (3900 !), ni le même nombre de participants, ni le même classement !

Ainsi, pour le nombre de tweets originaux (RT exclus), le trio de tête est plutôt @DrJohnFa (premier incontesté et incontestable, avec 5 pouces par main), suivi par @GeluleMD et moi (l’ordre pour nous deux dépend si on parle du nombre de publications ou de la portée, Christine ayant par ailleurs un nombre indécent de followers :D). Evidemment, le rôle des retweeteurs n’est pas à négliger, et même s’ils n’apparaissent pas ici, c’est très bien que Laurence et Xavier aient été félicités pour leur participation mixte avec des tweets originaux et des RT d’autres tweets, qui permet d’avoir une vision large du congrès. Perso, je n’avais vraiment pas le temps de RT et finalement j’ai sûrement moins lu sur CE congrès que lors d’autres congrès où je ne vais pas… (Whaow, ce paragraphe où je ne m’en sors pas entre l’idée de présenter un outil, présenter un autre classement, donner à Christine sa place méritée sur le podium, en respectant le premier classement « officiel » de la cérémonie de clôture… Epique !). Enfin, le message clé c’est quand même que les (anciens) CCU de 2014, il faudrait les inviter à tous les congrès pour les relayer 😛 Et sûrement aussi qu’on a des profils de gens incapables d’écouter sans rien faire d’autre, et que tweeter nous permet de faire 2 choses en même temps, mais c’est un autre sujet…

Bref, avec TalkWalker, il y a des données amusantes à exploiter :

  • 125 participants actifs au congrès (sur 1500 inscrits environ) ; c’est moins qu’annoncé car on ne compte plus les retweets !
  • un sentiment globalement positif (je pense que c’est ininterprétable de toute façon : si on parle de violences par rapport à un poster, ça passe pour un sentiment négatif à tord),
  • 3900 tweets et 2900 engagements (pas mal comme impact pour 125 personnes !)
  • … la somme des tweets des 10 principaux « posteurs » a pu entraîner au maximum jusqu’à 460 000 lectures (soit 1 tweet lu par 460 000 personnes, soit 1 personne qui lit 460 000 tweets… soit plus probablement quelque chose d’intermédiaire !)
  • et une autre donnée capitale je pense, c’est que les « posteurs » sont principalement des employés de cuisine amateurs d’automobile… 😀 (cette dernière information semble un peu mal fichue…)

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Pour ma part, j’ai beaucoup relayé pour partager et garder une trace de ce qui s’est dit (les notes papier ou même sur informatique de congrès ne me servent à rien… au moins là j’ai une impression d’utilité par le partage). Je ne pensais pas être « si haut » dans le classement toutefois, puisque j’ai essayé de résumer au maximum chaque présentation (1 ou 2 tweets de messages-clés, plutôt qu’essayer de reproduire les présentations comme j’ai pu le faire à d’autres congrès par ailleurs). J’ai fait ça et j’ai fait des blocs : c’est-à-dire que je publiais tout « à la fin de la session ». Visiblement, ce mode de fonctionnement a plu à ma TL.

… attention, ça n’est pas une étude et ça n’est pas une preuve : ça ne concerne que MA TL avec ses particularités et tout ça, n’en tirez pas de message général. Mais ça me confortera dans mon choix pour la prochaine fois ; je pense qu’il faudra juste que je précise l’intitulé de la session dans le tweet « chapeau » qui lance chaque thread, pour gagner en clarté.

Vous pouvez retrouver ici mes différents fils de sessions :

Qu’est-ce que j’en retiens ? 

C’est ce que j’annonçais dans le précédent billet : on part 3 jours, on revient avec quelques nouvelles idées, mais lesquelles ? Je me suis prêté à l’exercice le samedi 24 (lendemain du congrès) et voilà ce que j’ai principalement retenu :

  • le WAST-test pour les violences : il va falloir que d’une façon ou d’une autre j’intègre ça à mes dossiers, pour être plus systématique dans cette recherche (comme pour les « autres » antécédents). Je vais passer à MediStory 4×4 en 2019, ça sera à faire à cette occasion,
  • le site VaccinClic (lillois en plus – qui a eu le prix du meilleur poster, cocorico !) semble permettre de répondre rapidement à des préjugés anti-vaccinaux et orienter les patients vers un site qui a l’avantage (étrange de dire ça) de ne pas être un site officiel et donc de ne pas traîner une image « officiel = appartient au complot »…
  • et… et c’est tout.

Pourtant, j’étais présent et j’ai participé activement (je n’ai fait que ça du congrès en fait…) Avec la préparation de ce billet, je peux rajouter d’autres points :

  • les vaccins anti-pneumococciques et anti-grippaux sont peu réalisés, notamment chez les patients sous anti-TNF-alpha : la CPAM devrait envoyer systématiquement un rappel aux patients pour lesquels elle a un remboursement de ces molécules (c’est tellement évident !)
  • les vidéos de WhyDoc + les vidéos de la CPAM / Matthieu Molimard + FORMeDoc + la plaquette de @PresqueRire peuvent être utiles pour bien présenter les inhalateurs
  • le score d’Alexandre pour le dépistage de la BPCO : âge > 40 ans, tabac > 10 PA, 1 exacerbation = aller plus loin ; réduction d’activité, expectorations et comorbidités = aller plus vite au diagnostic car probablement sévère ;
  • ECOGEN et l’observatoire de la médecine générale, c’est des bases vraiment chouettes ;
  • il n’y a « que » 100 soumissions par an à Exercer (moins que ce que je croyais) dont la moitié sont refusés d’emblée ; aller en relecture, c’est quasi être assuré d’être publié.

Je pourrais rajouter l’éclair de lucidité que j’ai eu sous forme d’aphorisme devant un diaporama : « 5 % de formés, 35 % qui se sentent aptes… on ne se trouve pas formé mais on se sent quand même apte : c’est presque une définition de la médecine. »

Enfin, j’ai aussi essayé de garder de côté des vagues idées de thèse avec le hashtag #ProjeteTaThese (il existe un hashtag #IdéeDeThèse, mais j’en voulais un que je retrouverais facilement a posteriori…)

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Est-ce vraiment suffisant ?

Le « coût » du congrès, c’est :

  • 3 jours à l’extérieur (dont 2 jours normalement travaillés),
  • un peu de fatigue quand même (un peu plus que 3 jours chez soi dans le canapé en tout cas),
  • quelques dépenses, chiffrées environ à 650€ (inscription, transport, hôtel, restaurants – calculé exprès pour les besoins du billet, sinon j’en suis encore en mars pour ma comptabilité, snif).

Et je retiens spontanément 2 informations 24h après la fin du congrès. Des informations que j’aurais potentiellement eu sur Twitter. Ahah. 

Pourtant, la qualité du congrès n’est pas en cause. Je n’étais pas allé au congrès du CNGE depuis 2015, et si à l’époque j’avais trouvé quelques sessions un peu longues ou déconnectées des soins, ça n’a pas du tout été le cas cette fois ! J’ai trouvé pertinent tout ce que j’ai entendu, avec des communications (et études) de qualité. C’était un très bon congrès, enthousiasmant pour l’avenir de la médecine générale universitaire. 

Mais si je veux me former, autant que je pose 2 jours, que je m’achète un bouquin de physiologie / rhumatologie / sémiologie / thérapeutique / éducation thérapeutique / psychologie / nutrition / médecine du sport, etc., et que je reste dans mon canapé à compulser ça. Je vais normalement retenir plus de 2 informations en 3 x 6 heures ^^

Le congrès permet certes d’avoir une vision ouverte sur plein de sujets… mais en fait, je me rends compte que mon fil Twitter remplit à merveille cette fonction. Par exemple, on a parlé de communication kiné-MG ou de méthodes validées de kinésithérapie : j’ai déjà de super comptes que je suis qui twittent régulièrement sur le sujet ; on a parlé de violences faites aux femmes ou de problématiques LBGT : je suis déjà plusieurs comptes sensibilisés, etc. 

Alors, pourquoi y aller (pour moi) ?

Parce que le congrès, c’est aussi (et surtout ?) une formidable IRL. J’ai vu et revu plein de monde, et je vais jouer au jeu de citer plein de gens et m’excuser à la fin pour ceux que j’ai oubliés :

  • évidemment Jonathan, Thibault et Ludovic avec qui nous avons partagé un aller mouvementé : train en retard et correspondance inattrapable, changement d’itinéraire, chocolat trop chaud, escale trop courte à Le Mans, posters oubliés à l’arrivée… Jonathan m’a logé, a récupéré mes posters, et nous avons partagé la chambre… 108 (comme le numéro mythique d’Exercer, et ça n’était même pas fait exprès !)

  • Laurence Rossignol du réseau Sentinelles, qui m’a filé un mug (#goodies) et avec qui on a pu parler un peu !
  • l’équipe de Lille (Bertrand, Christophe, Michel, Denis, Anita qui a dirigé la thèse du meilleur poster, Nassir croisé le dernier jour, Matthieu-modérateur-d’ouverture-et-clôture devant la photo de qui nous nous sommes pris en photo avec Jonathan en mode fan-boy…)
  • tous les twittos rencontrés lors du restaurant à « La souris gourmande » ou aux « Dix fûts » le lendemain : c’était un plaisir de (re)voir Elodie, Maritza, Emilie, Camille, Christine, Amélie, Véronique, Alexandre, Corentin, Jan, Guillaume… merci à @Dr_Agibus pour l’organisation !
  • @Dr_Agibus justement, qui fait une veille documentaire remarquable chaque semaine depuis l’invention de l’électricité et qui m’a dit être étonné par « tout ce que je fais » (c’est un peu le Pape qui te dit qu’il est impressionné par ta foi chrétienne en fait) ;
  • Emilie (@docteurmilie), pour la même raison en fait, puisqu’elle apprécie ce que je fais alors que normalement, c’est l’inverse ;
  • @DrZbigoudi29 avec qui nous avons couru 11 km (avec @DrJohnFa) le jeudi midi, sur les quais de Tours (note pour mon prochain congrès : prévoir un short de course datant de la décennie actuelle, et des chaussures de course) ;

  • Paul Frappé, qui m’a accueilli sur le stand CMGF par un « aaaah j’adore ce que tu fais » (alors qu’en fait, là encore, c’est complètement l’inverse : cf. allégorie papale ci-dessus) ;
  • Benoit de Prokov Editions, avec qui nous avons un peu échangé, et qui a dévalisé le Auchan local avec ses collègues pour pouvoir me filer des shokobons pour que j’arrête d’encenser sur Twitter l’assiette des concurrents (merci :D) ; sacré mémoire également, puisqu’il se souvenait que j’étais passé à son stand en 2016 et que j’y avais rencontré le médecin de la ville où je partirais en vacances l’été suivant (Servoz)
  • quelques chefs de clinique de MG de Lille, actuels ou future (Emeline, Anne, Axel, Jonathan, Gabriel, Gabrielle), avec qui nous avons mangé au Dagobert et parlé d’importants sujets de recherche (non scientifique :D),
  • l’équipe Exercer qui a invité les relecteurs à découvrir la nouvelle maquette du site et partager autour de nos expériences,
  • celles et ceux qui ont tenté le Bingo, bien que trop difficile cette année, désolé  ;

  • … et je m’excuse évidemment auprès de tous ceux que j’ai pu oublier ici, blablabla. C’est déjà un très long billet !

Voilà. Si je devais résumer mon #CNGE2018, aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres, des gens qui m’ont tendu la main ; et même si je n’en ai pas retenu grand-chose pour ma pratique, ce congrès m’a permis de prendre conscience à nouveau que Twitter est un mini-congrès tous les jours, et il m’a également permis de passer de chouettes journées et d’amusantes soirées. 

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#CNGE2018 : on y va !

Ça y est ! A partir de demain, le Congrès National des Garagistes Enervés a lieu à Tours, et on va brûler du pneuuuuuu ! \o/

Ah non, pardon, apparemment c’est le congrès national des généralistes enseignants et on va parler de marguerites et de concepts de médecine générale… Bon, c’est bien aussi.

Ne laissons pas Rémi ainsi...

Ne laissons pas Rémi ainsi…

J’y serai donc de l’ouverture (mercredi midi) à la clôture (vendredi soir), avec 4 présentations orales et 5 posters. J’essaierai d’y placer certains mots de Twittos : Dinosaure (DrPetronille) – Piscine (Nessajel) – Margoulin (Nessajel) – Licorne (Anna_L0g) – Tintinnabuler (LiseCG) – Conciliabule (MrFDA69) – Polynésie (docWillow) – Congélateur (docLilie) – Péremptoire (babou222) – Capillotracté (ElliotReid_MD) et Disruptif (docteurluxx). J’essaierai aussi de remplir le bingo…

Il est probable que je tweete assez largement sur les communications suivies, au cas où il y aurait des followers intéressés (et qui n’auraient pas pu faire le déplacement). Je vais essayer de tweeter sous forme de fil (les dernières versions de Twitter le permettent), c’est-à-dire en ne publiant qu’à la fin de la session, pour éviter d’inonder vos TL et pouvoir faire des threads un peu plus propres.

Si, malgré cette délicate attention, vous ne voulez pas entendre parler de ce congrès, je vais ajouter le hashtag #CNGE2018 partout et vous pourrez donc le muter :

Enfin, peut-être que vous serez là-bas et qu’on s’y croisera. A la fin, nous aurons tous quelques nouvelles idées d’enseignement, de méthodologie ou thématique de recherche voire d’amélioration de pratique clinique – mais globalement, soyons honnêtes, nous ne deviendrons pas des méga-super-soignants qui font tout bien au terme des 3 jours (aucun congrès ne permet ça), et finalement nous aurons appris moins de choses qu’en passant réellement 3 jours pleins à se former (… les congrès, ça se rapproche du cours magistral hein, il parait qu’on n’en retient pas grand-chose ^^).
Mais ça n’est pas grave : comme moi, vous avez dépensé plusieurs centaines d’euros (inscription, transport, hôtel), posé 3 jours de vacances non-payées, consacré de nombreuses heures pour vos communications orales et posters, et vous allez avoir une semaine surchargée dès votre retour…

Il doit donc y avoir une autre raison à notre réunion à Tours : peut-être les échanges conviviaux, peut-être la grande IRL du Twitter médical sous forme de communauté de la Marguerite… ou peut-être plus largement l’envie de s’amuser. Alors que le fun commence ! \o/

Poster 108 3/4, malheureusement non retenu

Poster 108 3/4, malheureusement non retenu

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A propos du dossier médical partagé (DMP) en quelques threads

Ceci est le premier billet de blog lancé sur la toile après l’ère de Stan Lee. RIP.

La semaine dernière avait lieu la conférence du directeur de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie et de la Ministre de la Santé sur le dossier médical partagé. Je n’ai pas écouté la conférence, mais j’en ai lu quelques brides.
Il y a des annonces, c’est sûr. Par exemple celle-ci.

C’est hyper pratique en réalité, notamment pour un patient qu’on ne connait pas et qui a une connaissance partielle de son traitement (« euh, la pilule bleue et jaune du matin, puis le sachet là le midi »). Bon, c’est vrai que ça existe déjà dans nos logiciels, mais là en plus c’est PARTAGÉ avec le patient et surtout avec ceux qui ont des logiciels qui ne le permettaient pas… 

Obtenir l'historique des remboursements en deux clics

Obtenir l’historique des remboursements en deux clics

Alors, bien sûr, si on avait la possibilité de redémarrer une partie du jeu « La France » à partir de zéro, comme on redémarre une partie de Mario, Zelda ou autre, eh bien oui, avoir des données de santé facilement partageables serait un gain de temps, d’argent, d’énergie, de ressources humaines, et de données disponibles pour la recherche absolument inestimable. Il y aurait des questionnements en matière d’éthique et de sécurité, mais globalement ça serait formidable. On aurait des gens qui seraient payés pour vérifier la qualité des données, et des soignants tellement nombreux sur le territoire qu’on pourrait prendre 30 minutes en consultation pour remplir des petits questionnaires validant les codages faits dans ces dossiers.

Sauf qu’a priori, le reboot n’est pas faisable, et il faut donc soit imposer le DMP, soit faire avec l’existant.

Imposer le DMP, ça n’est pas prévu, et tant mieux. (J’en profite pour mettre ce premier lien qui est un bon résumé du projet). 

Et l’existant, c’est quoi ?

1 – un DMP dans lequel on a mis pas mal d’argent (pour ne pas ressortir une autre expression) depuis 2004 et que, pour des raisons probablement liées au biais cognitif des coûts irrécupérables (voir ici la super vidéo de David Louapre), l’Etat ne parvient jamais à réformer complètement, donnant toujours l’impression d’un train de retard – avis personnel (thread 1, thread 2).

2 – tout un tas de logiciels en ville, en milieu hospitalier, en EHPAD, de qualité très variable (certains très bons, certains ayant obtenu une certification leur ayant permis d’être commercialisés en dépit du bon sens), qui n’arrivent pas à communiquer entre eux pour des raisons pratiques, légales ou stupides (thread 3, thread 4).

3 – aucun lien de communication entre les logiciels existants et le DMP, alors que la démographie médicale actuelle impose de faire des choix.

En gros, pour une consultation avec un vaccin au décours de celle-ci (ou un suivi du nourrisson, etc.), le médecin prend déjà le temps de remplir son dossier et son carnet de vaccination électronique, le carnet de vaccination papier (ou carnet de santé) du patient, une feuille de soins papier/électronique (pour que la CPAM rembourse le patient qui a cotisé à la CPAM pour être remboursé)… voire un dossier supplémentaire s’il est en visite en EHPAD (ce qui, avec le vieillissement de la population, va plutôt devenir de plus en plus fréquent).
S’il n’y a pas de lien de communication et si on doit dupliquer le remplissage de dossier sur un autre logiciel pour chaque consultation, personne ne le fera. Parce qu’on manque de médecins. Parce qu’on manque de temps médical (thread 5). Et le manque de temps médical est d’ailleurs bien connu par ceux qui « vendent » le DMP.

Ce tweet m’a agacé (que celui qui ne s’est jamais agacé tout seul devant un tweet me paie la première bière).

« On manque de temps médical » alors « le patient va ouvrir lui-même son DMP ».
Je… ? « On manque de boulangers » alors « le client va apporter lui-même sa farine à son boulanger ». A quel moment il faut trouver que c’est une super idée au juste ?
Au cas où ça ne serait pas clair : le problème est beaucoup moins l’ouverture que le remplissage du DMP.
Par contre, c’est vrai que si le patient a investi du temps et de l’énergie dans l’ouverture de son DMP, ce sera lui qui fera pression auprès des médecins pour remplir le DMP… Et la pression des patients ça marche pas si mal : c’est même pour ça que les deux mots les plus manuscrits par les médecins sont « NON SUBSTITUABLE ».
La prochaine étape devrait donc être une campagne d’envergure pour dire aux patients « ouvrez votre DMP : améliorez votre santé » (en plus ça rime). D’autant qu’il est prévu qu’il y aura 40 millions de dossiers ouverts sous 5 ans, je ne vois pas comment ils pourraient y parvenir sans des messages globaux incitatifs.

Le forcing, ça peut finir par payer… mais si on veut vraiment passer un jour au DMP (sans rebooter le jeu « la France »), il faudra probablement passer par une étape de prise en considération des problèmes existants. Allons-y pour une vision de la santé en 2018 autour de la thématique du DMP, avec les quelques threads annoncés plus haut (il faut cliquer sur le tweet et dérouler si ça vous intéresse). 

Thread 1 Sur l’aspect pratique du DMP :

Thread 2 Sur la sécurité du DMP :

Thread 3 Sur le partage des données à l’hôpital en 2018 :

Thread 4 Sur la qualité douteuse de certains logiciels en EHPAD en 2018 :

D’autres Twittos ont balancé d’autres noms de logiciels de grande « qualité ».

Thread 5 Sur la difficulté de l’Etat à capter que le problème de la santé, c’est qu’on manque de temps à cause notamment du creux du numerus clausus qui est de leur faute en fait, un peu, donc bon, voilà, hein (thread 6).

Bonus Thread 6 Sur le creux du numerus clausus

Au total, je vois 3 sorties actuellement pour le DMP tel qu’il a été pensé :

  • l’imposer à tout le monde, en supprimant les logiciels métiers. Ca n’est pas possible et ça n’est pas prévu actuellement.
  • l’abandonner malgré les 14 ans de développement et régler les problèmes qui continuent à pourrir la vie de tout le monde depuis ce temps. Il y en a quelques-uns cités dans les threads. Ca serait déjà un progrès…
  • le rendre capable de communiquer avec tous les logiciels de façon ultra simple ET efficace. 2 logiciels identiques dans 2 hôpitaux différents n’arrivent déjà pas à communiquer, donc c’est mal barré. Mais c’est vraiment la seule solution que je vois pour que ça fonctionne. Et quand ça fonctionnera, que ça sera simple, que ça sera archi sécurisé, alors ça sera utile pour tout le monde (patients, professionnels de santé, chercheurs…). Excelsior !

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Créer facilement un bot inutile et rigolo sur Twitter

(Pour les internes ayant commencé hier, bon courage ! Il y a une page qui vous est dédiée par ici… Pour ceux qui changent de stage, de statut… bonne redécouverte !)

Il y a une dizaine de jours, un tweet m’a agacé. Je sais, c’est follement original, personne n’est jamais agacé sur Twitter !

Cette fois, ça a tourné à la création (inutile mais amusante) d’un bot de création de titres médicaux pour journaux grand public (du style « c’est officiel, la lavande a les mêmes effets apaisants que le Valium » qui ne sort d’absolument nulle part : en gros, des souris qui sniffaient de la lavande dans un labyrinthe obscur étaient assez apaisées pour continuer leur exploration. « C’est officiel » semble un peu excessif).

Là où tout a commencé...

Là où tout a commencé…

Sur le site https://cheapbotsdonequick.com, effectivement la création est hyper simple. J’ai essayé de l’expliquer oralement à @DrJohnFa mais c’est galère, donc je vais simplement en faire un billet…

La première étape est de créer un compte Twitter dédié au bot (donc il faut une boîte mail pas encore utilisée pour un compte Twitter…). Vous pouvez l’habiller un peu. Pour ma part, j’ai choisi un comics tombé dans le domaine public : Captain Science.

Capture d’écran 2018-11-04 à 10.18.24

La deuxième étape est de créer le bot sur le site https://cheapbotsdonequick.com. Et effectivement, @akaAgar ne ment pas quand il dit que c’est très simple :

  • vous définissez la syntaxe de votre tweet dans « origin ». Si vous faites un bot « amour de l’universitaire » par exemple, vous pouvez dire « J’adore la science », « Oh que j’aime la recherche ! », « C’est moi ou il n’y a rien de mieux que l’enseignement ? » (à chaque fois séparé par des virgules et entre guillemets) ;
  • c’est bien mais c’est un peu limité évidemment, si vous voulez que votre bot tweete au moins une fois par jour… donc l’étape suivante c’est de créer des « alternatives » en utilisant la syntaxe suivante : #MotAlternatifDeCeQueVousVoulez#
  • ici, vous pouvez remplacer ce que vous avez mis dans « origin » par « J’adore #TrucQueJadore# », « Oh que j’aime #TrucQueJadore# », « C’est moi ou il n’y a rien de mieux que #TrucQueJadore# ? »
  • et ensuite vous définissez #TrucQueJadore# par « la science », « la recherche », « l’enseignement ». Vous avez déjà multiplié les possibilités : « J’adore la science », « J’adore la recherche », « J’adore l’enseignement », « Oh que j’aime la science », etc.
  • vous pouvez aller plus loin et imbriquer des « alternatives » dans d’autres alternatives » ! Ainsi dans #TrucQueJadore#, vous pouvez ajouter « la science des #Peuples# » et définir ensuite #Peuples# par « Incas millénaires », « amateurs de vaudou », « peuples sous-marins de l’Atlantide submergée »
  • etc.

Quelques pièges à éviter : attention aux singulier/pluriel ou masculin/féminin ; le mieux est d’intégrer le maximum de ces informations dans les alternatives (je n’ai pas écrit « science, recherche, enseignement » mais « la science », « la recherche », « l’enseignement »).

La troisième étape est de définir les modalités du bot : 1 publication toutes les 10 minutes à 1 publication par an… Vous pouvez également utiliser le même type de code pour que votre bot réponde à vos interlocuteurs (ou vous pouvez aussi garder la main en l’incluant dans votre app Twitter, c’est sympa aussi ^^)

Et la dernière étape, c’est penser à appuyer sur Save… 😉 Voilà, vous avez créé votre bot !

 

Bonus Track : pour illustrer un peu ce que j’ai dit au-dessus, voici le code (intégral aujourd’hui) de ce petit bot.

{
« origin »: [
« C’est officiel : #FakeMed# a #Effet# que #LeMedicament# (d’après #Article#). »,
« C’est prouvé par #Article# : #FakeMed# a #Effet# que #LeMedicament# ! »,
« #SuperNouvelle# ! Ce matin, #Article# montre que #FakeMed# a #Effet# que #LeMedicament# ! »,
« Hier, #Article# a montré que #LeMedicament# peuvent avantageusement être remplacés par #FakeMed#. #SuperNouvelle#, non ? »,
« Le saviez-vous : #FakeMed# a #Effet# que #LeMedicament# (sans les effets secondaires) »,
« Et si #FakeMed# avait #Effet# que #LeMedicament# ? C’est ce que nous dit cet article ! »],

 

« FakeMed » : [« le thym de votre jardin », « la chlorophylle des algues de la mer du Nord », « le piment de Cayenne finement moulu », « le cumin », « le cacao à 70 % importé du Mexique », « le miel de lavande des apiculteurs français », « un mélange de quinoa et de coco », « le lait de soja », « le beurre de tofu », « l’homéopathie », « le thé vert », « une seule fleur de Bach », « 6g de sels de Schüssler »],

 

« Effet » : [« les mêmes vertues », « le même effet », « les mêmes effets », « la même efficacité », « les mêmes propriétés », « les mêmes bénéfices attendus », « autant d’effets cliniques », « autant d’efficacité », « un meilleur effet thérapeutique », « plus d’efficacité »],
« SuperNouvelle » : [« Époustouflant », « Fantastique », « Exceptionnel », « Incroyable mais vrai », « Grande nouvelle pour la science », « Jour de liesse pour la médecine », « Ne cachons pas notre joie », « Cliquez rapidement »],

 

« LeMedicament » : [« les antidépresseurs », « les médicaments anti-cholestérol », « les anxiolytiques », « les traitements contre le cancer », « les substituts nicotiniques », « les pommades des dermatologues », « le paracétamol », « les plus puissants anti-douleurs », « les plus puissants antibiotiques », « le vaccin anti-grippal », « les vaccins »],

 

« Article » : [« l’article d’un chercheur #Source# que nous n’avons pas lu », « une brève de nos collègues du New York Times citant un article récent à ce propos », « le tweet d’une équipe Inserm dirigée par un scientifique #Source# », « un article relayé par un bandeau déroulant sur BFMTV », « le post Facebook d’un chercheur #Source# », « un article disponible sur le NEJM dont nous avons lu le résumé sur FranceInfo », « un article dans une revue prédatrice qui envoie des mails aux auteurs pour publier chez elle », « un article de 1962 sauvé de l’oubli par un chercheur #Source# »],

 

« Source » : [« Indien n’aimant pas le curry », « Tchèque amateur de musique classique », « Dunkerquois n’aimant pas la mer », « Marseillais mais non-pratiquant », « pro-Brexit », « aimant vermifuger ses enfants », « homéopathe qui dévaccine avec des granules magiques »]
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Démences, billet 2 : principaux types de démences

On poursuit sur l’exploration des démences… Attention, ces billets sont denses, et évidemment pas rigolos… C’est vraiment pour ceux que ça intéresse ! ^^

Les critères diagnostiques cités dans le premier billet sur les démences permettent de retenir un diagnostic de démence. La démence est un syndrome clinique causé par la neuro-dégénérescence, qui implique un déclin progressif des capacités cognitives et de la capacité de mener une vie autonome  [21]. Nous aborderons ici les principaux types de démences, repris dans la classification de la CIM-10 : la démence d’Alzheimer, la démence vasculaire, la démence à corps de Lewy, la démence mixte, la dégénérescence lobaire fronto-temporale, la démence secondaire à l’abus de substances psychoactives et les troubles cognitifs liés à d’autres affections. Nous détaillerons uniquement les différents critères diagnostiques utilisées en 2018 pour la maladie d’Alzheimer.

Commençons par un petit résumé visuel…

Infographie

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