Barbra Streisand 9 CH

Nous sommes en 2012. Je suis un jeune interne de médecine générale, ne connaissant rien au futur métier que je vais exercer.
Je me dis « eeeh mais si je faisais un DU d’homéopathie ? » Non pas que j’y crois, bien évidemment : ça n’a aucun sens et même si mes souvenirs de biologie cellulaire, biochimie ou pharmacologie s’éloignent, je n’ai pas oublié à ce point 5 ans plus tard… Non, mais je suis persuadé en 2012 que PERSONNE n’y croit, et que si les homéopathes ont du succès, c’est parce qu’ils utilisent des méthodes de communication intéressantes, de la spychologie ou des choses comme ça qu’on n’a pas bien exploré dans nos formations. Et puis c’était aussi une façon de dire plus tard « j’ai suivi un DU d’homéopathie, n’allez pas voir un homéopathe si je vous suis » (je rappelle que je ne connaissais rien à mon métier à l’époque, et que nous sommes en 2012… je pensais encore qu’il fallait faire des choses pour garder ses patients, lolilol ^^).

Alors, je me suis inscrit. Et là, rapidement, j’ai découvert que… qu’ils y croyaient en fait. A fond ! Ils n’ont aucune stratégie de communication particulière, ils ne font que classer les gens dans des petites cases : « petit nerveux sec avec des tics de mâchoire, grosse femme blonde édentée qui sent la friture »… Les enseignants sont médecins, pharmaciens, et tout le monde est persuadé que ça marche sur des retours d’expérience personnels. Ils sont bons en chimie et botanique, mais évoquent la mémoire de l’eau : un mélange curieux de science et de pseudo-science, comme un astronome qui aurait de solides bases de physiques mais croirait que la Terre est plate.

Pendant ces quelques dizaines d’heures, je me suis bien marré intérieurement (j’étais encore discret, avant mon clinicat). Je suis resté à tous les cours ; à côté de tout un gloubi-boulga, il y avait des choses à prendre, comme réviser un peu de chimie (que j’ai complètement oublié), découvrir un peu de botanique, avoir un peu de culture générale (j’y ai appris que la belladona venait de ces femmes qui se faisaient « belles dames » en mettant de la belladone/atropine dans les yeux pour avoir un regard éclatant), faire travailler sa mémoire à retenir des choses non retenables… Et puis il y avait un côté « fantasy » à ce monde merveilleux – pour quelqu’un qui aime un peu écrire, je trouvais que c’était une source d’inspiration intéressante à l’époque (même si je n’ai jamais rien fait dessus).

J’ai raté mon examen la première fois, mais je suis quand même allé au rattrapage en bachotant la veille ; je ne voulais pas laisser croire que j’arrêtais par échec (et puis je crois que je suis un peu obsessionnel). J’ai donc eu le rattrapage et ne me suis pas inscrit en 2ème année, parce que le masochisme a ses limites. Je n’ai jamais primo-prescrit d’homéopathie ensuite, ni jamais fait mention nulle part de cette année avant ce billet de blog.

Si vous me lisez régulièrement, ici ou sur Twitter, vous connaissez mon point de vue sur l’homéopathie : j’ai fait une fiche d’explications pour ma salle d’attente en janvier 2018 (toujours disponible ici), et en juillet 2018 une petite vidéo pour décrire la même chose de façon plus ludique (qu’on peut retrouver sur ce billet précédent). Mon avis de fond n’a pas vraiment changé entre temps…

Lorsque début mars 2018, @p_gral0 (Groquik) a fait une annonce sur Twitter pour ceux qui seraient intéressés par une tribune concernant l’homéopathie et les #FakeMed, j’ai répondu présent. J’ai suivi les discussions par MP, donné mon avis sur le texte long, le texte court… Tout a été très vite finalement, avec une ligne directrice claire de gens habitués à s’organiser, vu leur parcours.

Parmi mes remarques sur les textes, certaines ont été prises en compte, d’autres non – comme pour tous ceux qui ont fait des remarques, et comme c’est forcément le cas dans un projet à plus de 100 personnes… Au moment d’apposer la signature avant l’envoi au Figaro, j’ai hésité longuement : ça n’était pas le texte que j’aurais écrit seul, certaines tournures ne me correspondaient pas… Je me suis résolu à signer le dernier jour, 112ème des 124…

J’ai choisi de signer par mon prénom et mon (vague) pseudo (a priori, si vous voulez connaître mon vrai nom, ça ne doit pas vous prendre plus de 2 minutes – mais j’ai des proches ayant le même patronyme suivis par des homéopathes, et je ne voulais pas que cela puisse leur nuire – je me doutais qu’on était susceptible d’être personnellement sous des projecteurs, au moins localement…). J’ai signé parce que le fond du texte, c’est vraiment ce qu’on veut tous : une médecine basée sur des preuves et un frein aux pseudo-sciences et au scepticisme général…

Je me suis demandé plusieurs jours si j’avais bien fait… Et puis les syndicats d’homéopathes sont arrivés, ont déposé des plaintes aléatoires ; un deuxième syndicat de 400 adhérents (lol) a déposé une plainte contre les 124 dont ils trouvaient l’identité (se trompant même une fois par homonymie). Là, j’ai compris que j’avais vraiment bien fait de signer…

Et c’est ça que je trouve le plus amusant dans toute cette histoire. Ils ont réussi à lever mes doutes, et je suis sûr qu’ils l’ont fait pour d’autres. Mais ils ne se sont pas arrêtés là…

L’homéopathie remboursée (et donc sans doute l’homéopathie) était condamnée à disparaître. Tôt ou tard, ç’en aurait été fini pour elle en France, comme ça l’a a été récemment en Grande-Bretagne. La Tribune des 124 a donné un coup d’accélérateur en mars 2018… Le 22 mars, l’Ordre des Médecins renvoyait la balle vers la ministre, la HAS et l’Académie de médecine. Le 18 mai, cette dernière rappelait que l’homéopathie n’est pas un traitement (comme elle le répète depuis 1985). 6 jours plus tard, la Ministre de la Santé demandait que l’homéopathie soit évaluée… Début juin, la HAS se questionnait sur la poursuite du remboursement de l’homéopathie.

Et puis globalement, plus grand-chose de concret. La Coupe du monde de football, l’affaire Benalla, les vacances, l’été… La tribune des 124 avait eu son quart d’heure de gloire, et c’était déjà très bien ; la machine était bien lancée, notamment grâce à quelques courageux et motivés confrères (que je félicite ici pour leur ténacité :)) et qui sont allés sur les plateaux de radios, de télé ou depuis leur salon (allez, un peu de corporate local ci-dessous !)…

Mais soudain, fin juillet, sous la torpeur du soleil, un homme, probablement sans chapeau, surgit de nulle part. Un médecin qui voulait des comptes, des excuses, qui voulait de la confraternité. Un médecin à la tête d’un micro-syndicat de 400 médecins, prêt à laver leur honneur en portant plainte contre tout le monde, sans jamais se présenter aux conciliations… Un médecin qui se dit que ça serait une bonne idée d’attaquer individuellement 124 personnes présentes sur les réseaux sociaux ayant monté une tribune à partir de rien sur Twitter…

Dans un western, ça serait un vendeur d’élixir qui se lance dans une bagarre de saloon parce qu’on a osé lui dire que vendre ses prétendues potions faites à base d’organes d’animaux à prix d’or et sur des fonds public, c’était du vol. « Du vol ?! Je vous prends tous un à un, avec mon six-coups » qu’il répliquerait. (Je ne sais pas si vous visualisez, mais c’est rarement le héros de l’histoire, ce gars-là, et on le voit souvent sortir avec du goudron et des plumes.)

Et donc, évidemment, ça n’a pas manqué. Au fil des plaintes, les médecins ont twitté leurs parcours (souvent exemplaires) avec plusieurs hashtags (dont le génial #SugarWars par @fluidloading). Deux anciens ministres (Michèle Delaunay et Claude Evin) ont soutenu les signataires. Pour s’organiser contre les plaintes, un créatif FakeMed s’est créé, ainsi qu’un site de soutien aux 124. Le 1er août, moins d’une semaine après les plaintes, la ministre de la santé a réclamé un avis à la commission de transparence de la Haute autorité. L’UFML a annoncé qu’elle soutiendrait chaque signataire devant son Conseil de l’Ordre. Le 31 août, la faculté de médecine (par la voix de son Doyen, le Pr Didier Gosset) a annoncé que le DU d’homéopathie serait suspendu… c’est déjà le plus gros nombre de RT pour ce compte, dépassant les 1000 en une journée, et un nouveau relai national via France 3 notamment. Et ça n’est pas fini…

Voilà ! En résumé, quelques médecins ont allumé un feu – une poignée admirable a lancé l’idée, certains y ont consacré de longues heures, l’ont défendu un peu partout -, le feu a bien flambé, et allait peu à peu s’éteindre… Mais les homéopathes sont intervenus et ont soufflé un grand coup sur les braises. On s’était déjà bien marré en découvrant ou redécouvrant certains « traitements » d’homéopathe (pus de chaude pisse, mur de Berlin, blaireau écrasé…), mais ce qui m’amuse le plus, parce que j’adore l’ironie, c’est que l’homéopathie va être déremboursée plus vite que prévu, juste parce que ses meilleurs défenseurs ont appliqué leur principe de similitude en voulant éteindre le feu par le feu…

Leur dernière grande aventure leur aura au moins fait découvrir quelque chose : parfois, se taire, c’est parfois la meilleure chose à faire, si on ne veut pas subir l’effet Streisand.

 

Quelques sources supplémentaires :

  • « L’appel de 124 professionnels de la santé contre les «médecines alternatives» », FIGARO,‎ (lire en ligne [archive])
  • « Le syndicat des homéopathes porte plainte contre les 124 professionnels de santé signataires d’une tribune contre les « médecines alternatives » », Franceinfo,‎ (lire en ligne [archive])
  • « Homéopathie : la science attend des preuves », SudOuest.fr,‎ (lire en ligne [archive])
  • « Remboursement de l’homéopathie : la guerre entre pro et anti s’amplifie », leparisien.fr,‎ 2018-08-07cest22:11:01+02:00 (lire en ligne [archive])
  • « Plainte d’homéopathes contre la tribune anti-« médecines alternatives » : « C’est dommage d’utiliser ce genre de procédures plutôt que de débattre du fond » », Franceinfo,‎ (lire en ligne [archive])
  • « L’homéopathie bientôt déremboursée? », Franceinfo,‎ (lire en ligne [archive])
  • « Lille : pourquoi la faculté de médecine suspend son diplôme d’homéopathie », France 3 Hauts-de-France,‎ (lire en ligne [archive])

J’avais ajouté un petit paragraphe sur cette anecdote récente sur la page Wikipedia, mais comme les journaux ne le citent pas comme un effet Streisand, ça n’est pas retenu… On gardera ça entre nous 😉 

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#JournéeMondialeDuBlog : ah, tiens, j’ai un blog ici !

Bonsoir à tous,

C’est la journée mondiale du blog, et c’est sûrement la meilleure occasion en 2018 de me rappeler que j’en ai un. Il est ici, il est en jachère, plein de projets d’avenirs pour 2019. Il est dans un état de vivacité digne de le ranger au rayon surgelé, mais ce blog reçoit chaque jour encore entre 100 et 300 visites…

Qui sont ces gens, qu’est-ce qu’ils veulent ? Ils veulent connaître les indications et effets des IPP au long cours, ou les anti-émétiques, me dit WordPress. Ce sont des articles phares, qui brillent encore un peu au milieu de la nuit noire. Très bien, mais il y a désormais une publication dans la revue Thérapie qui est revue par les pairs, qui est de meilleure valeur. Pourquoi continuer à venir parler d’anti-émétiques ici quand le même contenu est disponible dans la Revue d’épidémiologie et santé publique ? Est-ce un public différent, ou le même qui tantôt prend le temps de chercher dans des revues et tantôt se contente de Google au milieu d’une consultation ?

Est-ce donc ça que veulent les gens ? De la science, de la vulgarisation d’articles ? Est-ce qu’ils veulent des petites fiches pratiques de consultation – j’en ai, c’est facile à mettre en ligne, même si c’est visuellement douteux. Dans ce cas, leur faut-il des outils pratiques, ou de belles choses ? Que dois-je écrire, et quel temps dois-je prendre ?

Le temps… Le temps, ça manque comme un parent qu’on a aimé toute son enfance et qu’on voit s’éloigner, s’effacer et disparaître quand on grandit. Le temps, c’est ce qui manque pour proposer du contenu un peu rigolo, à l’écrit ou en vidéo… Vraiment ? N’y a-t-il que ça, semble me dire la #JournéeMondialeDuBlog ?

« Mais souviens-toi, la fois dernière… Tu as produit une vidéo, tu l’as mise sur YouTube, mais ici : es-tu venu la poster sur ton blog ? »

C’est vrai… même quand je produis quelque chose, comme la vidéo ci-dessous, je ne vais pas au-delà de Twitter… Twitter, c’est la vie qui bouge, c’est vivant, c’est 2018 ; le blog, c’est à Twitter ce que le papyrus est à la tablette. Un peu folklorique, avec des odeurs qui rendent nostalgiques un temps ceux qui en ont déjà utilisé.

J’en ai déjà utilisé, moi. Cette journée est là pour me le rappeler. Un blog… C’était pas si mal, finalement. Cette journée vient boire un chocolat chaud à la terrasse avec mon blog, et ils me disent « reviens ». Ils me font des signes avec un mouchoir blanc sur un quai de gare, et je promets de changer. Je leur dis que je vais délaisser Twitter pour revenir ici. Que tout sera comme avant : moins de Twitter, plus de blog ; moins d’instantané, plus de réflexion ; moins de facilité, plus de travail.

Twitter m’a appris qu’on se fiche de l’organisation, des classements. Pas de ligne directrice. Assez de questions. Tout ça, c’est juste un grand terrain de jeu. Tout ce qui faut pour jouer, c’est juste un peu de contenu. Rapide, long… peu importe, tant qu’il y a du contenu, il y a de la vie. C’est beau un blog avec de la vie, avec un petit coeur qui bat, une fois par semaine, deux fois par mois… Il en sort parfois un article sage en alexandrins qui rêve de gloire, et finit seul dans le salon des billets incompris, son noeud papillon pendouillant sur le col de sa chemise propre ; et puis le lendemain, c’est un autre article publié sous la colère à 3 heures du matin qui se fait remarquer comme un notable qui vocifère dans les rues sous les effets de cocktails enivrants, qui aura honte le lendemain, mais ne pourra plus faire machine arrière.

Ca ne tient pas à grand-chose un blog : une petite envie, un clavier, un ter net, un lecteur. Rien de plus. Bonsoir à toi, lecteur.

 

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Fin des ECN : on sait ce qu’on perd…

Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre, disaient Winston Churchill… et JBX dans le 14ème épisode de Reflets d’Acide, une série audio absolument géniale que je vous recommande, surtout si vous aimez les alexandrins et la fantasy – d’ailleurs ça sera mieux que ce billet de blog, ne perdez pas votre temps ici si vous ne connaissez pas.

La semaine dernière, la ministre de la Santé (Pr Agnès Buzyn) et la ministre de l’enseignement supérieur (Mme Frédérique Vidal) ont annoncé conjointement la fin des Epreuves Classantes Nationales (ECN).

Mme @VidalFrederique : «  quelle pertinence y a t-il à sélectionner des étudiants sur leur capacité d’apprentissage par cœur et à cocher des qcm » La #PACES comme les #ECN sont responsables d’une perte de sens dans les études de médecine. #JEA2018#BE2018pic.twitter.com/lpS7qjYf1X

L’information a été reprise avec d’autres informations sur AllodocteursEgora ou 20 minutes.

« Contrairement aux #ECN actuels, où les #candidats ne peuvent échouer même s’ils ont 0, la nouvelle évaluation exigera une moyenne de 10 sur 20 pour accéder à l’#internat » #Médecine#études#Universitéhttps://t.co/j2t5mndyRA

— Galien Rennes (@GalienRennes) 8 juillet 2018

En réalité, cette « sortie » des ECN est déjà planifiée depuis septembre 2017 par le Pr Jean-Luc Dubois-Randé, président de la conférence des Doyens. On peut noter qu’il est Doyen de la faculté où exerce le président du Collège National des Généralistes Enseignants (CNGE) ; c’est également lui qui avait annoncé la création de la CNU de la médecine générale (53.03) au congrès du CNGE (j’en avais parlé brièvement dans un précédent billet). Il est donc « proche » des généralistes enseignants (attention à ne pas s’y méprendre, je ne parle pas de conflit d’intérêt ou d’influence, juste de proximité).

Au congrès de l’Ordre des médecins, le Pr Jean-Luc Dubois-Randé annonce la fin des ECN et son remplacement par un contrôle continu pic.twitter.com/wDqq2BGCHg

On trouve ici les notions de :

  • ECN trop discriminantes (Pr Buzyn)
  • ECN destructrices
  • ECN non équitables
  • ECN inadaptées : « quelle pertinence à sélectionner sur des QCM » ; « on peut être interne sans avoir la moyenne »
  • Fiasco des ECNi 2017

Justifiant le projet de réforme qui comporte :

  • Validation des acquis fondamentaux : connaissances en fin de 5ème année (il était question d’un contrôle continu sur les 3 ans qui semble avoir disparu).
  • Année de pré-professionnalisation en 6ème année
  • Evaluation plus centrée sur la pratique / compétences cliniques et relationnelles en fin de 6ème année
  • Evaluation centrée sur les parcours des étudiants (« les modalités d’évaluation restent à définir » selon l’ANEMF, mais on trouve dans Egora que « le tutorat, la réalisation d’un double cursus de recherche, la mobilité internationale (…) un master de santé publique pour candidater dans une université active en recherche en médecine générale » ; dans l’interview du Pr Dubois-Randé : « valoriser les stages et les doubles-diplômes ; une formation supplémentaire en sciences humaines et sociales pour devenir psychiatre par exemple »)
  • Système de matching : la même interview note qu' »un jury souverain, sur le modèle des jurys passerelles, pourrait auditionner et départager les bons étudiants qui postuleraient à un même poste, et qui auraient obtenu le score de référence nationale ».

Que penser de tout ça ? 

J’avoue que je suis partagé.

D’une part, j’ai passé les ECN 2011, pour laquelle il y a eu un premier fiasco (annulation de l’épreuve de LCA pour 2 virgules mal positionnées, annulation du rattrapage pour manque de brouillons… la routine). Et j’ai perdu 30 points par rapport à ma copine sur un dossier de psoriasis… en grande partie parce que je suis passé dans le service de dermatologie et que j’avais l’impression que les questions attendaient les éléments plus pointus que j’y avais appris. Je voue assez naturellement une rancoeur inépuisable à l’encontre des ECN.

D’autre part, je me suis investi pas mal en tant qu’interne puis chef de clinique dans la préparation aux ECNi (conférence de préparation, bouquins de préparation…) N’y voyez pas de conflit d’intérêt : je n’ai rien à gagner financièrement à la poursuite ou l’arrêt des ECN…

Néanmoins, je ne vais pas vous cacher qu’il y a dans ces articles des choses que j’adore tellement lire que je pourrais avaler une assiette d’orties rien que pour atténuer mon incommensurable joie.

Reprenons avec un peu d’histoire… 

  • 10 février 1802 : création du concours de l’internat sous Napoléon Bonaparte, dans un souci républicain d’écarter tout favoritisme. Il concerne les externes des hospices voulant devenir internes des hospices (1). Le concours est hospitalier et peut être préparé par des conférences ; les facultés proposaient elles des examens annuels.
  • (Pour parler un peu des « barrières » en médecine : 1802, c’est aussi la création d’un concours de l’externat qui disparaitra vers 1968. A noter qu’en 1972, le numerus clausus limitera l’accès aux études de médecine). 
  • 1982 : le concours devient universitaire (et non plus hospitalier). C’est le seul moyen d’accéder aux spécialités médicales (y compris celles non soignantes comme la santé publique). Les étudiants ne voulant ou ne pouvant passer le concours se tournaient vers la médecine générale et prenaient le nom de résidents pour éviter toute confusion avec les internes.
  • 2004 : les Epreuves Classantes Nationales (ECN) remplacent le concours de l’internat (2). Ce n’est plus un concours : il y a autant de places que de candidat (notamment parce que la médecine générale devient une spécialité). Elles se déroulent exclusivement sous la forme de dossiers cliniques (absence de questions à choix multiples (QCMs)), afin d’être plus proches de la pratique clinique. Suivant son classement, l’étudiant choisit son académie d’affectation, sa filière, puis les services où il effectuera des stages. Cette répartition se fait de façon fictive sur la plateforme CELINE puis en amphithéâtre de garnison jusqu’en 2011 (remplacé par un amphithéâtre virtuel).
  • 2005 : les ECN sont critiquées : pas assez discriminantes, trop d’étudiants en trop peu de points (3)… ce qui s’aggrave au fil des ans avec l’augmentation du numerus clausus qui a lieu à la même période. En 2012, 350 points séparent le premier du dernier (7658ème), sur 1000 points… (4). En outre, la correction des ECN est lourde, coûteuse, mobilisant un nombre important d’universitaires pour la correction manuelle pendant plusieurs jours…
  • 2016 : les ECN deviennent les Épreuves Classantes Nationales informatisées (ECNi), après une réforme envisagée depuis 5 ans. Ses objectifs : meilleure discrimination, correction plus rapide, moins onéreuse et chronophage. Elle ne comporte plus que des QCMs et se répartit en une épreuve d’analyse (6 dossiers cliniques de 15 ± 2 QCM, sur 70 % de la note), une épreuve de 120 questions isolées (20 % de la note) et une épreuve de lecture critique (2 articles scientifiques de 15 ± 2 QCMs, sur 10 % de la note) (5).
  • Les deux premières sessions de tests (décembre 2015 et mars 2016) sont des échecs à cause de la technique. Un dossier d’ECNi 2016 a été annulé car avait été donné à des étudiants la même année… En 2017, c’est carrément 2 épreuves qui ont été annulées pour la même raison, entraînant une rupture d’égalité des chances (normalement les cas cliniques de la base nationale doivent être différents de ceux donnés par les mêmes enseignants dans leurs facultés) (6).

Revenons à ce qui est dit pour justifier la réforme des ECN à venir. 

  • ECN trop discriminantes (Pr Buzyn)

On peut supposer (voire espérer) qu’il s’agit d’une erreur de tweet. Le problème des ECN est justement qu’elles ne sont pas assez discriminantes. Trop discriminant, c’est le top, c’est le Graal du concours. Classer 8000 étudiants sur 300 points, c’est plutôt le gobelet en plastique du concours, voyez.

  • ECN destructrices

Oui alors évidemment, je suis carrément favorable à l’idée d’études, examens et concours « non destructeurs ». Reste à montrer que le nouveau système le sera moins (spoiler : c’est pas gagné).

  • ECN non équitables

C’est faux. Les ECN sont équitables, et ça me tue bien de dire ça… parce que c’est aussi un système où la chance a une part bien trop importante. Mais les ECN c’est 3 ans de préparation et des épreuves qui ont lieu sur 3 jours en France, dans les mêmes conditions ou presque, pour 8000 étudiants, avec une évaluation anonyme. C’est équitable. Il y a une énorme part de chance dans ces ECN évidemment, et c’est plutôt ce problème qui doit être résolu : il l’a été en partie avec les ECNi (davantage de dossiers et questions donc moins de chance si on fait une impasse). On peut s’appeler Martin ou Abdel, on peut avoir un syndrome malformatif ou être Miss France, on peut être chétif ou être rugbyman, être obèse, être trans, blond, roux, petit, tatoué… l’évaluation sera la même pour tous, car les QCMs se fichent de tout ça.

  • ECN inadaptées : « quelle pertinence à sélectionner sur des QCM » ; « on peut être interne sans avoir la moyenne »

J’espère que mon petit rappel historique permettra à Mme Frédérique Vidal de se souvenir que les QCM ont été réintroduits en 2016 (ECNi) après 12 ans d’ECN sans QCM.

Dire qu’on peut être interne sans la moyenne (20 minutes) c’est complètement ignorer l’histoire du concours puis des ECN depuis 1802… Les examens de la faculté ont toujours existé, et pour eux il faut la moyenne. Par exemple, en DFASM3 (DCEM4, 6ème année), il faut valider la moyenne à un contrôle continu à Lille (CSCT) pour pouvoir passer les ECNi. Donc en fait, on ne peut pas être interne sans avoir la moyenne, car on ne peut pas passer les ECNi sans avoir la moyenne…

Les ECN, comme leur nom l’indique, sont des « épreuves CLASSANTES » et non sanctionnantes. Par ailleurs, 5 % des étudiants à peine ont moins de la moyenne aux ECN (7) – et ce sont souvent des médecins non français faisant ici leur équivalence, donc n’ayant pas eu les 3 ans de préparation aux ECN (en fait, « être interne sans avoir la moyenne » c’est une conséquence du numerus clausus…)

  • Fiasco des ECNi 2017

Donc si je résume la pensée globale de cette réforme : des universitaires ont donné à leurs étudiants des dossiers mis par ailleurs dans la base nationale (volontairement ou non)… donc une mission a conclu que la meilleure solution c’est de supprimer les ECN et laisser aux universitaires le loisir de choisir directement leurs futurs internes de façon désanonymisée.

C’est fantastique.

Parlons maintenant de cette réforme, applaudie par les représentants des étudiants.

  • Validation des acquis fondamentaux : connaissances en fin de 5ème année (il était question d’un contrôle continu sur les 3 ans qui semble avoir disparu).

Ah oui, en utilisant le fameux système d’évaluation des acquis de façon discriminante, équitable, adaptée et non destructrice. J’ai cru comprendre que ça serait national, mais je n’en ai pas la certitude (ça serait évidemment le pompon que ça soit local).

Bref, donc on passe les ECN un an avant. Ok, vu.

  • Année de pré-professionnalisation en 6ème année

C’est une très bonne idée, avant de valider le choix. Par contre, ça laisse uniquement 2 ans de stages hospitaliers (dits « stages d’externat »), ce qui est un peu contraire à la philosophie de l’évaluation sur le « parcours des étudiants » citée plus bas. En 6ème année, je suis passé pour la première fois en neurologie, dermatologie, néphrologie et endocrinologie ; 4 « gros » stages que je n’aurais pas pu faire si j’avais dû faire une année « pré-professionnalisante ».

  • Evaluation plus centrée sur la pratique / compétences cliniques et relationnelles en fin de 6ème année

Il n’y a aucun moyen validé d’évaluation pouvant être reproduit nationalement pour tous les étudiants.

L’évaluation d’un examen clinique c’est hyper compliqué. Avant 2014 (je crois), on avait à Lille un CSCT où on passait dans les services hospitaliers du CHR pour examiner un patient déterminé par le PU. Je suis tombé sur un instituteur greffé rénal, et sur les 30 minutes, j’ai passé 25 minutes à faire un interrogatoire relativement facile (et 5 minutes d’examen physique). Dans le même service, un ami a vu un patient ayant fait un AVC et aphasique : pas d’interrogatoire, uniquement un examen neurologique. Lorsque je l’ai passé, j’étais dans un service où il était notoire que « le CSCT c’est le deuxième Noël du PU ici… » C’était une véritable boucherie, les étudiants partaient la queue entre les jambes.

A part un passage simultané des 8000 étudiants face à 8000 robots ayant appris les même phrases en mode OK GOOGLE, une grille indiscutable de critères à évaluer, et un contrôle vidéo pour les litiges, tout le reste ne sera que des solutions dégradées…

Une situation différente ? Rupture d’égalité des chances.
Un acteur différent ? Rupture d’égalité des chances.
Etc.

On parle d’un classement et pas d’un examen… Si vous voulez classer 3 voitures sur leur vitesse, il faut le même terrain. Sinon celle qui aura été évaluée sur une pente avec un virage pourra légitimement dire qu’elle n’a pas eu la même chance que celle qui était sur un circuit de F1.

Enfin, quand je vois « compétences », je pense aussi à l’idée (ou la rumeur) qui circule sur un portfolio au 2ème cycle. Disons le franchement, le portfolio c’est quand même très surcoté. Après de nombreuses années d’utilisation en MG ça semble clairement inévaluable de façon subjective (sur 40 évaluateurs en unicentrique, donc sur 500 en France, ça va vendre du maïs caramélisé).

  • Evaluation centrée sur les parcours des étudiants

Ce qui est cool avec ce trépied (acquis – pratique – parcours), c’est qu’on prend de la vitesse sur l’autoroute de l’abstrait.

Globalement, ce que je comprends à cette étape de l’annonce de la réforme c’est : faites des double cursus, faites des master 1 et 2, faites autre chose ! Et je vois 3 problèmes majeurs.

Le premier, c’est que ça me rappelle les clinicats « bouchés ». Dans certaines spécialités, pour être chef de clinique, il faut un master 2, voire être inscrit en thèse de science… voire avoir obtenu cette thèse. Parce que les postes sont bien moins nombreux que les candidatures et que faire une thèse de science, ça fait patienter en faisant quelque chose d’utile ; et puis après quand il y a 2 candidats dont un avec une thèse de science, c’est ce dernier qui a le poste forcément… On peut complètement imaginer que certaines spécialités décident de sur-pondérer certains critères : publier un article, participer à de l’enseignement… Je vois plein de possibilités de détourner tout ça pour faire « la-spécialité-prisée-dans-la-super-ville-prisée ».

Deuxième problème : faire « autre chose », c’est différent si on est à Paris ou à Limoges. Rupture d’égalité des chances ? Mais ooooh, on arrête avec ça. On a dit qu’on faisait quelque chose d’équitable maintenant, en faisant table rase du passé.

Troisième problème : c’est une idée qui va allonger le temps de l’externat (et donc des études) en incitant à « voir ailleurs » / « faire autre chose ». Mais bon, on a le temps, on n’a pas besoin de former des médecins, tout va bien en ce moment, il n’y aucun poste non pourvu et aucun désert 🙂

  • Système de matching (« un jury souverain pourra auditionner et départager les bons étudiants postulant à un même poste »)

Et ainsi s’éteint l’idée républicaine de supprimer tout favoritisme, sous une pluie d’applaudissements… :/ (pour palier la mère de Luke).
Bien sûr qu’il y aura plein d’étudiants ayant obtenu « le score de référence nationale » (vous avez vu les notes aux ECN, et le classement dans un mouchoir de poches ?)
Bien sûr qu’ils seront nombreux à postuler pour le même poste.
Bien sûr qu’il y aura recours à ce système de « matching ». Et bien sûr qu’il y aura des critères opaques de décision locale, des étudiants qui seront dans l’attente d’un poste… On a vu cette année ce que ça donne avec ParcoursSup et 2 ministères viennent de valider la même idée pour des étudiants en 6ème année de médecine. Whaow, chapeau !

J’y vois une belle application du biais cognitif des coûts irrécupérables : trop de travail sur cette suppression des ECN pour faire marche arrière, alors allons-y… Au pire, il nous restera les larmes des étudiants pour saler nos frites.

En conclusion (tl;dr)… 

Je poste mon premier billet depuis plusieurs mois le week-end du 14 juillet, entre les départs en vacances et 2 heures avant la finale de la Coupe du monde France-Croatie 😑 Bien que j’aie une piètre stratégie de communication, je vais quand même essayer de faire une métaphore (pas le truc qui transporte de l’eau, celui qui ressemble à une image).

Imaginons que le ministère du sport soit encore lié au ministère de la santé. Les Pr Agnès Buzyn et Mme Frédérique Vidal se penchent alors sur la Coupe du Monde du football (masculin). Elles trouvent ça scandaleux : une préparation de 4 ans pour un système aussi injuste, ça n’est pas normal. Le pays organisateur peut s’arranger pour que son équipe ne tombe face à la meilleure équipe du monde qu’à la finale, si tout se passe bien (c’est Michel Platini qui l’a dit). Et puis, l’Angleterre est 4ème en ayant gagné uniquement 3 matchs sur 7, hors tirs au but (face au Panama, à la Tunisie et à la Suède)… Quelle pertinence y a-t-il à classer les équipes sur un tournoi de ce type ?

A la place, elles proposent de déterminer quelle équipe mérite de soulever le trophée grâce à une nouvelle évaluation triple :

  • un tournoi de football (mais un an avant). On verra pour les modalités, mais ça sera beaucoup plus juste, ça vous pouvez nous faire confiance !
  • une évaluation de la pratique et du relationnel : comment se comportent les joueurs sur le terrain, nombre de fautes, nombre de cartons jaunes et rouges, taux de footballeurs qui ont un baccalauréat, nombre de duels gagnés… Enfin, bon, les critères précis, on verra ça plus tard. Mais on va évaluer la pratique.
  • une évaluation basée sur le parcours : participation à des associations, promotion du football, nombre de produits dérivés vendus, publicités réalisées (tant pis pour les joueurs qui n’ont pas l’opportunité d’en faire parce qu’ils sont moins populaires). On ne sait pas encore exactement comment on l’évaluera non plus, mais on va l’évaluer.
  • et puis à la fin, on va faire un score global. Il est encore un peu secret, mais on a 4 ans pour le mettre au point. Et puis s’il y a des égalités, c’est un petit comité de la FIFA qui déterminera quelle équipe pourra soulever la Coupe, et quelles équipes se contenteront des places suivantes.

Franchement, je ne vois pas ce qui pourrait mal tourner.

Quelques références

  1. Finot A. Le premier concours et la première promotion de l’internat des hôpitaux de Paris (1802)
  2. Legifrance. Décret n°2004-67 du 16 janvier 2004 relatif à l’organisation du troisième cycle des études médicales. Disponible sur : https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000781658
  3. Jouquan J, Honnorat C | Que reste-t-il comme vertus aux épreuves classantes nationales ? Pédagogie médicale. 2006; 7 (4): 197-200 [Internet]. [cité 19 févr 2017]. Disponible sur: http://www.pedagogie- medicale.org/articles/pmed/pdf/2006/04/pmed20067p197.pdf
  4. Système Informatique Distribué d’Evaluation en Santé (SIDES) | Aide pour les enseignants iECN. 2016 [Internet]. [cité 3 avr 2017]. Disponible sur: http://medecine.edu.umontpellier.fr/files/2016/12/SIDES_et_iECN2016_Aide_po ur_les_enseignants_26032014.pdf
  5. Legifrance | Arrêté du 20 juillet 2015 relatif à l’organisation des épreuves classantes nationales anonymes donnant accès au troisième cycle des études médicales [Internet]. [cité 19 févr 2017]. Disponible sur: https://www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2015/7/20/AFSH1517575A/jo/texte
  6. L’Etudiant. Médecine : deux épreuves des ECN 2017 annulées et une enquête lancée. https://www.letudiant.fr/educpros/actualite/medecine-deux-epreuves-ecn-annulees-enquete-lancee.html
  7. Collège santé de l’université de Bordeaux. Distribution des notes aux ECNi 2016. https://sante.u-bordeaux.fr/Actualites/Distribution-des-notes-aux-iECN-2016
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Tant pis, c’est tipeee

Vous savez ce qu’il vous reste à faire ! –> https://www.tipeee.com/le-blog-de-mimiryudo

QUI JE SUIS ET QUEL TYPE DE CONTENU JE PRODUIS ?
Je suis médecin généraliste de 30 ans et plus, et j’écris parfois des choses sur un blog pour dire des trucs qui m’énervent, ou partager d’autres trucs et toutes sortes de choses qui ne m’énervent pas. J’écris aussi des sagas mp3 (des fictions audio sans image parfois) et des nouvelles.

POURQUOI SUIS-JE SUR TIPEEE ?
Quitte à faire des dons, faites les à des gens qui font de la BD, de la musique, du cinéma, à des associations, tout ça. Si après tout ça, il vous reste énormément d’argent en trop, et que vous ne savez plus quoi en faire, vous pouvez me le donner. Voilà, c’est pour ça que je suis ici.

QUELLES SONT LES CONTREPARTIES POUR LES TIPEURS ?
A partir de 1€, je m’achèterai une baguette par mois, croustillante et pas trop cuite, s’il vous plait. Et avec cela ? Ce sera tout.

A partir de 100€, je m’achèterai un lot de 10 baguettes, que je prendrai en photo en milieu naturel, afin de les mettre sur le blog.

A partir de 1000€, je tracerai un pentacle satanique afin d’appeler Lucifer. Si ça fonctionne, je filmerai et mettrai sur le blog. Il est probable que ça ne marche pas. J’ai déjà essayé 4-5 fois avant en fait.

A partir de 10 000€, j’écrirai un article un jour, avant le 31 décembre 2018. Vous pourrez me donner un mot que je mettrai dedans. Vous pourrez lire cet article 1 heure avant tout le monde. Vous recevrez également un dessin dédicacé.

A partir de 100 000€, je produirai un article par jour pendant une semaine. Vous pourrez les lire 3 heures après tout le monde. Vous recevrez 2 dessins dédicacés.

 

(Ce billet est daté du 1er avril 2018).

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Liste de blogs médicaux à suivre (MAJ)

Bonjour ! 
Ci-dessous une liste de blogs médicaux actifs : 
  • – actifs (billet < 1 an) ou avec un lectorat important 
  • – non publicitaires
  • – traitant régulièrement de médecine (mais pas forcément de façon exclusive)
  • – rédigés par un ou des professionnel(s) de santé (étudiant ou en exercice).
La liste est ouverte sur cet Etherpad, n’hésitez pas à la compléter là-bas en ajoutant un ou des blog(s) si ça vous semble pertinent. Et j’essaierai de penser à mettre à jour ici donc ! 🙂 
(Merci à Jihann Bouarfa pour son aide !)
Liste de blogs médicaux actifs (par ordre alphabétique) : 
http://99nuancesdeflou.wordpress.com Médecin isotopiste
http://30ansplustard.wordpress.com/ Chroniques d’un jeune médecin quinquagénaire
http://alorsvoila.com Journal de soigné.e.s/soignant.e.s réconcilié.e.s
http://anthologia.fr/ Petites histoires vues ou entendues en consultation
http://antiseche.wordpress.com Fiches « anti-sèches » à propos de la médecine générale
http://armance.overblog.com Armance, femme, médecin (et mère) de famille
http://blogdelasante.com/ Blog d’information santé et médecine
http://boree.eu  Borée est un médecin généraliste. Après la campagne perdue, il est maintenant en presque-campagne
http://cacophonie.eu  Pharmacien, musicien
http://carnetsdesante.fr/ Humeurs et entretiens
http://claudeberaud.fr/ Actualité santé et médicale décryptée
http://cris-et-chuchotements-medicaux.net/ Billets d’humeur / gastroentérologie
http://dernieresnouvellesdufront.com/ Actualités, commentaires et analyses concernant les hôpitaux publics et les systèmes de santé
http://docadrenaline.wordpress.com/ Billets d’humeur / Médecine d’urgence
http://docteurdu16.blogspot.fr De la médecine générale, seulement de la médecine générale
http://docteurjd.com/ Le blog santé de JD Flaysakier
http://docteurmaillerjoachim.over-blog.com/ Blog destiné à la médecine générale
http://docteurmilie.fr/wordpress/ Journal de bord d’une médecin généraliste en Seine-Saint-Denis.
http://docteursachs.unblog.fr/ Quotidien d’un médecin de campagne
http://dorffer-patrick.com/ Humour
http://dr-gomi.blog4ever.com/ Médecin génaraliste secteur un installé depuis dix ans en Bretagne
http://dr.niide.over-blog.com Réfexions d’un médecin généraliste sur la médecine, son enseignement et bien d’autres choses
http://drmoyenne.wordpress.com/ Histoires d’une interne moyenne
http://droit-medecine.over-blog.com/ Actualités du droit et de la santé
http://enattendanth5n1.20minutes-blogs.fr Le blog de Christian Lehmann
http://etunpeudeneurologie.blogspot.fr/ Neurologie
http://farfadoc.wordpress.com Médecin de famille
http://georgeszafran.blogspot.fr/ Médecine générale
http://grangeblanche.com Le blog d’un cardiologue
http://h2mw.eu/ Actualités des sociétés de rédacteurs et des revues biomédicales
http://hippocrate-et-pindare.fr Blog d’un médecin généraliste
http://igorthiriez.com Psychiatrie / musique
http://jaddo.fr  Les histoires d’une jeune généraliste, brutes et non romancées. Sinon c’est pas rigolo
http://jeanyvesnau.com Le blog de Jean-Yves Nau, journaliste et docteur en médecine
http://kalindea.wordpress.com Un blog de médecin généraliste
http://lafolieordinaire.fr  Blog d’une jeune psychiatre
http://ledermatotatoue.wordpress.com Dermatologie / informations scientifiques, ipoints de vue, anecdotes
http://lesbilletsdhumeurdudr.blogspot.fr/ Billets d’humeur
http://littherapeute.wordpress.com Juste un petit étudiant parmi d’autres qui souhaite faire partager un soupçon de médecine, aromatisé aux lettres.
http://lorelinerobbe.canalblog.com/ Relater, réfléchir et analyser les grandes découvertes scientifiques et les petites avancées technologiques
http://lucperino.com/ Humeurs médicales
http://martinwinckler.com/ Le site personnel de Martin Winckler
http://medcelin.canalblog.com/ Petites promenades au bord de la médecine et autres destinations
http://medicalement-geek.blogspot.fr  Blog d’un médecin généraliste, chef de clinique
http://michel.delorgeril.info/ Cardiologie
https://mimiryudo.com/blog/ Médecine générale
http://misterdan.over-blog.com/ Chroniques d’un cadre infirmier
http://nfkb0.com Médecine, sport
http://orcrawn.fr/ Sage-femme libéral
http://ordoscopie.fr/ Pharmacie clinique
http://orthophonie-et-patrimoine.blogspot.fr/ Aider ses patients et s’aider soi-même, c’est pas antinomique
http://perruchenautomne.eu/wordpress/ Néphrologie
http://pharamster.over-blog.com/ Un regard officinal indépendant sur les médicaments
http://pinkybone.com Radiologie
http://psychologik.blogspot.fr/ Psychologie
http://queerasfist.com/ Médecin anesthésiste
http://realitesbiomedicales.blog.lemonde.fr/ Médecine et biologie, cas cliniques atypiques
http://sommatinoroots.blogspot.fr Blog d’un généraliste enseignant, (un peu trop) passionné
http://stockholm.eklablog.com/ Billets d’humeur / Chirurgie
http://unecathoalhosto.wordpress.com/ Regards d’une externe catho sur l’hosto
http://unmetiercasappend.hautetfort.com/ Blog généraliste expérimental
http://usbek-au-pays-des-labos.blogspot.fr/ Le regard persan d’une interne de médecine générale à propos de l’industrie pharmaceutique
http://vaisseaux-de-communication.net/ Information et vulgarisation à propos de la médecine vasculaire

 

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