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Pour les futurs internes de médecine générale…

J’aime bien raconter d’où viennent les billets de blog, surtout quand c’est un peu original… Cette fois, c’est une Miss France et future interne en médecine générale à Paris qui m’en a donné l’idée avec ce tweet ^^

L’occasion ici de parler de Marine Lorphelin qui, malgré une voie toute tracée, a préféré reprendre ses études et a tenu bon tout son externat, sans céder aux alléchantes propositions qu’elle a forcément reçues… C’est vraiment admirable, je ne sais pas si j’aurais eu autant la tête fermement campée sur les épaules à sa place. Clap clap clap de circonstance 😉

Il y a 4 ans, Thoracotomie publiait ses 10 commandements et je plagiais Rudyard Kipling dans le seul billet en vers de ce blog (heureusement, diront certains :D).

Ces conseils généraux sont toujours d’actualité, bien sûr… Mais il y en a dix autres que je peux proposer :

  1. Choisir le bon stage… C’était la crainte (légitime !) de Marine Lorphelin. En général, les associations d’internes tiennent une liste des lieux de stage et des évaluations des internes qui y sont passés… On peut également regarder les stages qui sont habituellement disponibles pour les internes de premier semestre (… ce qui a pu évoluer depuis la réforme de l’an dernier) et contacter ceux qui sont en poste dans les services qui nous intéressent. Enfin, il n’y a pas de bons ou de mauvais stages, moi si je devais résumer mes stages avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres, des gens qui m’ont tendu la main… 
  2. Savoir rapidement faire face à la plupart des situations : utiliser le site ou l’app Vidal Recos (pour moi c’est pluri-quotidien – et je n’ai pas de conflit d’intérêt pour vous le recommander ^^)
  3. Bien décider en consultation : le Dr Michel Arnould regroupe sur cette page plein d’éléments, notamment sur l’administratif, les outils utiles et – surtout – une liste (à jour) de sites utiles, tels qu’AntibioClic, GestaClic, VIHClic, DémenceClic, Aporose… Parcourez ces différents sites, vous allez rapidement voir comment ils vous simplifieront la vie au quotidien !
  4. Rester à jour : suivre le #DragiWebdo de @Dr_Agibus (qui fêtera son 200ème numéro ce dimanche !) C’est un travail formidable de veille, qui relève de la fiction pour la plupart des humains normaux ! Il y a évidemment plein d’autres solutions :
    • avoir un compte Twitter (vraiment !),
    • s’abonner à des revues (classiquement Prescrire, Exercer, la Revue du Praticien…) – j’avoue misérablement ne plus être abonné et lire « simplement » ce qui m’intéresse en cherchant moi-même,
    • acheter des bouquins (l’ECG facile, l’examen neurologique facile, Vertiges… tiens ou bientôt la 7ème édition de Médicaments ECNi *sifflote* :D)
  5. Apprendre de ses erreurs. Je vous invite à noter quelque part ce que vous considérez comme des erreurs, pour essayer de comprendre ce qui n’a pas été, et ce que vous auriez pu faire mieux. C’est la réflexivité si on veut dire un gros mot. Mais c’est important pour progresser, et s’en souvenir réellement (plutôt qu’avoir une vague culpabilité sur quelque chose que vous auriez « moins » mal fait que votre esprit torturé voudrait vous le faire croire)… En plus, vous verrez que des vraies erreurs, vous n’en faites pas tant que ça 😉
  6. Apprendre RAPIDEMENT à faire des recherches bibliographiques (et utiliser Zotero) : ça vous sera utile pour la thèse, mais aussi pour vos RSCA, et finalement pour votre quotidien… J’ai fait un billet sur la thèse (si vous voulez, je pourrai la mettre à jour bientôt), et dans un récent post sur le changement d’heure, un rappel sur PubMed et LiSSa. Il y a beaucoup d’autres sources ailleurs plus fournies : le site LEPCAM de @NdeChanaud, ou les vidéos Doctobib qui montre comment bien utiliser Zotero et faire une recherche bibliographique.
  7. Comprendre ce qui se dit lors des enseignements/groupes d’échanges de pratiques de médecine générale : parfois, ça peut être un peu difficile de parler tous le même langage, alors j’ai rappelé ici les principaux concepts utilisés en médecine générale, issus de la thèse de Marie-Alice Bousquet.
  8. Préparer un avenir plaisant. L’internat ne dure « que » 3 ans mais peut sembler long (d’ailleurs je crois qu’il m’a semblé plus long que mes 4 ans d’installation). Il n’est jamais trop tard pour changer ensuite de spécialité (droit au remord), de mode d’exercice… C’est l’occasion d’explorer, faire des DU, faire un peu d’enseignement, de recherche, de remplacer à la ville, à la campagne, rencontrer des gens qui font de l’échographie, des polygraphies, des ECG…
  9. Se positionner sur un clinicat de médecine générale rapidement, si l’enseignement et/ou la recherche vous intéresse. J’ai fait le bilan du mien quelque part par là ; tous les profils existent, mais le message est de ne pas attendre la fin des 3 ans pour s’y intéresser.
  10. Prendre du temps pour soi, ses amis et la non-médecine. Eh, les ECN sont derrière ! Il ne peut plus rien nous arriver d’affreux, maintenant. Et si ça ne va pas, parlez-en… Il y a trop d’internes qui se font du mal, souvent à cause de gens maltraitants (volontairement ou non). Tout ça n’en vaut pas la peine, surtout qu’il y a plein de voies de sorties, même si ce que vous faites ne vous plait pas ou plus. Vous avez 6 ans de médecine derrière vous, vous pouvez faire ce qui vous plait, que ce soit dans la médecine (Michel Cymes, Jean-Yves Nau, et plein de chroniqueurs radio ou télé), la littérature (Christian Lehmann, Jaddo…), le cinéma (Thomas Lilti), le one-man show (le sympathique Aviscène, rencontré la semaine dernière ;-)), les chaînes YouTube de vulgarisation (Asclépios, Primum non nocere, WhyDoc, à retrouver dans cette liste de vulgarisateurs par @stdebove), le YouTube hors médecine avec les jeux vidéo (@rifampicine), le sport ou encore… le mannequinat (Marine Lorphelin) ! La boucle est bouclée 😀

Amusez-vous bien ! 😉

 

EDITION JUIN 2019 : Il y a aussi le kit médical, et EBMFrance

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Si tu débutes ton internat lundi…

J’ai fini mon internat vendredi. Après 2 ans de pré-externat à arpenter les hôpitaux, 3 ans d’externat à côtoyer des internes pédagogues ou distributeurs de missions, puis 3 ans d’internat à essayer de faire partie de la première catégorie (essayer) sans jamais céder à l’esclavagisme d’externes, je vais poursuivre avec grand plaisir une activité libérale et universitaire.

Lundi, de nouveaux internes vont arriver dans les hôpitaux. Pour les accueillir, Thoracotomie a proposé sur son blog les 10 commandements de l’interne. J’avais envie d’ajouter un peu de poésie à votre vie d’interne, en adaptant très légèrement le célèbre poème de Rudyard Kipling, « If » (que je mets également en fin d’article).

Bon courage à tous les nouveaux entrants – nouveaux internes, nouveaux externes, nouveaux chefs de cliniques, nouveaux assistants/attachés/praticiens…

TU SERAS UN BON INTERNE…

Si tu peux garder la tête froide, accrochée,
Quand ceux autour de toi l’ont perdue et t’en blâment (1),
Ou croire en toi malgré un acte reproché (2),
En sachant tenir compte des reproches et blâmes,
Si tu sais patienter et survivre à tes gardes,
Si tu sais être berné(e) sans goût de vengeance (3),
Si tu sais enseigner sans humeur revancharde (4),
Sans être trop bon(ne), agir avec bienveillance…

Si tu sais rêver, sans chauffer tes ailes aux astres,
Si tu sais penser, sans faire des pensées ton but,
Si tu sais croiser le Triomphe et le Désastre,
Et fuir ces deux mensonges comme le scorbut,
Si tu peux supporter d’entendre tes propos
Changés par transmissions, et n’en être abusé(e),
Regarder ton travail s’élimer en copeaux,
Et le refonder avec tes outils usés (5)…

Si tu peux ne faire qu’un seul tas de tes victoires,
Et toutes les risquer sur un lancer de dé (6),
Si tu peux tout perdre et tout remettre en mémoire,
Sans jamais te plaindre de tes choix décidés (7),
Si tu peux forcer ton cœur, tes nerfs, tes tendons,
A te servir encore, malgré toute fatigue,
Et, quand il n’y a plus rien en toi, tenir bon,
Partir et ressourcer ton énergie prodigue (8)…

Si tu peux soigner les gens sans les abaisser,
Donner aux pauvres et aux riches le même accès,
Si nul ami ou rival ne peut te blesser,
Si tous les patients comptent pour toi, sans excès,
Si tu peux remplir les minutes successives
Par soixante secondes de chemin franchi,
Alors tes volontés seront compréhensives,
Et tu seras un bon interne, mon ami !

(1) Utile aux urgences !
(2) Il y aura toujours une voie veineuse centrale que vous aurez refusé de faire poser, un bilan hépatique mal surveillé…
(3) Vous tomberez au moins une fois sur un urgentiste qui voudra placer un patient âgé pour bilan de confusion, sans en faire le minimum syndical – parfois même en n’ayant uniquement fait confiance à l’externe débutant…
(4) Nous avons tous eu des internes terribles, qui nous donnaient des missions pénibles, nous prenaient pour leurs secrétaires, ne nous apprenaient rien, étaient perpétuellement stressés par l’image qu’ils renvoyaient d’eux… Ca ne sert à rien de faire subir la même chose aux externes qu’on encadre. Vraiment. Ne faites pas faire ce que vous détestiez qu’on vous impose. Vous pouvez trier vos bilans biologiques tout seul – à moins qu’il n’y ait un vrai intérêt pédagogique derrière…
(5) C’est quasiment une allégorie des tours professoraux hebdomadaires… ou de la thèse aussi.
(6) En gros, ne pas s’asseoir sur ses acquis, mais Kipling écrit ça bien mieux que je n’aurais su le faire…
(7) Une spécialité, ça se choisit, ça se droitauremordise pendant les 2 premières années ; l’exercice ultérieur, libéral ou hospitalier, se choisit aussi, ainsi que les horaires…
(8) Pendant l’externat, on se promet d’avoir une vie meilleure pendant l’internat. Cette promesse a tendance à s’effilocher au fil des semestres… Il ne faut pas oublier d’en profiter !

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Il m’a fait des dents

J’ai fini mes gardes de pédiatrie et avec elles, possiblement mes gardes hospitalières !

Je sais que je ne réalise pas encore tout à fait — théoriquement je devrais être en train d’écouter When Johnny Go Marching Home en boucle.

Mais bon, ça viendra sûrement. En attendant, pour fêter ça, je vous aurais bien résumé mes nuits passées à l’hôpital — dont je garde de nombreux souvenirs — mais Jaddo l’a déjà écrit avec brio cette semaine. Du coup, à la place, je vais vous raconter les urgences pédiatriques. Je vais vous en dresser trois tableaux…

Le premier tableau, c’est le « chef-d’œuvre » de la garde. C’est la consultation que les internes se racontent au moment du passage du téléphone de garde : « eh, hier, j’ai vu un purpura (fébrile, thrombopénique, palmo-plantaire à parvovirus B19 ou autre) / un abcès pelvien sur appendicite / une invagination intestinale aiguë / une sténose hypertrophique du pylore / une ostéomyélite… » Je pourrais y ajouter ces éléments de consultation satisfaisants mais que je ne racontais pas ; j’essaie d’éviter d’être puéril en donnant l’impression d’accrocher des bons points sur un tableau de chasse.

A entendu un souffle cardiaque inconnuChacun ses petits plaisirs honteux.

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Guide de survie en suites de couche

La maternité et les suites de couche sont une sorte de No Man’s Land entre sage-femmes, puériculteurs/trices, gynécologues, voire anesthésiste, endocrinologue, pédiatre… A côté de tout ce beau monde, l’interne (souvent de médecine générale) doit apporter des recommandations et faire des prescriptions aux récentes parturientes. Et c’est loin d’être aussi simple que chacun veut le prétendre !

Sauf que voilà, c’est le foutoir. Chacun y va de ses recommandations personnelles sur le bon délai pour faire une sérologie toxoplasmose, la pertinence d’un contrôle de glycémie, l’intérêt d’un traitement inhibiteur de lactation, la durée de l’anticoagulation après une césarienne, l’introduction d’une contraception à J3, J5, J10 (surtout que l’omniprésence des labos dans le service n’aide pas à avoir une information claire)…

Pendant mes 3 mois de stage en gynécologie, j’ai donc essayé de faire le tri entre les vraies informations et les habitudes qui se transmettent sans bien comprendre pourquoi (parfois à juste titre, parfois juste complètement à tord à partir de légendes urbaines de grossesses dès J3 du post-partum – avec un utérus même pas encore cicatriciel ?) Oh, c’est loin d’être parfait, mais avec ce « guide de survie en suites de couche », j’étais bien plus à l’aise en fin de stage que le premier jour, où je ne faisais que singer des ordonnances démodées. J’espère qu’il en sera de même pour vous 😉 (Et si vous êtes externe, ce guide pratique peut vous aider à mieux appréhender l’item 25 – suites de couche pathologiques)

Suites de couche (14021 téléchargements )

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RSCA 1 – Incendies, brûlures, intoxications

@Matt_Calafiore parlait de la validation des RSCA sur Twitter… ça m’a donné envie de vous faire partager ces Récits de Situations Complexes et Authentiques (RSCA) avec vous (voilà, c’est aussi simple).

Pour rappel, j’avais parlé des RSCA sur ce blog l’an dernier, sur le ton un peu plus humoristique…
Mon avis dessus n’a pas grand intérêt, je vais donc vous le donner : je pense que c’est un moyen intelligent de valider le mémoire de DES (Diplôme d’Etudes Spécialisées) en médecine générale, car il permet de s’habituer aux outils de recherche, sur de multiples questions, là où pour d’autres spécialités il faut faire un vrai mémoire (donc une seule recherche sur un seul sujet, exploré à fond).

Le côté pervers, c’est que j’ai l’impression que ça me ralentit dans d’autres recherches (j’ai un bouquin sur l’examen musculo-squelettique et l’envie de le lire, mais je me dis qu’il faut d’abord développer et écrire mes recherches sur des situations que j’ai vécu – alors que je voudrais aussi me former sur un examen rachidien, qui est mon lot quotidien…) et c’est un peu frustrant si vous publiez un ou deux articles durant votre internat de vous dire que dans une autre spécialité, ça aurait eu valeur de mémoire (bon, les case report ça peut mais c’est un peu abusé sans une grosse revue de littérature derrière). Bref, ce n’est pas du tout orienté vers la publication et le partage de nos recherches.

Pour ce dernier point, j’ai donc décidé de corriger ça en partageant avec vous mes RSCA. J’aurais moins l’impression de l’avoir fait pour le laisser sur un serveur, lu par personne (par manque de médecins généralistes enseignants suffisants pour nous former et lire nos RSCA actuellement – une dizaine pour 750 étudiants à Lille).

Bonne découverte… (pendant ce temps je vais aller essayer de corriger le problème de liens lors de changement de pages, relevé par @deepdeep59). (ah bah ça y est, ça a été plus vite que prévu, WordPress est terriblement accessible, par rapport à Drupal – même si la finalité n’est pas du tout la même.)

RSCA 1 - Incendies : brûlures, intoxications (10375 téléchargements )

J’ai viré les éléments permettant de retrouver les patients ou médecins – si jamais vous êtes l’un d’entre eux et trouvez ça insuffisant, n’hésitez pas à vous signaler.

D’autres RSCA suivront, mieux : plus courts, plus orientés MG, avec une bibliographie sous Zotero (miam, le bien absolu !), avec des conclusions plus claires. Celle ici est simple : j’achèterai un appareil de dépistage automatique de monoxyde de carbone en m’installant !

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