[Avent 2024 – Ecrire sa thèse] – 24/24 – Epilogue

La thèse est finie et valorisée… et si vous deveniez à votre tour directeur de thèse ?

A quoi sert le directeur de thèse ?

Le directeur de thèse peut intervenir à toutes les étapes dans tout ce qui a été cité :

  • pour aider à trouver un sujet : en « brainstormant » (tempêtant ainsi à deux cerveaux), en incitant à chercher dans des thèmes hors médecine pure, en aidant à identifier des bases utiles, en apportant une expertise sur ce qui serait ou non un bon sujet (faisable, pragmatique, etc.) ;
  • pour (re)motiver le thésard à toute étape : un simple mail « où en es-tu dans ta thèse ? » peut permettre de relancer un travail en berne… Parfois, le problème est de recommencer à écrire, alors qu’en 2 jours on a écrit 10 pages…
  • pour expliquer très tôt ce qui est attendu : la taille courte de chaque partie pour une thèse-article, l’importance d’avoir des sources pour tout…
  • pour proposer un modèle personnalisé de thèse ; à défaut, pour être en mesure d’aider pour la création d’un sommaire, d’un saut de page, pour mettre une seule page en paysage, pour corriger un tableau raté, etc. ;
  • pour établir un rétro-planning éventuellement, si c’est le souhait de l’interne (au début, ou tardivement dans l’écriture) ;
  • pour répondre aux questions diverses et variées, sur Word, Excel, Zotero, PubMed, etc. ;
  • pour guider à la formulation de la question de recherche, du titre, etc. ;
  • pour valider (et tester) le questionnaire avant envoi ;
  • pour aider à trier ce qui relève des résultats pertinents ou non ;
  • pour réorganiser les sections de l’introduction, de la méthode, des résultats, de la discussion, des annexes… Il peut parfois créer ou supprimer un chapitrage, avec une vision plus « longitudinale » du travail qu’il découvre à un stade où l’interne a déjà écrit et réécrit plusieurs fois et peut manquer de recul ;
  • pour relire, commenter, corriger, vérifier la mise en forme… plusieurs fois et patiemment ! Il faut traquer les veuves et orphelins et les sauver à coups d’espaces insécables : avoir Antidote peut aider pour faire un rapide passage d’amélioration typographique. Attention, le but n’est pas de tout réécrire à la place de l’interne ou de faire sa thèse, qui peut être un écueil des premières directions…
  • pour supprimer sans sentiment les phrases inutiles auxquelles n’est attaché que l’auteur ; les mots superflus sont également effacés (« chez les sujets adultes » devient « chez les adultes » par exemple) ; les phrases asymétriques sont aussi remises dans le bon ordre avec un oeil neuf ;
  • pour apporter une expertise supplémentaire parfois (par exemple, sur une thèse sur le vaccin contre le zona, penser à parler du vaccin contre la varicelle ; faire le lien avec d’autres travaux, etc.) ;
  • pour aider à trouver un jury de thèse ;
  • pour relire la présentation, la commenter, corriger…
  • pour rassurer et être un soutien jusqu’à la soutenance, où il pourra raconter des choses amusantes ou pertinentes, voire « débunker » un souci identifié dans la thèse écrite ou la présentation orale.

Avec la soutenance, une bonne direction de thèse peut prendre facilement 20 heures (parfois moins… parfois plus, voire beaucoup plus selon l’interne encadré, selon la complexité du sujet, si vous cherchez à transformer la thèse en article, la présenter en congrès, etc.) Ce n’est pas un engagement à la légère… mais ça n’est pas non plus un job à plein temps.

Pour échanger avec l’interne, il existe beaucoup de solutions. Je travaille beaucoup par mail pour le caractère asynchrone, très pratique ; d’autres préféreront les rencontres présentielles, le téléphone, les visios…

Dans les échanges sur la thèse elle-même, qu’ils soient sur un fichier partagé en ligne (Google Docs, OneDrive, LibreOffice Online…) ou en local (Word, LibreOffice, etc.), l’outil à maîtriser est le suivi des modifications. Dans Révision, vous devez cocher « suivi des modifications » à chaque relecture.
Toutefois, si vos propres corrections vous perturbent à la lecture, vous pouvez ne pas les afficher en cliquant sur « Afficher pour la révision > passer de Toutes les marques à Aucune marque » (ou en décochant dans les « options de marquage ».

Il convient d’expliquer à l’interne qu’il ne doit surtout pas refaire les modifications faites en suivi des modifications : il peut les accepter ou les refuser (en général, il peut faire « accepter tout et arrêter le suivi »… ou tout accepter, une à la fois, ce qui peut être long parfois mais instructif sur le travail fait par le directeur).

A quoi sert… d’être directeur de thèse ?

Etre directeur de thèse vous permet d’aider bénévolement un futur confrère (dans le respect du serment d’Hippocrate de rendre à ses pairs ce qu’on a reçu de leurs pères…). Ca lui permettra de poursuivre son cursus, s’installer… Ca vous permet de partager votre expérience, votre savoir-faire…

Etre directeur de thèse, ça vous permet aussi de continuer à vous former, à vous ouvrir l’esprit sur des thématiques que vous n’auriez pas forcément exploré (si vous laissez libre cours à vos internes, c’est évidemment moins vrai si vous imposez en monothématique dans un but d’avoir un CV personnel cohérent pour votre carrière).

Etre directeur de thèse, c’est avoir des sujets de recherche qui pourront donner lieu à des présentations en congrès, des articles et faire avancer la science dans votre discipline. Ca valide votre redevance pédagogique si vous accueillez des internes au cabinet… Et puis, vous serez toujours une petite partie du cursus de votre thésard, ce qui est sans doute le plus gratifiant dans tout ça.

Malgré tous ces indéniables côtés positifs, être directeur de thèse nécessite du temps (20 heures environ disais-je, mais ça peut vraiment être plus), de la disposition d’esprit, etc.
Il y a dans certaines spécialités (médecine générale notamment) un ratio « interne / directeur de thèse potentiel » très important qui peut vous amener à accepter largement, et crouler littéralement sous les demandes, voire sous les directions (jusqu’à 20 simultanément pour ma part, ce qui est un peu trop).

Il faut donc savoir dire non lorsque vous manquez de temps (entre votre vie personnelle, professionnelle, facultaire, etc.) ou lorsque ça sort de vos envies ou votre champ de compétence. Essayez quand même de ne pas sélectionner sur des critères plus personnels : tout le monde a besoin d’un directeur — même s’il écrit ou ponctue mal.

La fin…

Voilà, Petit Papa Noël va passer… (il vient déjà de finir d’envelopper les cadeaux). C’est donc la fin du calendrier de l’avent et la fin de cette série de billets. J’espère qu’elle pourra vous être utile ! Si vous avez des questions, n’hésitez pas !

Lors des premiers échanges, Choupitigue et Fixing Things sur Blueskky m’ont parlé de « Assieds-toi et écris ta thèse« , une vidéo sur le sujet traité ces derniers jours et notamment la procrastination, les processus d’écriture.

J’ai appliqué ce que je recommande : j’ai fait un premier jet en écrivant vite… ces billets seront améliorés au fil des semaines, mais je suis très content que ça existe (enfin) quelque part ! En 24 jours, j’ai écrit 42 000 mots, soit 240 000 caractères. J’ai échoué à plusieurs reprises dans ma vie à faire un NaNoWriMo… mais sur la rédaction de thèse, j’ai réussi !
Mon but était aussi de me prouver que je pouvais avoir un rythme régulier (vespéral…), et peut-être mettre à profit cette aptitude pour (enfin) avancer ou finir les nombreux projets d’écriture que j’ai un jour envisagés… et les suivants.
Il est temps de vous souhaiter de bonnes fêtes de fin d’année et vous retrouve l’an prochain, ici, sur d’autres sites, en vrai, en congrès, par mail, sur Twitter, sur Bluesky, sur Facebook, ou ailleurs… pour de nouvelles aventures !

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[Avent 2024 – Ecrire sa thèse] – 23/24 – Valoriser son travail : prix, congrès, article, journalistes, Nobel, etc.

(On réarme démographiquement le pays en freelance, et on se retrouve un 23 décembre à envelopper des cadeaux pendant que les enfants dorment, et à écrire un billet de blog à 23h30).

La thèse est finie… et après ?

Vous allez rire : je viens de redécouvrir que j’avais déjà fait une synthèse du sujet « préparer sa thèse » en juin 2015, à 6 mois de mon début de clinicat (j’étais bien motivé !)

Faut-il forcément un après ?

La thèse est un document public (généralement), accessible à tous sur SUDOC, dans les bibliothèques. Chaque faculté les met maintenant à disposition (pour Lille, c’est sur Pepite), avec un référencement Google qui peut aider à la diffusion (exemple d’un thésard qui a travaillé sur la « médecine dans le Boulonnais pendant la seconde Guerre Mondiale », et qui reçoit encore plusieurs fois par an des appels de passionnés d’histoire locale qui sont tombés sur le PDF de sa thèse en accès libre en cherchant un nom, un évènement…)

On retrouve par exemple la thèse de Georges Clémenceau de 1865 : n’en déplaise au chanteur Raphaël, peut-être retrouvera-t-on dans 150 ans votre travail pour le relire d’un oeil neuf…

Néanmoins, il y a plusieurs intérêts à diffuser votre thèse ailleurs :

  • toucher un autre public, qui pourra immédiatement en prendre connaissance ;
  • échanger avec d’autres professionnels ; créer des ponts entre différents domaines de recherches, différentes expertises, différents points de vue ;
  • faire évoluer les pratiques en accord avec votre recherche : c’est un peu le but ultime ;
  • valoriser votre travail dans votre CV : c’est très pragmatique, mais si vous visez une carrière universitaire (ou de maître de conférences associé normalement), ou même pour passer le concours de praticien hospitalier, c’est toujours mieux d’avoir publié.

Cet « après thèse » peut être piloté par vous-mêmes (c’est idéal… mais rarissime) ou par votre directeur de thèse, s’il est motivé et disponible (c’est assez rare aussi !)

Informations du public et des professionnels de santé

Une première piste de diffusion est via :

  • les réseaux sociaux (Twitter/X, Facebook, Bluesky, Tiktok, Instagram… ça ne manque pas !) ;
  • des revues locales, des réseaux de soins (FMC locale, etc.) par exemple sous forme « d’article du mois », de « thèse du mois » ou autre ;
  • la newsletter des organismes (Ordre des Médecins, ARS, URPS, etc.) ;
  • la presse, notamment écrite et spécialisée (Egora, Le Quotidien du Médecin…), ou si le sujet s’y prête éventuellement généraliste et grand public (PQR type La Voix du Nord, Ouest-France, ou nationale type Le Parisien, Le Monde, l’Express, etc.)…

Tout dépend de qui peut être intéressé par votre travail.

Présentations en congrès

Une autre piste de diffusion est la présentation en congrès. En médecine générale, citons notamment :

  • le Congrès Médecine Générale France (CMGF) du collège de la médecine générale, ayant lieu à Paris en mars ;
  • le Congrès National des Généralistes Enseignants (CNGE) du collège éponyme, ayant lieu en novembre/décembre, dans une ville « tournante » ;
  • le Congrès Médecine Générale Océan Indien (CMGOI), en avril ;
  • la WONCA Europe en juillet, dans une ville « tournante » d’Europe (en anglais).

La présentation peut être « affichée » (poster) ou « orale » (communication orale). Les deux ont leurs avantages et inconvénients, qu’on pourrait déjà résumer ainsi :

  • le poster peut être vu par 1000 personnes… mais il est souvent survolé, et juste « vu » ;
  • la communication orale permet de développer votre propos, qui sera entendu et compris… mais il peut être dans une salle de 15 personnes dont 4 présentateurs.

Mon conseil principal est : lisez le guide de soumission, pour savoir comment le comité scientifique va vous noter (c’est quasiment la garantie d’être accepté).

Publications dans des revues

Vous pouvez publier dans une revue nationale ou internationale, référencée ou non, payante ou non…

Rappelons ici quelques règles de style :

  • le style n’est pas une obligation, mais une aide… Einstein disait « If you are out to describe the truth, leave elegance to the tailor » ; ça n’interdit bien sûr pas de bien écrire ! Si le lecteur-reviewer peine à lire votre introduction, il risque d’être en moins bonne disposition pour apprécier votre travail ;
  • il faut être clair ; vous pouvez entretenir un faux suspens pour donner envie de lire dans la structure (l’objectif est amené joliment, la réponse apportée est claire : voilà qui est bien réalisé) ;
  • une méthode simple et claire est préférable à quelque chose de très exotique qui semble l’embrouille ; si ça a besoin d’être très complexe pour démontrer quelque chose… peut-être qu’il y a anguille sous roche !
  • évitez les masses de définitions ou calculs difficiles à comprendre : privilégiez des tableaux synthétiques et de bons graphiques attractifs.

Quelques messages clés sur le processus même de soumission :

  • méfiez-vous des revues prédatrices : vous pourrez trouver des informations sur ce sujet dans ce billet sur « le meilleur article de tous les temps » ou dans celui-ci sur les revues prédatrices ;
  • il faut lire les recommandations aux auteurs de la revue visée (et utiliser les styles Zotero de la revue) ;
  • il faut soumettre à une seule revue à la fois… et être très patient !
  • tous les auteurs listés prennent responsabilité publique du contenu : ils doivent avoir été impliqués avec le contenu… Ne vous sentez pas obligés d’impliquer tous ceux à qui vous avez parlé un jour de votre article ! Si besoin, utilisez la section remerciements ;
  • l’ordre des auteurs importe : premier et dernier auteurs sont les meilleures places, suivies par 2ème, puis 3ème et avant-dernier, et enfin les autres positions ;
  • lors de la soumission vous aurez besoin de l’adresse mail, de l’affiliation de chacun des auteurs, de leurs conflits d’intérêts… Certains journaux demandent aux auteurs de spécifier leur rôle dans le manuscrit : study planning, data collection, data analysis, manuscrit writing, manuscrit editing…
  • soumettre c’est assez long et un peu pénible.
  • Le retour a lieu quelques semaines ou mois plus tard : accepté, révisions mineures, rejeté mais resoumission possible (très fréquent : revise and resubmit – plutôt positif en fait), pas de resoumission (pas le bon journal souvent).
  • La resoumission se fait avec une lettre pour les reviewers reprenant les critiques point par point (globalement, il faut se fier à leur avis bénévole et souvent justifié : ne pas se contenter de se défendre en disant « c’est un con »). Vous devez répondre à toutes les remarques… mais évidemment vous n’êtes pas tenu de tout accepter (vous pouvez refuser en argumentant).
  • une fois que tout est fini, il faudra encore re-re-re-lire le « final proof » ou « bon à tirer » pour dépister les dernières erreurs.

Si le sujet vous intéresse, j’en ai parlé dans le parcours « de la thèse à la publication » puis dans l’itinéraire d’un article publié partie 1 et partie 2. On y parlera d’open access, qui soumet, quel ordre des auteurs, d’impact factor ou encore de points SIGAPS (Système d’Interrogation, de Gestion et d’Analyse des Publications Scientifiques, créé à Lille et utilisé depuis 2007 pour évaluer les publications scientifiques)…

Votre thèse peut être publiée au format article (telle qu’écrite) mais aussi être exploitée pour :

  • un edito / une tribune d’opinion où vous présentez votre point de vue argumenté ;
  • une revue narrative (synthèse et évaluation de littérature récente, que vous avez faite pour la thèse) ;
  • une lettre à l’éditeur (un format court de 200-300 mots, où aucun mot inutile n’a sa place, avec 1-2 tableaux/figures et 5-10 références). Il peut s’agir parfois d’une réponse (polie et claire) à un article récemment publié par le journal (limitée dans le temps), comportant un problème identifié modifiant sa conclusion principale ;
  • un cas clinique (case report) : introduction, description précise (signes, symptômes, histoire médio-sociale, traitements, résultats d’examen, diagnostics différentiels, diagnostic final, traitements, devenir), discussion (interprétations, ce que ça suggère, questions pour d’autres recherches) et références

Participation à des prix

Les prix méritent qu’on s’y intéresse, parce qu’ils demandent souvent peu d’investissement (la plupart du temps, ça prend 5 minutes à 1 heure de travail) et ça peut rapporter de l’argent ! (Tout l’inverse des articles : beaucoup d’investissement qui ne rapportera jamais rien financièrement). 

Tout directeur de thèse peut donc rappeler à ses thésards les prix suivants, classés par date limite de soumission : (Légende : N = année en cours).

  • Prix de thèse de la faculté de médecine : ça, ça n’est pas dépendant de vous, mais de votre jury de thèse, qui peut soumettre au jury annuel de la faculté, si ça existe encore (ça n’est plus le cas à Lille)… Ce prix peut donner accès à la mention « lauréat de la faculté de médecine ».
  • Prix de thèse du département / du collège local : là, à part vous renseignez localement… Par exemple à Grenoble, ils ont le prix du collège interalpin des généralistes enseignants.
  • Prix de thèse de l’URPS : là encore, renseignez-vous localement… Pour l’URPS des Hauts-de-France :
    • thèmes : Prévention/dépistage, Organisation des soins, Amélioration des pratiques médicales en médecine libérale
    • thèse de l’année N-1
    • soumise avant fin janvier N (à noter qu’on peut soumettre à tout moment de l’année, sans date de début, donc y compris le lendemain de la soutenance de thèse…)
    • par mail, à récupérer sur le site de l’URPS (prix-these@urpsml-hdf.fr), avec 1 CV, la thèse en PDF, une version article courte en 6000 signes (résumé élargi donc), 1 copie du diplôme, le règlement signé
    • (à noter qu’il existe une grille en 30 points sur laquelle est jugé ce travail ; la grille n’est pas rendue publique, ce qui est dommage, et favorise probablement ceux qui pourraient la connaître – les lauréats étant régulièrement des thésards des membres du jury…)
    • remise lors de la journée d’installation en avril-mai N (prix 2000€ – 1500€ – 1000€ pour les 3 lauréats)
  • Prix Alexandre Varney de l’ISNAR-IMG : 
    • Thème : tout ce qui peut concerner notre futur métier de médecin généraliste et la manière dont nous y sommes préparés, la formation, son contenu, mais aussi tous les à-côtés d’une vie d’interne, les différentes façons d’y faire face, etc…
    • thèse de l’année N-1 ou N (ou mémoire, article, vidéo, BD)
    • soumise avant janvier N
    • par courrier en 4 exemplaires au siège social de l’ISNAR-IMG
    • remise lors du congrès de l’ISNAR en février N (prix 1000€, trophée et présentation)
  • Prix de l’Académie de Médecine (nombreux prix, certains tous les ans, d’autres tous les deux ans, certains créés, d’autres disparus ou regroupés…) : en général, plutôt pour des gens en thèse de science, ou qui ont déjà quelques publications à leur actif quand même…
    • Thèmes : très variés, notamment :
      • Prix généraux « pour travaux jugés dignes par l’Académie » : prix de l’Académie nationale de médecine, prix Achard-Médecine, prix Jansen, prix de la société des eaux minérales d’Evian-les-Bains, prix Eloi Collery, prix Léon Baratz Docteur Darolles…
      • Prix du ministère de la jeunesse et des sports (biologie appliquée aux sports) ; prix Albert Creff (recherche fondamentale ou pratique concernant la nutrition et l’hygiène de vie appliquées à l’activité physique et au sport)
      • Prix Albert Sézary (jeune médecin ou chercheur digne d’intérêt)-
      • Prix Drieu-Cholet (travaux sur le cancer ou les maladies vasculaires)
      • Prix Maurice-Louis Girard (biochimie ou immunologie clinique)
      • Prix Elisabeth Taub (recherche toxicologique, risques toxiques des produits qui nous entourent) ; prix Edouard Bonnefous (travaux sur l’environnement et les conséquences sur la santé)
      • Prix Janine Rouane-Crépeaux (jeune médecin/chercheur, santé des femmes et gynécologie-obstétrique) ; prix Jacques Salat-Baroux (reproduction humaine)
      • Prix alimentation nutrition (études originales sur l’alimentation et la nutrition humaine et animale)
      • Prix Charpak-Dubousset (prix franco-chinois pour l’innovation collaborative dans le domaine de la santé)
      • Prix Etienne Chabrol (insuffisance hépatique de l’enfance)
      • Prix de cardiologie Lian-Escalles, Jean Di Matteo (maladie du coeur ou des vaisseaux)
      • Prix Auguste Secrétan (étudiant en médecine jusqu’à interne, ayant fait un travail pouvant aider au soulagement de la douleur)
      • Prix Joseph-Antoine Maury (soulager ou atténuer la souffrance physique humaine)
      • Prix Léon Lanoy (pharmocodynamie, ou pathologie exotique)
      • Prix Deschiens (maladies infectieuses ou parasitaires)
      • Prix de neurologie Victor et Clara Soriano, Henri Baruk (neurologie)-
      • Prix Aimée et Raymond Mande (maladie de Parkinson ou leucémie chronique)
      • Prix lutte contre l’alcoolisme (préventif et curatif, compréhension des désordre induits par l’alcool)
      • Prix lutte contre le tabagisme (préventif et curatif)
      • Prix Jacques Mirouze-Servier (diabète) ; prix Léon Perlemuter (endocrinologie ou diabétologie, avant 50 ans) ; prix André Lichtwitz (jeune médecin ou chercheur, endocrinologie générale ou équilibre phosphocalcique) ; prix Gilberte et Jacques Tacussel (mécanismes conduisant au diabétique, amélioration des traitements anti-diabétiques, outils physiques ou numériques facilitant l’adaptation du traitement ; les moyens peuvent financer des dépenses de fonctionnement, d’achats d’équipements ou d’un post-doctorant…)
      • Prix de chirurgies… Prix Belgrand-Chevassu (jeune chirurgien chercheur en anatomopathologie) ; Prix Henri Mondor (urgences chirurgicales) ; Prix Emile Delannoy-Robbe (jeune chirurgien sur la chirurgie expérimentale ou clinique) ; Prix d’urologie (ça parle tout seul)
      • Prix d’ophtalmologie : Prix Raymonde Destreicher (médecine des yeux) ; Prix Prospère Veil (étudiant en ophtalmologie ou médecin chercheur digne d’intérêt…)
      • Prix Jean-François Ginestié (jeune chercheur, imagerie médicale du système vasculaire ou de l’appareil ostéo-articulaire)
      • Prix de cancérologie : Prix Prince Albert 1er de Monaco (diagnostic ou traitement des cancers) ; Prix Paul Mathieu (recherches, ouvrages ou organismes ayant pour but la lutte contre les tumeurs malignes) ; Prix Amélie Marcel (traitement des leucémies) ; Prix Berthe Péan, Antoine et Claude Béclère (cancérogenèse et traitements des cancers) ; Prix Henry et Mary-Jane Mitjavile (lutte contre le cancer… puis quand le cancer sera jugulé, on passera à un autre fléau !) ; Prix Gallet et Breton (progrès techniques ou thérapeutiques relatifs à la cancérologie) ; prix cancer (travaux dans le domaine du cancer)
      • Prix Michel Noury (pour celui qui mettra au point un traitement guérissant clinique la rage chez l’Homme !)
      • A noter 2 prix littéraires : Prix Jean Bernard (oeuvre littéraire sur la médecine) et Prix d’histoire de la médecine de la société d’histoire de la médecine et de l’académie nationale de médecine (récompense un ouvrage)
    • il est intéressant d’aller voir les lauréats des précédentes années pour juger du niveau et de la pertinence d’une soumission ou non quand même…
    • soumis entre le 15 novembre N-1 et le 15 février N 
    • par courrier en 2 exemplaires avec candidature, CV et tirés à part + version électronique à administration@academie-medecine.fr (cf. règlement ici)
    • annonce en octobre-novembre N (prix de 325€ à 40 000€…)
  • Prix « Grands prix du Généraliste » : 
    • Thème : organisation des soins (mode d’exercice innovant), première expérience
  • Prix « Groupe Pasteur Mutualité » : 
    • Thème : thérapeutique, prévention médicale, innovation en santé
    • soumis avant novembre N
    • par mail sur leur site (prix 1500€ chacun pour les 6 lauréats)
  • Prix de thèse du CNGE+ prix de la MSA :
    • thèse de juillet N-1 à juin N,
    • soumis entre mars et septembre N,
    • par mail sur le site du congrès du CNGE
    • remise en novembre N lors du congrès annuel (prix 1500€ et présentation lors de la cérémonie de clôture)
  • Prix de thèse d’histoire de la médecine Georges Robert : 
    • thèse d’octobre N-2 à octobre N
    • soumis avant le 31 décembre N
    • par voie postale à la BIU de Paris 6 (cf. règlement)
    • remise ensuite (prix 500€ et une médaille de la société)

Il existe également des prix « spécifiques », dont voici quelques exemples en gériatrie (le site de la Société Française de Gériatrie et Gérontologie en liste quelques-uns)  :

  • Prix Fondation de France / Médéric Alzheimer : 
  • Prix Joël Ménard : 
    • Thème : recherche clinique et translationnelle, recherche en sciences humaines et sociales, recherche fondamentale
    • soumis avant mai N
    • candidature sur le site dédié
  • Prix Edouard et Louis Chaffoteaux : 
    • Thème : la recherche biologique en vieillissement et sénescence ; la recherche clinique en gériatrie ; les sciences humaines et sociales concernant les problématiques liées au vieillissement et à la prise en charge des patients âgés.
    • Prix occasionnel (tous les 3-4 ans)

Généralement, les congrès proposent également des prix pour les thèses (par exemple la société française d’accompagnement et de soins palliatifs, le congrès national de médecine et santé au travail, la Société française de pharmacologie et thérapeutique…). En dehors de la médecine générale, c’est aussi le cas de certaines associations ou sociétés savantes, souvent pour les internes/jeunes médecins de la spécialité (ANOFEL pour la parasitologie et mycologie, SFC pour la cardiologie…)

Enfin, il est tout à fait possible d’imaginer que la thèse consiste à diffuser un livre ressource pour professeurs contribuant à l’enseignement de la médecine pour une tranche d’âge bien définie… et rentrer dans les critères du prix du livre d’enseignement scientifique de l’Académie des Sciences par exemple. L’Académie des Sciences propose d’autres prix (notamment Jean-Pierre Lecocq et grand prix de cancérologie de la fondation Simone et Cino Del Duca), qui ne sont pas vraiment accessibles pour des thèses d’exercice 😉

Il y a également des prix de littérature médicale, par exemple Le goût des sciences (prix du livre scientifique tout public et jeunesse 9-13 ans)

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[Avent 2024 – Ecrire sa thèse] – 22/24 – Préparer et présenter sa thèse

Il faut déjà connaître la composition possible dans votre faculté (ici à Lille), définie par l’arrêté du 12 avril 2017 :

  • au moins trois membres
  • dont le président du jury, professeur des universités titulaire des disciplines médicales (un médecin des armées peut faire partie d’un jury de thèse : lorsque ce praticien est professeur agrégé du Val-de-Grâce, il peut présider le jury) ;
  • Pour la médecine générale, le jury peut être composé en tant que de besoin d’enseignants associés de médecine générale, à l’exception de son président.
  • Pour les étudiants de troisième cycle des études de pharmacie affectés dans la spécialité biologie médicale, la thèse conduisant au diplôme d’Etat de docteur en pharmacie est soutenue devant un jury présidé par un enseignant-chercheur habilité à diriger des recherches, titulaire des disciplines pharmaceutiques. Le jury de thèse est composé d‘au moins trois membres désignés par le président de l’université sur proposition du directeur de l’unité de formation et de recherche dispensant des formations pharmaceutiques. Deux membres du jury sont titulaires du diplôme de pharmacien ou du diplôme d’Etat de docteur en pharmacie (un praticien des armées peut faire partie d’un jury de thèse. Lorsque ce praticien est professeur agrégé du Val-de-Grâce, il peut présider le jury.)

En pratique pour la médecine générale :

  • un président PU des disciplines médicales de la faculté où vous soutenez (qui ne peut pas être votre directeur de thèse)
  • un premier assesseur, enseignant de médecine générale (MCA, PA, MCU, PU) ;
  • un deuxième assesseur, docteur en médecine (ou docteur des universités) ; il s’agit en général du directeur de thèse (sauf s’il prend la place du 1er ou 2ème assesseur en raison de son statut universitaire)
  • de façon facultative, un (ou deux) autres assesseurs, au moins docteur (en médecine ou des universités).

Si vous ne savez pas qui est MCA, MCU, PA, PU… la faculté a souvent la liste des « titres et grades des MCU et PU » facile à trouver via une recherche Google (ici à Lille par exemple). Notez également que le président est normalement le plus ancien nommé PU, si vous avez plusieurs PU dans le jury ; toutefois, si pour une raison personnelle vous souhaitez que ça ne soit pas le cas, c’est possible (sous réserve de l’acceptation des 2 PU concernés…)

Comment trouver un jury et une date ?

Dans l’ordre, je vous conseille :

  • de réfléchir avec votre directeur de thèse sur quelques dates potentielles (et un jury), au moins 3 (voire 6) mois en avance ;
  • de contracter le bureau des thèses pour s’assurer de la disponibilité d’au moins une salle sur les dates choisies avec votre directeur (éventuellement pré-réserver 1 à 3 créneaux si cela est faisable, en diversifiant – 14h, 16h, 18h) ;
  • contacter le président de jury choisi en lui proposant (dans un mail court) d’être membre de jury, en précisant le titre (et/ou sujet), le nom du directeur de thèse, et en lui donnant d’emblée les dates possibles ! Il est inutile d’envoyer un premier mail pour savoir s’il (elle) sera intéressé(e) : la réponse est normalement oui, en tant qu’universitaire, choisi de concert avec votre directeur de thèse ! Le frein, c’est l’agenda : donnez les dates d’emblée pour être fixé ! En cas de blocage, n’hésitez pas à demander au secrétariat des informations sur le fonctionnement (certains peuvent souhaiter un rendez-vous préalable pour discuter du sujet, etc.)
  • si le président est disponible sur une ou plusieurs dates, proposez-les rapidement à un deuxième assesseur : définissez une stratégie avec votre directeur de thèse sur qui contacter, dans quel ordre, en fonction des dates pré-choisies (inutile de proposer à un enseignant présent le jeudi à la fac si votre thèse est un mercredi…), de la thématique, etc.
  • en cas de refus, passez à un assesseur suivant (ne demandez pas à 10 assesseurs en parallèle, meilleur moyen de vous griller !) ;
  • en cas d’acceptation, validez la date auprès du bureau des thèses et refaites un mail avec tout le jury en copie pour préciser que la date est bien retenue, afin que tout le monde confirme dans son agenda !

Ce n’est pas la seule solution bien sûr : vous pouvez aussi utiliser des outils de planification tels que Doodle ou autre… mais pour organiser une thèse avec 4 personnes, c’est sans doute un peu excessif et impersonnel.

Vous aurez ensuite des documents à faire remplir et signer par votre jury, pour la soutenance, pour l’après-soutenance, un quitus à récupérer auprès de la bibliothèque… bref, quelques démarches administratives à anticiper au moins 4 à 6 semaines avant la soutenance.

Quel est le protocole pour la thèse ?

Là aussi, il y a des pratiques variables selon les facultés, mais souvent :

  • le thésard porte une toge/robe universitaire toute noire, disponible sur place (pas de couleur tant qu’on n’est pas docteur…) ;
  • le public est debout, s’il le peut, quand le jury est debout (comme lorsque le directeur d’école débarquait dans la classe en primaire) : ce n’est pas grave si ce n’est pas fait, mais c’est le protocole habituel ;
  • une fois le jury entré, toute l’assistance debout, le président annonce le thésard, lit le titre, donne la parole pour 15 à 20 minutes (maximum) puis invite tout le monde à s’asseoir (… sauf le thésard s’il peut être debout) ;
  • après la présentation, le président invite le thésard à venir s’asseoir sur une chaise face au jury, puis donne la parole au dernier assesseur (en général le directeur de thèse) placé à une extrémité… puis à l’avant-dernier (à l’autre extrémité), etc. jusqu’à lui-même (par ordre d’importance universitaire croissante en quelque sorte) ;
  • cette discussion avec le jury peut être source de questions, d’échanges…
  • une fois terminé, le jury se lève pour délibérer à côté (donc tout le monde se lève – théoriquement pas d’applaudissement à ce stade de grand suspens !) ;
  • le jury revient dans la salle (à nouveau tout le monde est debout), et donne le résultat de la délibération, qui sera positive normalement…
  • le président enchaîne avec l’éventuelle mention, puis en proposant de lire le serment d’Hippocrate en levant la main droite ; le serment est disponible sur le pupitre et je vous invite à le lire à voix basse une fois avant le début de la thèse, pour éviter de trébucher sur des mots tels que « l’opprobre »
  • une fois fini, la salve d’applaudissements peut retentir dans la salle !
  • le président vous remet l’attestation de docteur en médecine, à ne pas perdre (à photocopier…) ; vous pourrez envoyer une copie à l’Ordre des médecins (avec le DES) et ainsi être inscrit au tableau ;
  • classiquement, si vous faites un pot de thèse ensuite et que vous souhaitez inviter le jury, vous pouvez le faire à ce moment-là (ou le faire plus tôt) ;
  • en général, la famille veut faire quelques dernières photos de vous habillé en robe noire, parce que c’est assez rare ;
  • et 6 à 12 mois plus tard (environ), vous pouvez revenir au bureau des thèses et échanger l’original de l’attestation de docteur en médecine contre votre vrai diplôme de docteur en médecine (celui qui ressemble au baccalauréat par exemple, avec toutes les marques limitant la falsification) ; cette étape est oubliée par la moitié des gens et le bureau des thèses croule sous les diplômes depuis les années 50.

Peut-on filmer ou prendre des photos de la soutenance de thèse ?

Il est difficile de répondre de façon définitive pour toutes les facultés et tous jurys. Mais globalement : oui.

Depuis 2020 et les thèses en visio aux débuts de la pandémie COVID, de plus en plus de thèses sont filmées, parfois transmises par Zoom pour les invités qui ne peuvent pas venir… n’hésitez pas à vous renseigner auprès de l’appariteur qui viendra vous guider pour la diffusion de la présentation, à Lille par exemple il y a une caméra sur place pour Zoom.

Il ne faut bien sûr pas que l’éventuelle captation gêne la soutenance… Mais si une caméra filme en fond, et s’il y a des photos ou films pris de votre serment d’Hippocrate, tout va bien ! Le président incite parfois même à le faire, lorsque le public hésite à sortir discrètement un appareil…

De manière très générale, le jury souhaite que la soutenance soit un joli moment, pour clôturer (ou pas) votre aventure au sein de la faculté, face à votre famille et/ou vos amis.

Et ma présentation dans tout ça ?

Voici une dizaine de règles à suivre (ou pas) pour votre présentation.

Règle n°1 : Programmez le temps de parole

En général, à Lille, c’est 15 à 20 minutes. Personne ne vous dira « oh là là, 15 minutes c’est trop court et concis, tu aurais dû parler davantage »…

Le jour de la soutenance, vous allez un peu bafouiller, votre rythme va un peu baisser… Il faut donc mieux prévoir 15 minutes, et parler avec l’esprit tranquille en sachant que vous ferez peut-être 17-18 minutes. Si vous partez sur une base de 20 minutes, vous allez stresser inutilement.

Règle n°2 : Choisissez le format

Il n’est pas gravé dans le marbre que la présentation doit être faite sur un PowerPoint. Vous pouvez le remplacer par un autre logiciel de présentation, comme Keynote sur Mac, ou en ligne type Prezi.
Sur PowerPoint, l’option de transition « Morphose » permet des animations très sympathiques !

Vous pouvez aussi animer votre thèse avec une vidéo, un son, une succession d’images (façon keynote d’un TedTalks).

A l’extrême, vous pouvez faire la présentation sans support si ça vous chante (je déconseillerais beaucoup quand même…)

Règle n°3 : Assurez-vous d’avoir quelque chose à présenter.

Si vous êtes sous PowerPoint, prenez un .pptx, mais aussi en .ppt compatible 1999-2003 et un pdf ; si vous êtes sous OpenOffice ou LibreOffice, prenez un .odp mais aussi un .ppt et un pdf ; si vous êtes sous KeyNote, prenez un .ppt et un pdf… Vous pouvez faire un Prezi, mais dans ce cas, extrayez un pdf !

Mettez tout ça sur votre clé USB et envoyez-le vous par mail (au cas où vous oublieriez votre clé USB). Si vous utilisez des polices « spéciales » (non natives de votre ordinateur), incorporez les dans votre présentation. Dans tous les cas, testez votre présentation sur un ou deux autres ordinateurs que le vôtre. Idem pour les sons et vidéos… Ne misez pas tout sur une compatibilité éventuelle…

Le jour J (ou un peu avant), testez dans la salle… Eventuellement, si vous voulez mettre le parachute en plus des bretelles et ceintures, prenez votre PC ou Mac pour le brancher à le place de celui de la salle si besoin (c’est ce que j’avais fait pour la mienne en 2014, parce que j’avais des polices un peu originales… ouf !)

A partir de là, on va parler du PowerPoint, en supposant que c’est ce que vous utiliserez (comme 99 % ou plus des cas).

Règle n°4 : Prévoyez le nombre de diapositives avant de commencer

Ne partez pas tête baissée dans un diaporama, sinon vous allez mettre 10 diapos pour l’introduction en faisant des copier-coller de votre thèse.

Pour 15 minutes, partez sur une base de 15 diapositives, en incluant la 1ère de titre, et la dernière. C’est peu… mais c’est normal !

Entre 15 et 20, ça reste convenable à condition d’avoir des diapositives particulièrement sobres.

Règle n°5 : Ecrivez la dernière diapositive et basez-vous dessus

Commencez par la fin en écrivant une diapositive de conclusion avec 3-4 messages-clés.

Ce sont les messages que les gens dans la salle retiendront (y compris les non-médecins). Les écrire dès le début permet de les garder en tête comme « objectif » de la démonstration, et en faire une sorte de fil rouge — à l’instar de la chute d’une nouvelle marquante.

Si vous faites 15 diapositives, vous pouvez par exemple faire :

  • 1 page de titre
  • 1 diapositive de conclusion
  • puis 3 à 5 diapositives de résultats (décrire la population ; résultats principaux qui appuient la conclusion ; résultats secondaires)
  • faire 2 à 3 diapositives de discussion (comparaison à la littérature pour la validité externe ; forces et limites pour la validité interne ; perspectives éventuellement, si vous avez du temps et de la place…)
  • faire 1 à 2 diapositives de méthode (il faut être clair mais concis… c’est plus proche de la section méthodes de votre résumé que de la section méthodes de votre thèse !)
  • et finir par l’introduction en 3-4 diapositives, en remontant depuis l’objectif.

Règle n°6 : Réfléchissez aux titres et messages de chaque diapositive

Quel est LE message qui doit passer à chaque fois ? Essayez de faire passer peu de messages par diapo, mais des messages forts, intéressants, originaux. Le but n’est pas de redire toute la thèse mais d’en extraire l’essentiel. La thèse n’est pas présentée pour le jury (qui l’a lue) mais pour le public : soyez didactique, c’est aussi ça qui sera jugé. Demandez-vous pour chaque diapositive : à quoi sert-elle pour mon message de conclusion ? (si elle ne sert à rien, envisagez de la supprimer).

Vous voyez bien dans la presse l’importance des titres dans ce que vous retiendrez… Là c’est pareil, pour vos diapositives : utilisez les titres ! Profitez de cet espace pour passer un message (plutôt que « épidémiologie », mettez « Prévalence en augmentation » par exemple…).

Et parfois, une diapositive peut se passer de titre, s’il y a une illustration, un message clé… (le titre peut être la diapositive par exemple).

Règle n°7 : Rendez l’introduction « excitante »

L’idée est que sur les 2 à 4 premières diapos, les gens présents comprennent tous pourquoi vous avez choisi ce problème intéressant, pourquoi vous l’avez fait, et ce qu’on va en attendre (les fameux messages de conclusion sont préparés dès le début).

Règle n°8 : Diminuez, diminuez, diminuez la quantité de texte. Et rediminuez-la.

C’est sans doute la règle la plus importante à mes yeux. Le PowerPoint n’est pas un document de lecture : c’est un pense-bête !

On n’est pas là pour vous entendre le lire, mais pour vous entendre présenter votre sujet. Afin de vous aider dans votre récit, et de l’illustrer (figures, tableaux surtout), vous pouvez vous appuyer sur le diaporama. C’est ça sa place : un support illustratif…

Il faut éviter d’être redondant entre ce que vous dites et ce qui est écrit… Vous pouvez avoir un diaporama trèèèès sobre sur la présentation (cool !) mais malgré tout avoir un prompteur que vous n’avez qu’à lire : c’est l’option « afficher les commentaires du présentateur en privé lors de la lecture sur plusieurs moniteurs« . Là encore, ça n’est pas obligatoire : vous pouvez ré-improviser votre présentation parce que vous préférez ; ou vous pouvez tout écrire et tout lire en faisant semblant d’improviser, etc. Sentez-vous libre !

Ne perdez pas de vue le rôle du PowerPoint : il vous aide dans votre présentation. Par manque de confiance, on prévoit souvent l’inverse et c’est nous qui l’aidons à faire tout seul la présentation.

Soyons honnête ici : si on peut se passer de vous tellement le diaporama est clair/complet, on va se passer de vous. En pratique, le jury va lire plus vite que vous et être perturbé par votre voix ; ou vous écoutez et ne pas lire… et parler face à un auditoire qui n’écoute pas et ne fait que lire, ça n’est pas très agréable.

Ecrivez le moins de mots possible : ça évite de tendre à lire le diaporama (on dit parfois « 7 lignes max, 7 mots par ligne max »… en vrai, si vous avez une diapo avec 3 mots et que vous tenez confortablement 1 ou 5 minutes dessus, c’est même mieux !). Vous pouvez remplacer des mots par des images parfois. A titre personnel, j’aime beaucoup les icônes, et j’utilise très souvent celles de The Noun Project. Si ce n’est pas libre ou dans le domaine public, n’oubliez pas de citer l’auteur (en dernière diapositive par exemple).

Osez diminuer votre texte, je suis persuadé que votre présentation gagnera en intérêt.

Règle n°9 : Limitez les effets si vous ne les maîtrisez pas trop

Nous avons tous tendance à vouloir faire des effets de manche et faire des apparitions successives, pour éviter que le jury se perde dedans… Souvent c’est symptomatique du fait qu’on ait mis trop de texte surtout, et c’est fatigant…

Il faut mieux une diapositive sobre qui apparait entièrement. Par ailleurs, si vous passez en pdf pour la compatibilité assurée, limiter les animations est aussi une bonne chose.

Je parlais en règle 8 de mettre des illustrations : attention à rester sobre ! Evitez les excès de clip-art ou WordArt par exemple. Et si vous choisissez un site comme The Noun Project, essayez d’en avoir un seul pour avoir une cohérence visuelle…

Bien sûr, si vous êtes graphiste dans votre temps libre, amusez-vous à faire de belles choses… Je parlais plus haut de l’effet de transition « Morphose » qui permet de donner une jolie continuité d’une diapositive à l’autre : si vous vous sentez d’utiliser ce genre d’outils, si vous avez envie de vous y former, de suivre des tutoriels pour rendre votre présentation « Whaow »-esque… allez-y ! Soyez juste garant de ne pas utiliser des choses archi-vues qui donneraient un aspect poussif.

Règle n°10 : Entraînez-vous… sur le verbal et le non-verbal !

Il faut vous entraîner, affiner votre diaporama (diminuez le texte !), le présenter à votre conjoint(e) ou vos amis ou vos parents et/ou vous filmer, vous enregistrer..

Intéressez-vous à 4 points :

  • le fond de votre discours (est-ce cohérent ? intelligible ?),
  • la forme de votre discours (est-ce que votre voix est monocorde ? est-ce qu’il y a des intonations ? est-ce qu’il y a un tic de langage ? est-ce que vous comblez chaque silence par un « euh » ?),
  • votre position (est-ce que vous vous repliez sur vous-même ? est-ce que vos bras sont crispés ?)
  • votre interaction avec le diaporama (est-ce qu’il est adapté à ce que vous dites ? est-ce que vous galérez ?) – éventuellement, investissez dans un pointeur-télécommande de présentation (c’est tellement bien !).

A force de vous entraîner, vous déciderez si vous préférez le faire de mémoire avec une petite dose de spontanéité (ma préférence), de mémoire par coeur, de mémoire avec un support (papier ou dans les notes de chaque diapositive), ou en lisant (papier ou, idéalemnet, notes de chaque diapositive).

Enfin, et ça pourrait être le premier conseil, jetez un œil sur le web sur des présentations de TED Talks, de keynotes Apple, de « best presentations ever »… Les TED Talks appuient bien mon propos : en général, le diaporama illustre et sert de pense-bête à l’auditeur (excellents au demeurant), mais n’est jamais un support qu’ils lisent.

Inspirez-vous de ce qu’ils font, et faites une présentation intéressante pour votre jury et pour votre public. Si la personne non-médecin la plus âgée du public vous dit « c’était bien » et a vaguement compris votre objectif et votre conclusion, vous avez réussi.

Règle n°11 : Dépassez les règles…

… évidemment ! Ces « règles » n’ont aucune prétention, ce sont des conseils et des avis. Amusez-vous, c’est votre thèse et pour l’immense majorité d’entre vous, ça sera la seule !

Votre directeur de thèse peut également être de bon conseil pour la présentation en amont de sa préparation, ou une fois terminée, pour vous conseiller (sans doute) de réduire encore le texte !

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[Avent 2024 – Ecrire sa thèse] – 21/24 – Annexes, titre, résumé, remerciements… la fin de la thèse !

Nous voici au bout de ce calendrier de l’avent… La thèse est presque finie ! Il reste quelques « détails »… d’importance !

Références bibliographiques

Votre thèse est finie… il faut maintenant jeter un oeil à ce chapitre, que vous avez créé et laisser se mettre à jour automatiquement au fur et à mesure des citations.

Vérifiez ce qui est attendu d’une thèse (en général, format Vancouver) et ce que vous avez. Il arrive que Zotero n’intègre pas bien certaines informations. En général, vos références doivent être au format « Auteurs. Titre. Journal/source. Année;Numéro(Volume):page-page. Disponible sur : »
Si vous avez un doute, essayez de retrouver vous-même la source avec les informations que vous donnez…

Si vous voyez des erreurs (vous en verrez forcément !), il ne faut pas les modifier ici ! Il faut retourner dans Zotero, améliorer la référence bibliographique en ajoutant/corrigeant les informations, et ensuite actualiser (refresh) sur votre fichier de thèse.

Ce ne sera pas les 30 (à 120…) minutes les plus passionnantes de votre vie, mais c’est ce qui permettra aussi de montrer votre sens du détail. C’est très important pour la qualité de votre thèse !

Liens d’intérêts, avertissements…

Selon les facultés, il y a parfois un avertissement à noter en début de thèse. A Lille, la page qui suit celle de titre (1ère de couverture) est :

« AVERTISSEMENT – La Faculté n’entend donner aucune approbation aux opinions émises dans les thèses : celles-ci sont propres à leurs auteurs. »

Il est également de bon ton d’intégrer une page « LIENS D’INTÉRÊTS », soit juste après celle-ci, soit après la conclusion (là aussi, selon les facultés). Un lien d’intérêt est toute relation (financière ou non) que vous avez avec une entité (industrie, association, institution…) qui pourrait influencer vos jugements, actions, décisions… C’est très vaste : financement, subvention, honoraires, collaborations scientifiques, etc. Il faut être transparent sur ces liens d’intérêt (vous pouvez bien sûr déclarer ne pas en avoir !).
Un conflit d’intérêt, c’est un lien d’intérêt problématique : les intérêts (personnels, professionnels, financiers) ne permettent pas une objectivité sur le travail.

Annexes

J’ai parlé des annexes dans les premiers billets… C’est assez libre, vous pouvez les utiliser pour :

  • détailler un point d’introduction : historique (de la maladie, du traitement), répartition géographique avec des cartes, discussion physiopathologique, évolutionniste (comment expliquer que la sélection naturelle n’a pas éliminé ce trait pathologique, existe-t-il un avantage sélectif, etc.) ;
  • illsutrer des éléments de matériels et méthodes : présenter le questionnaire utilisé ; présenter les documents réglementaires obtenus (conformité CNIL, avis CPP…), etc.
  • ajouter des données par rapport aux résultats : la présentation de graphiques peu utiles, des analyses en sous-groupes, etc.

Il n’y a pas de nombre d’annexes maximum : séparez chaque sujet en annexe (par exemple, « Annexe 1 – Historique de… », « Annexe 2 – Epidémiologie de… », etc.)

Si vous intégrez des tableaux et figures dans les annexes, je vous conseille de les nommer « Tableau A3.1 » pour le premier de l’annexe 3 par exemple.

Les références bibliographiques utilisées en Annexe s’intégreront dans la section Références bibliographqiues.

Ecrire le résumé

Il est recommandé d’écrire le résumé à la toute fin de votre thèse. En réalité, vous pouvez bien sûr le rédiger à n’importe quel moment, quand ça vous chante, mais il est certain qu’il faudra y revenir pour un dernier passage à la toute fin de votre thèse !

Le résumé va mettre l’accent sur les principales sections de votre thèse-article et la résumer en 250-300 mots environ. Il doit pouvoir se lire seul : il ne faut donc pas y utiliser des abréviations non précisées dedans (et de manière générale, il faut limiter les abréviations, vu le caractère court !)

Le résumé est très important : ce sera souvent la seule chose qui sera lue de votre thèse, voire de votre article si vous la publiez. Les mots utilisés dedans permettront de trouver votre travail…

A écrire à la fin… et pas avant (pour une conférence ou un poster…) → jeter le vieil abstract, réécrire le papier puis l’abstract !

Le résumé de thèse est structuré avec les sections Introduction – Matériels et méthodes – Résultats – Conclusion. Ca n’est pas forcément le cas dans des revues (parfois texte libre) ou lors d’un résumé pour soumission à un congrès (qui peuvent ne pas souhaiter ce découpage, ne pas avoir de section matériels, ou remplacer Conclusion par Discussion…). Lisez bien ce qui est demandé à l’auteur, par votre faculté pour la thèse.

La section introduction peut se diviser en 3 phrases :

  • une phrase introduisant au champ de votre travail, compréhensible par n’importe qui — ou, au pire, par n’importe quel scientifique gravitant autour de la médecine. On ne vous demande pas un début in medias res, montrant que vous êtes expert du sujet, mais au contraire d’être pédagogue. Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement…
  • une phrase plus précise sur votre sujet qui explique qu’un pan n’est pas connu (ces deux phrases fournissent un contexte à votre travail… on peut parfois les résumer en une seule) ;
  • l’objectif principal (voire secondaire) de votre travail, éventuellement au format PICO, peut être de façon assez indifférente (selon ce qui vous plait) :
    • une question (« est-ce que le recours aux Schtroumpfs est associé à une Schtroumpfose chez les Schtroumpfs ? »),
    • une phrase centrée sur l’objectif (« notre objectif était de déterminer si le recours aux Schtroumpfs est associé à une Schtroumpfose chez les Schtroumpfs »),
    • une phrase centrée sur l’hypothèse (« nous formulons l’hypothèse que la Schtroumpfose est associée à la consommation de Schtroumpfs » / « notre hypothèse était que… »),
    • une phrase centrée sur ce qui n’est pas connu (« l’association entre recours aux Schtroumpfs et la Schtroumpfose chez les Schtroumpfs reste méconnu »).

N’hésitez pas à mettre des données chiffrées précises dans votre introduction, plutôt que des approximations (sans référence bibliographique ici — mais elles sont dans votre introduction !). Par exemple ici : « Parmi les Schtroumpfs, 38 % sont atteints de Schtroumpfose. Une voie physiopathologique de la Schtroumpfose implique les récepteurs bêta-schtroumpf, dont les agonistes sont les Schtroumpfs. Notre objectif était de déterminer si le recours aux Schtroumpfs est associé à une Schtroumpfose chez les Schtroumpfs ».

La section méthodes peut aussi se diviser en 3 phrases :

  • le design de l’étude, avec ou sans présentation (« Nous avons réalisé une étude épidémiologique analytique rétrospective multicentrique… » ou « Etude épidémiologique analytique rétrospective multicentrique ») ;
  • la population (échantillonnage) et le mode de recrutement : « ont été inclus tous les Schtroumpfs de 18-65 ans dans la base Schtroumpf. »
  • le critère de jugement principal et/ou les variables principales : « le recours aux Schtroumpfs a été recueilli dans l’historique des remboursements ».
  • de façon facultative, vous pouvez ajouter quelques éléments statistiques (gestion des données manquantes, tests utilisés, seuil de 5 %, etc.). C’est vraiment si vous avez de la place : essayez plutôt d’en garder pour les résultats !

La section résultats peut là aussi se diviser en 3 phrases (ou plus) :

  • décrire brièvement la population : « nous avons inclus 45 000 Schtroumpfs, dont 60 % de Schtroumpfettes ; sur la période de 2006 à 2016, 15 000 avaient consommé des Schtroumpfs… »
  • donner le résultat principal en l’explicitant : « la consommation de Schtroumpfs était associée à la Schtroumpfose (p < 0,001) : parmi les 15 000 consommateurs de Schtroumpfs, 10 000 (67 %) ont développé une Schtroumpfose ; parmi les 30 000 non-consommateurs, 3 000 (10 %) ont développé une Schtroumpfose. »
  • si vous avez de la place : donnez les résultats secondaires ET dans ce cas, évoquez-les dans l’objectif (introduction) et la méthode. Si vous n’avez pas la place, ne gardez que l’objectif principal en introduction / méthodes / résultats : ne citez pas un objectif non traité en résultats, ne traitez pas en résultats la réponse à un objectif non formulé.

Vous pouvez (devez) donner 2-3 nombres clés… il ne s’agit bien sûr pas de redonner tous vos résultats, mais pas non plus de faire des approximations qui laissent le lecteur dans le flou !

Enfin, la conclusion peut se diviser en… 1 ou 2 phrases (et non pas 3 !) :

  • vous pouvez faire un résumé si ça vous semble pertinent : on peut décider de ne pas mettre dans « résultats » la phrase « la consommation de Schtroumpfs était associée à la Schtroumpfose (p < 0,001) » et la conserver pour la conclusion. C’est le take-home message, LE message que vous voudriez que tout lecteur retienne à la fin de la lecture.
  • et surtout il s’agit de faire une ouverture compréhensible par tous (implications, spéculations, recommandations) : informer sur la Schtroumpfose, suivre les consommateurs de Schtroumpfs, etc.

Titre

Ce qu’on vient de dire pour le résumé est encore plus vrai pour le titre : il doit être clair, explicite, contenir les mots-clés (pour le référencement), donner envie de lire le travail… Vous avez le droit de proposer quelque chose d’un peu original, tant que les mots-clés y sont et que ça n’est pas énigmatique.

Remerciements

Là encore, les remerciements sont traditionnellement écrits à la fin… mais vous faites comme vous voulez !

Il y a 2 parties à ces remerciements : ceux pour le jury, ceux pour les autres.

Pour le jury, cela peut prendre la forme suivante :

A mon (ma) Président(e) de Jury / A mes juges (ou à mes assesseurs, au choix) / A mon directeur (ma directrice) de thèse

Monsieur (Madame) le (la) Professeur(e) / Docteur(e) xxxx
Professeur des Universités / Maître de Conférences des Universités / Professeur Associé / Maître de conférence associé
Intitulé de la CNU où il (elle) est nommé(e) (Médecine générale, Cardiologie, etc.)

Praticien hospitalier / médecin généraliste
Service ou lieu d’exercice

Autres fonctions notables
Membre d’un conseil ordinal, présidence de CNU, fonctions universitaires, chevalier d’un ordre, etc.
(Il ne s’agit pas de faire le CV non plus… si vous doutez, n’hésitez pas à contacter le jury pour lui faire une proposition et lui demander de corriger).

Phrases de remerciements :

  • Vous présidez ce jury de thèse et jugez ce travail, veuillez trouver ici l’expression de mes meilleurs remerciements.
  • Vous m’avez accueilli dans votre service avec votre grande sympathie, je tiens à vous exprimer ma profonde gratitude pour le temps et l’attention que vous avez consacrés à cette thèse.
  • Vous me faites l’honneur de faire partie de mon jury de thèse. Je vous remercie pour votre présence et vos remarques.
  • C’est un privilège de vous compter parmi les membres de ce jury. Je vous remercie chaleureusement pour votre disponibilité, vos conseils précieux et votre regard critique.
  • etc.

Ensuite, il y a les remerciements pour vos parents, votre famille, vos proches, vos amis, votre animal de compagnie, vos confrères, co-internes, co-externes, patients qui vous ont aidé à un moment ou un autre, la personne qui vous a aidé à avoir accès à une base, à comprendre Excel, l’auteur d’un livre qui vous a été utile (…), Alexandra Elkabyan pour Sci-Hub, etc.
C’est très libre (il faut bien sûr rester poli, ne pas faire l’apologie de crimes, tenir de propos racistes ou autres…). Vous pouvez citer de bons souvenirs de votre jeunesse ou de vos études ; vous pouvez au contraire rester très sobre. Essayez de synthétiser en une ou deux pages quand même, et rappelez vous que le jury lira ces pages 😉

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[Avent 2024 – Ecrire sa thèse] – 20/24 – L’art de la discussion et de la conclusion

Pour la première fois depuis le 20, j’ai un jour de retard… mais je vais essayer de le rattraper dans le week-end ! Et j’ai eu une bonne nouvelle pour cette suite de billets, j’en parlerai peut-être dans le dernier 🙂

Nous allons parler ici « l’art de la discussion »…

L’introduction peut être vu comme un entonnoir ou un cône : on débute par une généralité, puis on affine le sujet, on évoque ce qui n’est pas connu sur le thème, on pose une question de recherche précise. La discussion inverse ce cône : on répond à la question (résultats principaux), on appuie la conclusion (nos données, les données des autres), on défend la conclusion (anticipation des critiques avec les limites) et on conclue avec les messages généraux (« ce que veulent dire mes résultats et pourquoi tout le monde devrait s’en préoccuper »).

La discussion est une section très intéressante à écrire, celle où vous avez le plus de liberté, où vous pouvez vraiment « bien écrire ». Malgré cette liberté, la discussion est très bien codifiée comme évoqué ci-dessus, avec 4 grandes parties :

  • Résultats principaux
  • Comparaison à la littérature
  • Forces et limites
  • Perspectives

Nous allons détailler les 4 parties. La conclusion est parfois incluse dedans dans certains articles ; pour la thèse, la conclusion est un chapitre séparé… nous en parlerons donc séparément !

Résultats principaux

La dernière phrase de l’introduction est une question de recherche au format PICO (par exemple « dans la population des internes de médecine générale de Lille, est-ce qu’un atelier d’expression théâtrale était associé à une amélioration de la communication ? »).

La première phrase de la discussion répond à cette question : dans notre étude, le score de communication SEGUE était significativement plus élevé dans le groupe de 52 internes ayant suivi un atelier de 2 jours d’expression théâtrale par rapport au groupe de 48 internes qui n’y a pas participé (20 vs 10 points, p < 0,05). Il ne doit pas y avoir de données inédites dans cette section : vous répétez le(s) résultat(s) principal(aux) de votre étude… et vous les discutez ensuite !

Vous pouvez donc expliquer ce que ça signifie, évoquer ce qui est nouveau / appris grâce à votre travail. Vous pouvez proposer des explications physiopathologiques éventuellement, des mécanismes pour insérer votre travail dans quelque chose de plus général (vous inversez l’entonnoir de l’introduction !)

Vous pouvez ensuite développer quelques autres résultats (objectifs secondaires notamment) et quelques données qui seront utiles dans la suite de votre discussion — pour la comparaison à la littérature notamment. La discussion peut vous permettre de proposer des hypothèses ; dans tous les cas, il faut se garder de conclure de façon péremptoire et savoir rester humble quant à la portée de votre étude (sans en minimiser l’intérêt !)

Comparaison à la littérature

Dans cette section, il faut comparer votre résultat principal à la littérature ; comme pour l’introduction, vous pouvez comparer localement, nationalement puis internationalement (encore une fois sur le schéma inverse). Si votre travail est vraiment inédit, vous pouvez comparer à quelque chose de proche. A défaut, vous pouvez juste dire que vous n’avez pas trouvé de résultat similaire dans la littérature (par exemple, si vous avez étudié l’intérêt des internes de médecine générale pour les travaux de BTP).
L’idée est de voir comment vous vous insérez dans le paysage scientifique actuel… (il est peu probable que votre travail le révolutionne, mais il s’agit de vous positionner et rappeler l’intérêt de votre étude).

Ensuite, vous pouvez comparer votre ou vos résultats secondaires (ceux qui répondent à l’objectif secondaire, qui ont fait l’objet d’une section « résultats secondaires » en résultats…).

Comme toujours, il faut privilégier les études de la littérature scientifique (plutôt que des thèses ou mémoires non publiés) : études internationales dans des revues à fort impact factor (Nature, NEJM, BMJ, JAMA, Lancet…), études internationales ou nationales dans des revues connues (Thérapie, Exercer, Presse Médicale…), puis si besoin, dans des rapports (HAS, Insee, etc.) puis des thèses.

Enfin, vous pouvez comparer les caractéristiques de votre population : cela permettra d’enchaîner avec les forces et limites, si vous avez un échantillon comparable à la population cible… ou pas !
Si vous étudiez les médecins ou l’organisation des soins, vous pouvez cette fois être amenés à utiliser des données moins issues de la littérature scientifique, telles que :

Forces et limites

Dans cette section, vous allez expliquer (d’abord) pourquoi vos résultats sont robustes (forces)… et anticiper les questions/critiques. Il ne s’agit pas de faire des généralités ici mais d’être précis et spécifiques avec les limitations de l’étude.

Voici tout de même quelques exemples « génériques » de forces, qui seront à adapter et personnaliser à votre étude :

  • Grande taille de l’échantillon : une population d’étude importante renforce la puissance statistique et la généralisation des résultats ; cette grande taille peut être relative : si vous étudiez les patients avec une prothèse de hanche qui ont terminé l’ultra-trail du Mont-Blanc, avoir 18 patients c’est bien !
  • Validité interne : c’est le moment où vous expliquez que vous avez conçu et mis une oeuvre une étude qui limite autant que possible les biais, par exemple :
    • Représentativité de l’échantillon (et extrapolabilité) : la population est comparable à la littérature, notamment avec un mode de recrutement aléatoire ;
    • Conception robuste de l’étude : une étude randomisée contrôlée, un suivi longitudinal sur plusieurs années, etc. C’est le moment de vanter les choix méthodologiques !
    • Utilisation d’outils validés : si vous avez utilisé des questionnaires, tests ou mesures standardisés, validés dans la littérature, notamment dans la langue choisie… c’est mieux, et c’est pertinent de le rappeler ici ;
  • Validité externe : vous venez de comparer votre échantillon et vos résultats à la littérature : si ce que vous avez fait est cohérent avec les données existantes, cela « valide » de façon « externe » votre étude ;
  • Originalité, pertinence clinique, applicabilité pratique : si vous avez fait une recherche-action, si vos résultats ont un impact rapide et direct sur la santé de la population (ou des internes ou autre), c’est le moment aussi d’en parler !

Une façon amusante de faire est de se demander comment vous auriez pu faire une étude « naze » et ce qui différencie votre travail de ça.

De la même façon, les limites doivent être personnalisées, et peuvent tourner autour des biais en quantitatif (on n’en parle pas en qualitatif !) :

  • Biais de sélection (dont données manquantes, perdus de vus…) : l’échantillon peut ne pas être représentatif de la population cible, limitant la généralisation des résultats ;
  • Biais d’information (mémorisation, désirabilité sociale…) : erreurs potentielles dans la collecte des données, comme des réponses biaisées, erronées, des mesures inexactes, etc. ;
  • Biais de confusion : certains facteurs confondants peuvent ne pas avoir été pris en compte.
  • Limitations liées au choix d’étude : une étude observationnelle ne peut pas établir de relation causale (on trouve une association entre 2 variables, pas de lien de causalité) ; un suivi court ne permet pas d’identifier des effets à long terme ; une étude chez les médecins généralistes installés ne permet pas de connaître l’avis des remplaçants, etc.

Les limites sont l’occasion de rappeler ce que vous avez mis en oeuvre pour les diminuer. Je vous rappelle ici qu’il est pertinent d’avoir déjà écrit ces limites avant même d’avoir débuté votre étude (lancé les questionnaires, réalisé des entretiens, etc.) Vous avez donc pu adapter la section méthodes pour limiter ces biais : par exemple, vous avez choisi les répondants de façon aléatoire pour limiter le biais de sélection ; vous avez choisi un délai court pour limiter le biais de mémorisation ; les réponses étaient anonymes pour limiter le biais de désirabilité sociale, etc.

Notez que la place des limites est ici : après les résultats principaux, la comparaison à la littérature et les forces… Ne commencez pas votre discussion par les limites !

Perspectives

Vous poursuivez votre « histoire » (que vous racontez) avec les perspectives :

  • l’intérêt d’études de confirmation pour vos résultats principaux et/ou secondaires,
  • les questions sans réponse au terme de votre travail (voire les questions nouvelles que vous avez soulevées),
  • les directions futures qui n’ont pas été traitées ici car hors de votre champ, etc.

Pensez aux futurs thésards qui seront aux premiers chapitres de leurs thèses, sans sujet, et qui liront (comme vous l’avez peut-être fait) des sections « perspectives » de thèses précédentes sur un vague thème d’intérêt !

Dans toute la discussion, vous écrivez autant que possible à la voix active, au passé (pour les détails, résultats, analyses, le contexte, etc.) ; vous utilisez logiquement le présent pour ce qui est toujours d’actualité :

  • « Dans notre étude, l’allaitement maternel prolongé était associé à… »
  • « Darwin C. a montré que… »
  • « Les résultats suggèrent que… »
  • « Notre étude comporte des forces et des limites… »

… mais dans les perspectives, c’est la section de la thèse où il peut être pertinent d’utiliser le futur :

  • « Dans un prochain travail, il sera pertinent d’analyser… »

Conclusion

La conclusion est un chapitre à part dans la thèse. Il est difficile de ne pas y re-répéter ce qui a été dit en résultats puis dans discussion > résultats principaux… mais ce n’est pas grave !

L’idée ici est de faire une ouverte. « So what ? » Quelles sont les implications, spéculations, recommandations de votre travail ? A quel(s) point(s) les lecteurs doivent-ils se préoccuper suite à votre thèse ? C’est le moment du « take-home message » : il doit être clair, cohérent avec l’étude. Il faut mieux un message très focalisé mais réel, plutôt qu’un message flou (« peut-être que… »), ne correspondant pas à votre travail.

Encore une fois, il faut se garder de trop extrapoler vos résultats : arrêtez vous modestement à ce que vous avez prouvé… n’allez pas sur le terrain de ce que vous souhaiteriez avoir prouvé ! Un des grands messages que je distille depuis le début est d’écrire la thèse en un premier jet, sans se soucier des résultats initialement, pour avoir un grand cadre : il ne s’agit bien sûr pas de garder une conclusion pré-écrite ! Le but est d’avoir une idée des conclusions possibles (en quantitatif, soit l’hypothèse est rejetée, soit elle ne l’est pas : vous avez 2 conclusions possibles), et de tout mettre en oeuvre pour pouvoir l’annoncer, parce que vous aurez limité les biais, etc. Pré-écrire, c’est anticiper les critiques et donc les prévenir.
Par exemple, si vous étudiez la pratique du waterpong sur la qualité du sommeil, et que sur 100 inclus, 5 avaient poursuivi l’activité à 6 mois et disaient vachement mieux dormir : non, vous n’avez pas montré que le waterpong améliorait la qualité de sommeil. Votre étude soulève la question de l’arrêt précoce plus qu’autre chose.

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